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Proche-Orient

L’armée israélienne imperturbable face aux colons

Les forces de sécurité israéliennes sont sans cesse confrontées aux provocations des opposants au plan de retrait.(Photo : AFP)
Les forces de sécurité israéliennes sont sans cesse confrontées aux provocations des opposants au plan de retrait.
(Photo : AFP)
Dans quelques heures, à minuit heure locale, les colons qui n’auront pas quitté la bande de Gaza de leur plein gré seront évacués par la force. Les forces de sécurité israéliennes, qui ces dernières vingt-quatre heures ont sans cesse été confrontées aux provocations des opposants au plan de retrait, savent que le plus dur reste à venir. Mais affichant leur confiance, elles sont déterminés à mener à bien leur mission d’évacuation de ce territoire palestinien qu’Israël occupe depuis trente-huit ans.

Epuisés par plusieurs heures passées au soleil, puis par une nuit entière à monter la garde afin d’empêcher les forces de l’ordre d’investir Neve Dekalim, les opposants au retrait ont assisté impuissants à l’entrée mardi matin de la police dans la principale implantation de la bande de Gaza, surnommée capitale des colons par la presse. A 7h00, heure locale, un bulldozer a abattu une grille qui protégeait le site et des policiers ont ensuite sorti des scies à métaux et des pinces coupantes pour briser les cadenas placés sur le portail principal de la colonie. Les forces de l’ordre ont ensuite tenté de former un cordon de sécurité pour libérer la principale route de Neve Dekalim et permettre à quelque cent vingt camions de déménagement de circuler dans cette colonie. «Aujourd’hui, nous voulons permettre que chacun des habitants de la région qui souhaite quitter le Goush Katif puisse effectivement le faire et des centaines de soldats sont prêts à aider toute personne souhaitant déménager», a justifié le général Dan Harel, commandant en chef de la région militaire sud. 

Mais si dans les premières heures de la matinée, la mission des forces de l’ordre s’est déroulée dans le calme, de violents affrontements n’ont pas tardé à éclater entre policiers et opposants au retrait qui se sont battus à coups de poings. Une dizaine de manifestants ont été interpellés et conduits de force dans des bus de l’armée. En signe de défiance des jeunes ont aussitôt mis le feu à une grande benne à ordure et à des pneus pour entraver la circulation des camions de déménagement. Quelques heures plus tard, la police expulsait de la bande de Gaza une cinquantaine de manifestants ultra-nationalistes, tous venus de l’Etat hébreu. Ils ont été ramenés de force en Israël où on leur a proposé de les relâcher à la condition expresse qu'ils acceptent de ne pas tenter de revenir dans le Goush Katif. Seuls quatre d’entre eux ont refusé et ont été de ce fait maintenus en détention.

Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée a par ailleurs procédé à l’arrestation de quelque 500 personnes qui tentaient à partir du sud d’Israël et notamment du point de passage de Kissoufim de pénétrer dans la bande de Gaza. «Ils ont tenté de s’infiltrer dans le Goush Katif de façon irresponsable et nous avons été obligés de les en empêcher», a indiqué Ouri Barlev, le commandant de police du district sud. Le responsable a précisé que plusieurs dirigeants de Yesha, le Conseil des colonies de Cisjordanie et de la Bande de Gaza, avaient été arrêtés à cette occasion «pour interrogatoire».     

Avant que n’expire dans quelques heures l’ultimatum aux colons pour qu’ils évacuent de leur plein gré la bande de Gaza, plusieurs dizaines de familles se sont résignées à partir. Au point de passage de Kissoufim, des voitures pleines à craquer, alourdies de bagages, franchissaient régulièrement les barrières. Leur flux devrait augmenter au cours de la journée, estiment les autorités israéliennes.


par Mounia  Daoudi

Article publié le 16/08/2005 Dernière mise à jour le 16/08/2005 à 14:44 TU