Royaume-Uni
Fiche pays
(Carte: SB/RFI)
Le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord est un archipel d'Europe occidentale situé dans l'océan Atlantique. Etendu sur 242 514 km², il compte 12 429 km de côtes et de nombreuses îles. La distance minimale avec le continent européen est de 34 km, entre Douvres et Calais.
La Grande-Bretagne, principale île, comprend l'Angleterre (130 281 km²) l’Écosse au nord (77 925 km², capitale : Edimbourg) et le Pays de Galles à l'ouest (20 732 km², capitale : Cardiff). L'Irlande du Nord, située au nord-est de l'Irlande, partage avec elle 360 km de frontières.
Démographie
Population totale : 59,2 millions d'habitants
Angleterre : 49,5 millions d'habitants
Ecosse : 5 millions d'habitants
Pays de Galles : 2,9 millions d'habitants
Irlande du Nord : 1,7 million d'habitants
Composition : Anglais (81,5%), Ecossais (9,5%), Irlandais (4,2%), Gallois (1,9%), Nord-Irlandais (1,8%), Indiens, Pakistanais, Caribéens, Africains, Bangladais, Chinois.
Densité : 245 hab./km²
Population urbaine : 90%
Moins de 15 ans : 18,3%
15-64 ans : 65,3%
65 ans et plus : 16,4%
Espérance de vie : 78 ans
Indice de fécondité : 1,6
Villes
Capitale : Londres (7 188 000 habitants)
Principales villes : Birmingham (976 400 habitants), Leeds (715 500), Glasgow (578 700), Sheffield (513 100), Bradford (468 000), Liverpool (439 200), Edimbourg (449 000), Manchester (393 000).
Langues
Langue officielle, majoritaire : anglais (groupe germanique)
Langues régionales officielles : gallois, écossais, irlandais (groupe celtique)
Langues des minorités ethniques issues de l'immigration.
Religions
Anglicans (54%), protestants (15%), catholiques (13%), musulmans (1,8%), hindouistes, sikhs, juifs.
Institutions politiques
Monarchie constitutionnelle, démocratie parlementaire.
Membre de l'OTAN depuis 1949 et de l'Union européenne depuis 1973.
Le Chef de l'Etat est Elizabeth II, reine depuis le 6 février 1952, dont le rôle politique est surtout protocolaire.
Le système constitutionnel repose sur une constitution non écrite formée par les décisions de justice et les arrêts des tribunaux, les conventions coutumières, et les textes légaux.
Le Premier ministre, chef du gouvernement et véritable détenteur du pouvoir politique, est le leader du parti majoritaire à la Chambre des Communes. Il nomme le gouvernement et est responsable devant la Chambre des Communes. Tony Blair, travailliste, est à ce poste depuis le 2 mai 1997 (reconduit après les élections générales de 2001).
Le Parlement britannique est souverain, il détient le pouvoir législatif et contrôle l'action du pouvoir exécutif, qui n'en est que l'émanation.
Bicaméral, il est composé de la Chambre des Communes et de la Chambre des Lords.
La Chambre des Communes comprend 659 membres (Members of Parliament), dont 529 pour l'Angleterre, 72 pour l'Ecosse, 40 pour le Pays de Galles et 18 pour l'Irlande du Nord.
Ils sont élus pour 5 ans au scrutin uninominal direct majoritaire à un tour.
La Chambre des Lords comprend 701 membres, dont environ 540 pairs à vie, 92 pairs héréditaires et 26 archevêques et évêques de l'Eglise anglicane. Seconde chambre législative, au pouvoir inférieur à celui des Communes, elle est aussi la plus haute juridiction du pays, jouant le rôle de cour suprême d'appel.
La décentralisation (devolution) initiée par le gouvernement de Tony Blair accorde une large autonomie à l'Ecosse et au Pays de Galles, pour lesquels sont institués, à partir du 1er juillet 1999, un gouvernement et une assemblée : le Parlement écossais (129 membres élus pour 4 ans) et l’Assemblée nationale galloise (60 membres élus pour 4 ans). Les deux régions ont la responsabilité des affaires locales – le Parlement écossais disposant de pouvoirs législatifs étendus – dans de nombreux domaines : santé, éducation, logement, développement économique, agriculture, environnement, transports, sports et loisirs, culture et patrimoine.
En Irlande du Nord, l'accord de paix de 1998 partage le pouvoir local entre les communautés protestante et catholique, instituant un gouvernement et une Assemblée de 108 membres.
