Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Tchad

Retour de Tchadiens de RCA

Rapatriés ou réfugiés bis, 1542 Tchadiens sont transférés par le HCR vers leur village d’origine après avoir vécu plus de 20 ans en RCA.

De notre envoyée spéciale à Goré

Du camion, Victor extirpe des sacs remplis de vêtements, un meuble et un vélo en pièces détachées. Son épouse, une adolescente d’à peine 15 ans mâche lentement quelques arachides tout en tenant par la main une petite fille apeurée par l’agitation. Le village entier s’agglutine autour du convoi de cinq camions du haut commissariat aux réfugiés dans le brouhaha et la confusion que quelques militaires tchadiens tentent sans succès de modérer. C’est le grand retour dans le village de Yamodo à 50 kilomètres au nord de la frontière tchado-centrafricaine pour ces « rapatriés » tchadiens qui vivaient en RCA depuis près de 15 ans. Ils avaient fui le sud du pays pendant la rébellion de Moïse Ketté en 1993 et vivaient dans le camp de Boubou dans la préfecture de l’Ouham au nord de Bangui. Tirant leur revenu principal de la culture du coton, ils font partie de ces 1542 réfugiés tchadiens qui ont récemment demandé au HCR d’être rapatriés dans leur village d’origine en raison des attaques de plus en plus fréquentes de la part des coupeurs de route, mais surtout de bandes armées pillant les villages au nord de la RCA.

Accueilli par un oncle qui leur prête une partie de son champ jusqu’à la saison prochaine des semis, Victor compte pourtant repartir dans quelques jours à Boubou. « J’ai dix bœufs et cinq chèvres. Le HCR m’a dit que ce n’était pas possible de les transporter, je dois aller les chercher », explique-t-il, le visage déterminé. Et l’insécurité qui l’a fait justement fuir cette zone ? « Je repars à pied, tant pis, je ne peux pas abandonner une vie entière là-bas ».

Ces « rapatriés » ont tout à reconstruire dans des circonstances peu favorables.

« Ils nous restent plusieurs semaines avant les premières récoltes et cette année nous avons connu une réelle famine », explique le chef de canton de Yamodo.

La saison agricole ayant déjà débuté la plupart des paysans vont cultiver sur des champs familiaux avant de pouvoir une terre par les autorités locales.


par Stéphanie  Braquehais

Article publié le 04/10/2005 Dernière mise à jour le 04/10/2005 à 12:42 TU