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L’ex-PDG de Worldcom finira sa vie en prison

L'ancien PDG de WorldCom, Bernard Ebbers.(Photo: AFP)
L'ancien PDG de WorldCom, Bernard Ebbers.
(Photo: AFP)
L'ancien patron de l’opérateur télécoms américain Worldcom, Bernard Ebbers, reconnu coupable de fraude et de complot a été condamné, mercredi 13 juillet, à 25 ans de prison. Le «cowboy des télécoms» paye la faillite frauduleuse de son entreprise, la plus grosse de l'histoire des Etats-Unis. Les malversations comptables opérées par Bernard Ebbers ont été évaluées à 11 milliards de dollars. Ses avocats ont annoncé leurs intention de faire appel.

Vingt-cinq ans de prison pour fraude et complot. La chute est vertigineuse pour l'ancien patron de l’opérateur télécoms Worldcom, Bernard Ebbers qui devrait passer sa retraite en prison. Il a été condamné, mercredi 13 juillet, à 25 ans de réclusion criminelle par la justice américaine. Après six semaines de procès en mars dernier, Bernard Ebbers avait été reconnu coupable par un jury populaire des neufs chefs d’accusation pour lesquels il avait jugé : fraude, complot et sept fausses déclarations aux autorités boursières (SEC) correspondant à des présentations de bilans comptables falsifiés.

«Toute peine inférieure ne reflèterait pas la gravité du crime», a déclaré le juge Barbara Jones qui a prononcé la sentence à New York. Cette dernière a rejeté deux arguments de la défense selon lesquels, le gouvernement avait exagéré les pertes subies par les investisseurs à la suite l’escroquerie et qu’Ebbers n’était pas le cerveau de la malversation comptable. «Cela me semble assez clair que Bernard Ebbers est celui qui a dirigé l’activité criminelle dans cette affaire», a argumenté le juge Jones. Le fondateur de Worldcom âgé de 63 ans est resté impassible à l’annonce de cette décision. La sentence lui impose de se rendre d’ici le 12 octobre dans une prison fédérale de Yazoo City, dans le Mississipi. Sa défense a annoncé son intention de faire appel.

Des bilans comptables falsifiés 

Patron autodidacte à la réussite foudroyante, cet ancien gérant de motels a bâti à coups d’acquisitions un géant mondial du secteur des télécommunications. Au sommet de sa réussite en 1999, Wordcom -deuxième compagnie américaine de téléphonie longue distance derrière AT&T- affiche 22 millions de clients et un chiffre d’affaires de 35 milliards de dollars. Grandeur et décadence, deux ans et demi plus tard, Wordcom tourne au cauchemar. En 2002, le gendarme de la bourse américaine, la Securities and Exchange Commission (SEC) diligente une enquête sur l’entreprise. Celle-ci révèle un maquillage des comptes à hauteur de 3,85 milliards de dollars.

Entre l’été 2000 et le printemps 2002, des rapports financiers pendant sept trimestres d’affilée ont été falsifiés de manière à ce que les résultats correspondent aux prévisions de Wall Street. Bernard Ebbers, qui avait bâti sa fortune sur l’envol du prix de l’action Worldcom à la fin des années 90, voulait que le titre résiste sur les marchés, en pleine chute des valeurs technologiques au printemps 2000. Comme dans la fraude du géant de courtage en énergie Enron, en février 2002, le cabinet d’audit Andersen s’est chargé de l’expertise comptable. Le 26 juin 2002, le géant Worldcom reconnaît s’être livré à quatre milliards de dollars de manipulations comptables. Le 15 mars 2005, Bernie Ebbers est reconnu coupable d’une fraude de 11 milliards de dollars. C’est le plus gros scandale financier jamais enregistré aux Etats-Unis. Aujourd’hui, outre sa condamnation au pénal, la justice l’a contraint à verser la quasi intégralité de sa fortune aux actionnaires lésés par la faillite de Wordcom 


par Myriam  Berber

Article publié le 14/07/2005 Dernière mise à jour le 14/07/2005 à 16:04 TU