Indicateurs économiques
4e puissance économique mondiale
Monnaie : Livre Sterling (1 GBP = 1,47 €)
PIB global : 1650 Mds €
PIB par habitant : 21 000 €
Taux de croissance : 3,1%
Taux d’inflation : 2,1%
Taux de chômage : 4,8%
Population active : 28,6 millions d’actifs – 48,7% de la population
Agriculture : 1% du PIB – 2% de la population active
Industrie : 26,5% du PIB – 18% de la population active
Services : 72,5% du PIB – 80% de la population active
Exportations : 322,91 Mds €
Importations : 356,36 Mds €
Investissements directs étrangers : 23,75 Mds €
Développement humain (PNUD) : 12e rang mondial
Chronologie
1536-1543 : union de l'Anleterre et du Pays de Galles, annexé dès la fin du XIIIe siècle.
1707 : union de l'Angleterre et de l'Ecosse, dominée par l'Angleterre au XIVe siècle.
XVIIe siècle : début de la colonisation de l'Irlande, rattachée à la Grande-Bretagne en 1800.
XIXe siècle : essor des mouvements indépendantistes en Irlande.
1916 : insurrection et début de la guerre d'indépendance en Irlande.
1921 : partition de l'Irlande. Par traité, les vingt-six comtés du sud obtiennent l'indépendance pour devenir en 1949 la République d'Irlande, à majorité catholique. Six comtés de l'Ulster, au nord-est, à majorité protestante, restent britanniques, et forment l'Irlande du Nord. Les unionistes protestants y détiennent l'ensemble des pouvoirs politiques et économiques. La minorité catholique, n'ayant qu'un statut inférieur, est victime de discriminations.
1969 : la violence éclate en Irlande du Nord, suite à l'intransigeance des dirigeants protestants face aux revendications du mouvement des droits civiques de la minorité catholique. L'IRA (Armée républicaine irlandaise), organisation catholique qui revendique le rattachement de la province à l'Irlande, multiplie les actions terroristes, auxquelles répondent par la violence les groupes paramilitaires protestants. Dés 1969, l'armée britannique occupe l'Irlande du Nord.
1972 : le gouvernement de Londres suspend l'exécutif d'Irlande du Nord, abolit le parlement de Belfast et impose la loi martiale. Les députés de Belfast vont siéger au Parlement de Londres. L'Irlande du Nord est à nouveau entièrement administrée par le gouvernement de Londres, qui promulgue des lois spéciales contre le terrorisme nord-irlandais.
1973 : entrée du Royaume-Uni dans la CEE.
1979- 1990 : le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher mène une politique de libéralisation stricte, de privatisations et de restructuration industrielle, à l'origine de longs conflits sociaux.
1982 : le Royaume-Uni repousse la tentative d’annexion des Iles Malouines par l'Argentine.
1985 : accord entre le Royaume-Uni et l'Irlande sur la gestion des affaires de l'Irlande du Nord.
1990 : après la démission de Margaret Thatcher le 22 novembre, John Major, nouveau leader conservateur, devient Premier ministre.
1991 : le Royaume-Uni participe militairement à la libération du Koweit.
1992 : les conservateurs sont réélus, John Major est reconduit dans ses fonctions.
En septembre, la livre sort du système monétaire européen (SME).
1994 : inauguration du Tunnel sous la Manche.
1er mai 1997 : le Parti travailliste remporte les élections générales avec 44% des voix et 419 sièges au Parlement, une victoire écrasante après 18 ans d'opposition. Tony Blair, 43 ans, devient Premier ministre, le plus jeune que le Royaume-Uni ait connu depuis 1812.
Septembre 1997 : l'Ecosse et le Pays de Galles approuvent par référendum la mise en place d’assemblées autonomes.
10 avril 1998 : en Irlande du Nord, l'accord du Vendredi Saint ("Good Friday Agreement") instaure une coopération inédite entre Belfast, Dublin et Londres, rétablit l'exécutif et l'Assemblée autonomes, au sein desquels protestants et catholiques partagent le pouvoir équitablement, mettant ainsi fin à l'administration directe par le Royaume-Uni (Direct Rule).
15 août 1998 : attentat de la Real-IRA (IRA Véritable) à Omagh, en Irlande du Nord, le plus meurtrier de toute l'histoire de la province : 29 morts et des centaines de blessés, catholiques et protestants confondus.
6 mai 1999 : premières élections des assemblées autonomes en Ecosse et au Pays de Galles.
