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Togo

Faure Gnassingbé proclamé vainqueur

Faure Gnassingbé Eyadéma recueille 60,22% des suffrages selon la commission électorale.(Photo : AFP)
Faure Gnassingbé Eyadéma recueille 60,22% des suffrages selon la commission électorale.
(Photo : AFP)
La Commission électorale nationale et indépendante proclame les résultats de l’élection présidentielle du 24 avril qui placent Faure Gnassingbé, fils du défunt président Gnassingbé Eyadéma et candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT) en tête de la consultation. Il remporte l’élection avec 60,22% des suffrages devant le candidat de la coalition de l’opposition Emmanuel Bob Akitani qui recueille 38,19% et Harry Olympio 0,55%.

Les militants de l’opposition qui croyaient encore en la victoire de leur candidat étaient pour la plupart surpris d’apprendre que Gilchrist Olympio, leader du principal parti de l’opposition, Union des forces du changement (UFC) s’était rendu à Abuja au Nigeria pour rencontrer Faure Gnassingbé. Au fur et mesure de l’écoulement de la journée du 25 avril, les interrogations sur ce déplacement se sont transformées en trouble. Les responsables des autres partis de l’opposition ont aussi exprimé leur étonnement et confient qu’aucune concertation n’a précédé ce voyage qui semble être une initiative personnelle du président de l’UFC. 

Très vite l’opposition a cherché à comprendre les motivations réelles de ce voyage et a conclu à une négociation sous le parrainage des institutions africaines « qui chercheraient à contenir les protestations lorsque la victoire de Faure Gnassingbé serait annoncée ». La lecture de la déclaration de fin de réunion qui prévoit l’installation d’un  gouvernement d’union nationale quel que soit le vainqueur de la présidentielle « lève le voile sur ce qui est entrain de se tramer sur nos têtes », constate un militant de l’opposition.

En effet, Gilchrist Olympio et Faure Gnassingbé se sont rencontrés à Abuja le 25 avril pour évoquer les suites de la présidentielle dans leur pays. Appelés à une table de discussion par le chef de l’Etat du Nigeria et président en exercice de l’Union africaine, les deux leaders politiques togolais, se sont donné l’accolade à l’issue de la rencontre. L’image est forte et symbolique. Les deux enfants font la paix. L’un est le fils du premier président du Togo assassiné en 1963 lors d’un coup d’Etat auquel le père du second a pris part. Cette image de la réconciliation correspond au souhait que forme le président de l’Union africaine pour le peuple togolais.

Pour de nombreux observateurs la « messe est dite ». Gilchrist Olympio tente de réagir mais il est trop tard. Il affirme qu’aucun accord n’a été conclu et parle de « propositions faites par le président Olusegun Obasanjo ». Un proche du candidat Bob Akitani dénonce le prétendu accord et énonce les exigences de son groupe qui « n’accepterait un gouvernement d’union nationale que si l’opposition gagne l’élection ».

Mais avant que ces réflexions et analyses ne prennent corps, la Commission électorale nationale indépendante annonce en fin de matinée les résultats qui donnent Faure Gnassingbé largement en tête devant ses adversaires. « Nous rejetons le résultat », affirme  Gilchrist Olympio qui dénonce une fraude massive. Dès l’annonce des résultats des barricades sont érigées dans la ville de Lomé par des jeunes alors que des partisans du pouvoir armés de gourdins et de machettes se sont amassés dans un stade de la ville prêts à en découdre. Des affrontements ont éclaté à divers endroits de la ville et les forces de l'ordre tirent des grenades lacrymogènes sur les manifestants.

(Plus d’informations à venir)


par Didier  Samson

Article publié le 26/04/2005 Dernière mise à jour le 26/04/2005 à 15:48 TU

Audio

Jean-Pierre Fabre

Secrétaire général de l'UFC

«Si Faure Gnassingbé pouvait gagner une élection au Togo, il n'aurait pas eu besoin de faire un coup d'Etat.»