Eglise catholique
Les 100 jours du Pape Ratzinger
De notre correspondant au Vatican
Respecter l’héritage de son prédécesseur mais ne pas tenter d’en imiter le style. Cet avis partagé par de nombreux cardinaux à la sortie du conclave le 19 avril dernier était aussi celui du nouvel élu. « Je ne suis qu’un humble serviteur », telles furent les premières paroles de Benoît XVI, de la loggia principale de la basilique Saint-Pierre.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’après la débauche médiatique qui a accompagné les dernières heures de Jean-Paul II, les 100 premiers jours du pontificat du « Papa Ratzinger » comme l’appellent les Italiens auront été à l’enseigne de la plus grande discrétion. Un seul déplacement, très furtif, à Bari, dans le sud de l’Italie, pour un congrès eucharistique. Une seule nomination de taille, celle de son successeur à
Dès lors, sa première sortie internationale, du 18 au 21 août prochain à Cologne à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), sera très observée. S’il sera difficile à Benoît XVI d’égaler Jean-Paul II dans son contact avec les foules, et particulièrement avec les jeunes, quelques événements au programme promettent d’être riches en symboles. Ainsi, 60 ans après la fin de
Des changements se préparent
Dès le début du pontificat, il avait déclaré s’inscrire à cet égard dans la lignée de son prédécesseur, mais depuis quelques semaines à Rome on sentait un léger flottement sur ce point. Le 7 juillet notamment, le jour des attentats de Londres, lorsqu’une version officieuse, vite corrigée, du télégramme du Pape adressé aux victimes parlait d’un « acte antichrétien ». Un lexique usé et abusé par les groupes de pression néo-conservateurs. Ces derniers jours, sollicité par les journalistes, Benoît XVI a récusé l’idée d’un choc de civilisation et invité à rechercher dans l’islam les interlocuteurs prêts au dialogue. Difficile, cependant, de ne pas noter, là encore, une ligne sensiblement différente de celle de Jean-Paul II, qui était résolument engagé en faveur du dialogue interreligieux.
Durant ses vacances dans le Val d’Aoste, depuis le 11 juillet, le Pape a beaucoup écrit et beaucoup reçu, affirme son entourage. Il aurait ainsi terminé un livre entamé avant le conclave. Il aurait commencé à mettre sur papier les grandes lignes de sa première encyclique, exercice obligé pour un nouveau pontife. Il a limé très probablement les textes de ses discours à Cologne. Et puis, murmure-t-on dans la chaleur romaine, Benoît XVI préparerait une restructuration de
par Laurent Morino
Article publié le 27/07/2005 Dernière mise à jour le 27/07/2005 à 08:28 TU