1er juillet 1999 : transfert des pouvoirs aux autorités écossaises et galloises.
1er décembre 1999 : mise en place des institutions autonomes d'Irlande du Nord après une longue période de négociations liées au désarmement de l'IRA.
11 février 2000 : suspension des institutions autonomes d'Irlande du Nord par le gouvernement britannique, en raison du refus de l'IRA de désarmer. Elles seront rétablies le 30 mai suivant, après avoir reçu l'engagement de l'IRA d'entamer le processus de désarmement.
4 mai 2000 : première élection du maire de Londres au suffrage universel direct. Ken Livingstone, candidat dissident travailliste, est élu avec 38% des voix.
7 juin 2001 : le Parti travailliste, de Tony Blair remporte les élections avec 40,68% des voix (413 sièges) contre 31,7% (166 sièges) pour le Parti conservateur de William Hague. Le Parti libéral-démocrate de Charles Kennedy obtient 18,25% des voix et 52 députés. C'est la première fois que le Parti travailliste gagne deux mandats successifs. Tony Blair est reconduit dans ses fonctions.
Octobre 2001 : intervention militaire conjointe des forces américaines et britanniques en Afghanistan.
23 octobre 2001 : en Irlande du Nord, l'IRA s'engage, pour la première fois, à démanteler son arsenal militaire. David Trimble, Premier ministre démissionnaire en juillet, est réélu à ce poste le 6 novembre.
Novembre 2001 : le gouvernement publie un livre blanc proposant une réforme et une modernisation de la Chambre des Lords et promulgue "The House of Lords Act" qui prive les pairs héréditaires du droit automatique de sièger à la Chambre Haute, tout en limitant leur nombre.
24 septembre 2002 : publication du rapport du gouvernement britannique sur l'armement irakien. Rédigé à partir d'informations fournies par les services secrets britanniques, il affirme que l'Irak continue de produire des armes chimiques et biologiques et dispose de vingt missiles d'une portée de 650 kms. Il estime à un ou deux ans la durée nécessaire à l'Irak pour construire une arme nucléaire.
14 octobre 2002 : le gouvernement britannique suspend les institutions semi-autonomes d’Irlande du Nord jusqu'à nouvel ordre, en raison de l'arrestation de quatre militants de l'IRA et du non-respect de ses engagements liés au processus de paix.
18 mars 2003 : le Premier ministre Tony Blair obtient l'autorisation de la Chambre des Communes (412 voix pour et 149 contre) pour engager les 45 000 soldats britanniques aux côtés des Etats-Unis dans une guerre contre l'Irak, malgré l'opposition d'une partie des travaillistes et de la société civile. Robin Cook, ministre des relations avec le Parlement, Lord Philip Hunt, secrétaire d'Etat à la santé et John Denham, secrétaire d'Etat à l'intérieur, démissionnent du gouvernement pour marquer leur opposition à la politique du chef de gouvernement sur la crise irakienne.
1er mai 2003 : le Parti travailliste du Premier ministre Tony Blair subit un revers aux élections municipales, marquées par l'abstention de deux tiers des inscrits et une progression du Parti conservateur et du Parti libéral-démocrate, qui obtiennent 34 et 30% des voix. Ce dernier, sous la direction de Charles Kennedy, qui a fait campagne contre la guerre en Irak, réalise le meilleur score de son histoire.
7 juillet 2003 : publication du rapport d'une Commission parlementaire sur l'argumentation du gouvernement justifiant la guerre contre l'Irak. Tout en critiquant l'utilisation d'un dossier peu crédible qui avait plagié les travaux d'un étudiant américain (publié en février 2003 et fondé sur des informations de 1991), la Commission blanchit le gouvernement du soupçon d'avoir trompé délibérément les députés britanniques. Ce rapport est publié après une vive polémique entre le Premier ministre et la BBC, qui accuse le gouvernement d'avoir exagéré la menace de l'armement chimique irakien.
19 juillet 2003 : Suicide de David Kelly, expert du gouvernement britannique en armement, accusé par le ministère de la défense d'avoir livré à la BBC les informations selon lesquelles le gouvernement britannique aurait exagéré, dans un rapport des services de renseignement, la menace de l'arsenal irakien pour justifier la guerre en Irak. Après son décès, la BBC confirme que David Kelly était bien la source de son reportage sur les armes irakiennes.
