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Paris

Cap sur la plage en ville

A partir du 21 juillet Paris-Plage reprend ses quartiers d'été pour un mois.Photo : Valérie Gas/RFI
A partir du 21 juillet Paris-Plage reprend ses quartiers d'été pour un mois.
Photo : Valérie Gas/RFI
Devenue le rendez-vous de millions d’estivants (3,9 millions en 2004), l’opération Paris-plage sur les berges de la Seine ne cesse de prendre de l’ampleur, et de nouvelles initiatives viennent enrichir le site. Imaginée il y a quatre ans par le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, l’opération a essaimé en France et à l’étranger.

Cette année 2005, les inconditionnels de Paris-plage retrouveront les trois plages désormais classiques, celle en bois, celle en herbe et celle de sable qui, à elle, seule représente 2 000 tonnes de matériaux importés sur les quais pour métamorphoser la ville. Ils pourront encore s’adonner à la  pétanque, à l'escalade, et à la baignade dans un bassin prévu pour les enfants. Les brumisateurs et les douches transformeront les berges encore plus végétales que celles de l’an dernier en oasis de fraîcheur car pour cette édition 60 hauts palmiers, 25 charmes et quelque 2 700 éléments végétaux ont été commandés.

En outre, sur une rampe d'accès aux quais, trois biotopes du Brésil seront reconstitués, la forêt, la savane et le désert, soit une manière de faire aussi voyager ceux qui resteront à Paris. En effet, le Brésil étant l’invité d’honneur en France cette année, Paris-plage prend aussi les saveurs et les couleurs du grand pays tropical: chaque café et restaurant du site proposera au moins une boisson ou un plat de là-bas; les trois grands pôles de Paris-plage seront baptisés Ipanema, Copacabana et Maracana. Des sports aimés des Cariocas tels que le beach soccer, la capoeira, ou le pataca seront pratiqués et enseignés. Pendant un mois, les visiteurs pourront assister à des concerts de musique brésilienne, prendre des cours de samba, et siroter des caïpirinha.

Il est certes formellement interdit de se baigner dans la Seine mais, en attendant l'ouverture  (prévue en principe pour l'été 2006) de la piscine sur Seine près de la Bibliothèque François Mitterrand (XIIIème arrondissement), diverses initiatives contournent la frustration de ceux qui rêveraient d’un véritable Paris-les-Bains: une barge de 400 m² ,un espace tout de blanc vêtu mi-couvert et mi-ouvert, deviendra le temps d’un été un restaurant sur l’eau; des cours d’aviron, sur un bras calme face à l’île Saint-Louis, seront dispensés pour initier adultes et enfants à la rame. Enfin, pour la première fois, on pourra venir à Paris-plage par voie d’eau puisque des navettes fluviales partiront trois fois par jour de Charenton, en amont (Est parisien), et de Boulogne, en aval (Ouest parisien), pour rallier le site.

Côté décoration, un jeu de lampes à énergie solaire teintera le fil de l'eau. Après Jean-Christophe Choblet, qui avait dessiné les premier visage du site estival -décor de plage froide, oriflammes et cabines rayées- Nicolas Tourette, un jeune créateur, prend le relais. Il a pour mission de «renforcer l'identité de Paris-plage, tout en démontrant qu'elle peut intégrer d'autres cultures».

D’autres villes en maillot de bain

Bronzer sur le sable ou sur l'herbe, ou bien faire la sieste dans un hamac ou dans un transat au cœur de la ville, voilà une initiative qui connaît un succès sans cesse grandissant. Paris ne cesse de faire des émules: elle a ainsi essaimé de Dijon à Toulouse, en passant par la Courneuve, (Seine-Saint-Denis) en banlieue parisienne, où les habitants peuvent depuis mercredi et jusqu'au 20 juillet se détendre sur une plage de sable et se baigner dans un bassin installés en plein coeur de la ville. Sur un terrain d'un hectare, ont été installés une plage de 600 m² avec un terrain de beach volley et des trampolines, un bassin pour baignade de 400 m², une pataugeoire pour les petits, des tentes accueillant en outre un espace buvette. Et la commune de Saint-Denis, dont dépend le Stade de France, transforme pour la troisième année consécutive les pelouses du stade en plage géante recouvertes de 3 000 tonnes de sable.

Le succès de Paris-plage dépasse également les frontières de l’Hexagone puisque à l’étranger, Berlin, Bruxelles, Amsterdam, Budapest et Rome déversent aussi chaque été leurs grains de sable pour créer des rivieras urbaines éphémères. Et, pour la première fois, Tokyo a cet été 2005 sa plage urbaine, dans la zone du parc municipal et de la place olympique Yoyogi.
Pour le quatrième été consécutif, des plages artificielles bordent la Spree en plusieurs points de Berlin. Jusqu'en septembre, palmiers et transats y créeront là aussi l'illusion d'un bord de mer et les visiteurs auront même le loisir de se baigner dans le Spree Bridge Bathing Ship, une piscine chauffée située dans la coque d'un porte-conteneurs.

Quant à la capitale belge, elle organise du 22 juillet au 21 août la troisième édition de Brussel Bad  («Bruxelles-les-Bains»): l’an passé, 700 000 personnes se sont promenées sur le quai des Péniches, près du centre-ville, où elles ont pu écouter de la musique, flâner dans une forêt de bambous ou faire du shopping. Pour la troisième fois cette année,  Amsterdam installe derrière la gare centrale son Blijburg, «Village joyeux», une plage au bord du lac Ij. Ces deux dernières années, Budapest a transformé en plage une avenue longeant le Danube, mais les automobilistes ont accusé cette opération estivale de provoquer des bouchons et les riverains se sont plaints du bruit. Quant à la ville de Rome, elle a ouvert depuis le 18 juin (jusqu'au 17 septembre) Tevere Village: une centaine de parasols ont été plantés le long du fleuve Tibre; piscines, restaurants, tables de ping-pong et mini-golf ont été mis à la disposition des visiteurs. Et une «toutou plage» attend leurs compagnons à quatre pattes.


par Dominique  Raizon

Article publié le 17/07/2005 Dernière mise à jour le 14/07/2005 à 16:01 TU