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Etats-Unis

L’ouragan Katrina dévaste le golfe du Mexique

Certains quartiers de la Nouvelle-Orléans on été inondés après le passage de l’ouragan Katrina.(Photo : AFP)
Certains quartiers de la Nouvelle-Orléans on été inondés après le passage de l’ouragan Katrina.
(Photo : AFP)
Dévastation, lourd bilan humain et impact pétrolier : l’ouragan Katrina a causé des dégâts considérables le long du littoral en frappant la Louisiane lundi, avec des vents à 224 km/heure, avant de balayer le Mississippi, l'Alabama et l'ouest de la Floride. Les autorités de Louisiane se portaient mardi au secours de centaines d'habitants bloqués par la montée des eaux sur la côte américaine du golfe du Mexique.

Bien que le choc de Katrina n'ait pas eu l'ampleur prévue sur la Nouvelle-Orléans, ce sont des images de dévastation que renvoie actuellement la plus grande ville de Louisiane. Une vingtaine de bâtiments au moins se sont effondrés et la situation est loin d'être stabilisée. Une grosse brèche serait apparue sur l'une des digues qui retient les eaux du lac Pontchartrain, occasionnant une rapide montée des eaux filant vers le centre-ville que le vaste système de pompage local pourrait ne pas suffire à endiguer. Un hôpital au moins a dû évacuer ses patients par voie aérienne. Quant au bilan humain - trois morts hier - les autorités redoutent qu'il ne s'alourdisse très rapidement puisque des corps flottant sur les eaux ont été signalés dans les parties inondées de la ville.

Mais c'est dans l'Etat voisin du Mississipi, sur la côte, plus à l'est, que les pertes en vies humaines sont pour l'instant les plus élevées. Les rues et les maisons auraient été inondées jusque sur une dizaine de kilomètres à l'intérieur des terres et la ville de Biloxi serait de loin la plus touchée, puisqu'une trentaine de personnes sont mortes, noyées et écrasées par des débris dans un même ensemble d'appartements sur son littoral. C'est plus largement dans ce seul comté de Harrison qu'on déplore 50 des 54 morts recensées dans le Mississipi. La population évacuée est invitée à rester loin des zones inondées une semaine au moins et les pouvoirs publics s'attendent à devoir assister et loger au moins des dizaines de milliers de sans-abri pendant des mois.

Ouragan pétrolier

En conséquence les cours du pétrole ont enregistré lundi un nouveau record en franchissant la barre des 70 dollars le baril, avant de se replier. Car le cyclone Katrina a paralysé les puits et plate-formes pétrolières du golfe du Mexique, aggravant les tensions sur les marchés pétroliers. En temps normal cette région assure en effet environ le quart de la production de carburant des Etats-Unis.

Ainsi, comme de l'huile sur le feu, l'arrivée du cyclone Katrina a affolé des marchés pétroliers déjà extrêmement tendus depuis plusieurs semaines. A tel point que les analystes n'hésitent plus à qualifier cette hausse continue des prix du pétrole depuis  2002 de «troisième choc pétrolier». Un choc lent : en 3 trois ans et demi, les prix du pétrole ont été multiplié par 3. Et à la différence des chocs pétroliers de 1973 et 80, l'impact sur l'économie mondiale est encore limité.

L'Opep peut bien affirmer que la production est supérieur à la demande et qu'il n'y a pas de risque de pénurie, les marchés anticipent une demande mondiale de pétrole en constante augmentation et une crainte de voir le carburant manquer parce qu'il n'y a pas suffisamment de raffineries pour transformer le pétrole brut. Cette tendance à la hausse est encore alimentée par une part de spéculation. Les investisseurs à la recherche de profits à court terme sont de plus en plus nombreux  sur le marché du pétrole. La hausse pousse à la hausse et le mouvement ne semble pas vouloir s'arrêter. L'Opep réfléchit à une hausse des quotas de production pour sa prochaine réunion des 19 et 20 septembre.


par Michèle  Gayral, Karim  Lebhour

Article publié le 30/08/2005 Dernière mise à jour le 30/08/2005 à 14:44 TU