26 novembre 2003 : élections législatives de l'Assemblée d'Irlande du Nord, marquées par la victoire des partis radicaux. Le Parti unioniste démocrate (DUP) du pasteur fondamentaliste Ian Paisley, opposé à l'accord de paix de 1998, obtient 30 sièges et devient la première formation politique de la province, devant le parti protestant modéré (UUP) de l'ex-Premier ministre David Trimble (27 sièges). Dans le camp nationaliste, le Sinn Féin, aile politique de l'IRA, obtient 24 sièges, devant le SLDP, parti catholique modéré (18 élus).
10 juin 2004 : lors d'élections locales, le Parti travailliste subit une lourde défaite en obtenant 26% des voix, derrière le Parti conservateur (38%) et le Parti libéral-démocrate (29%). Ce scrutin concerne 1/3 des électeurs appelés à désigner plus de 6 000 conseillers des 166 comtés ou districts.
10 juin 2004 : les élections européennes sont marquées par un recul important des deux principaux partis britanniques et le succès du parti anti-européen UKIP (Parti de l'indépendance du Royaume-Uni). Avec 27,4% des voix, soit 25 sièges sur 78, le Parti conservateur arrive en tête des élections, suivi par le Parti travailliste qui recueille 22,3% des suffrages, soit 17 sièges. Partisan du retrait de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, l'UKIP obtient 16,8% des voix, soit 12 sièges, devançant le Parti libéral-démocrate qui recueille 15% soit 11 sièges.
15 décembre 2004 : démission du ministre britannique de l'intérieur David Blunkett. Accusé par la presse d'abus de pouvoir, il est remplacé par Charles Clark, ministre de l'éducation.
2 février 2005 : en Irlande du Nord, l'IRA suspend le démantèlement de son arsenal, en réponse aux allégations de Londres et de Dublin qui lui attribuent la responsabilité du hold-up de la Northern Bank, le 20 décembre 2004 à Belfast, dont le butin s'élève à 38 millions d'euros. Le processus de paix est dans l'impasse et les institutions autonomes toujours suspendues.
7 février 2005 : réforme de la politique d'immigration prévoyant la sélection des immigrés selon leurs diplômes ou professions, la suppression des regroupements familiaux automatiques, la révision tous les cinq ans du statut de réfugié et l'enregistrement des empreintes digitales des demandeurs d'asile.
11 mars 2005 : adoption de la loi antiterroriste, votée à l'issue de deux semaines de débats houleux au Parlement. Elle prévoit des mesures de contrôle limitant la liberté des suspects une fois que le risque terroriste est établi sur la base "d'un soupçon raisonnable". Remplaçant la loi antiterroriste de 2000 qui ne concernait que les étrangers, la nouvelle loi s'applique également aux Britanniques et sera soumise annuellement à révision.
Bibliographie
Claude CHALINE, Delphine PAPIN, Le Royaume-Uni ou l'exception britannique, Ellipses, 2004.
Roland MARX, Histoire de la Grande-Bretagne, Perrin, 2004.
Alfred GROSSER, Les Pays de l'Union européenne, La Documentation française, 2003.
Gilles LEYDIER, Partis et élections au Royaume-Uni depuis 1945, Ellipses, 2003.
Agnès Alexandre COLLIER, La Grande-Bretagne eurosceptique ? L'enjeu européen dans le débat politique britannique, Editions du Temps, 2002.
Bernard COTTRET et all., Histoire du Royaume-Uni : une anthologie du XVIe au XXe siècle, Bréal, 2001.
Jean GUIFFAN, La Question d'Irlande, Editions Complexe, 2001.
Pierre LURBE, Le Royaume-Uni aujourd'hui, Hachette, 2000.
Jacques LERUEZ, La Grande-Bretagne à la fin du XXe siècle : l'héritage du thatchérisme, La Documentation française, 1994.
Sites internet
Ambassade de France au Royaume-Uni (en français)
Présentation générale, présence française, informations pratiques.
Mission économique française (en français)
Dossiers de présentation, politique et économique, relations commerciales avec la France.
I-UK France (en français)
Présentation générale, culture et société, tourisme, éducation, informations pratiques.
Ambassade du Royaume-Uni en France (en français)
Présentation générale, actualité, dossiers thématiques, informations pratiques.
Political resources (en anglais)
Liens vers sites institutionnels, partis politiques, élections, médias, organisations.
www.politicalresources.net/uk.htm
Article publié le 04/05/2005 Dernière mise à jour le 04/05/2005 à 12:44 TU