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Royaume-Uni

Un réseau géant d’immigration clandestine démantelé

L’opération «Bluesky» a permis l’arrestation de dix-neuf personnes impliquées dans un réseau d’immigration illégale.(Photo : AFP)
L’opération «Bluesky» a permis l’arrestation de dix-neuf personnes impliquées dans un réseau d’immigration illégale.
(Photo : AFP)
Mardi à l’aube, la police britannique a arrêté dix-neuf personnes présumées responsables d’un vaste réseau d’immigration clandestine qui aurait permis d’acheminer vers Londres plusieurs dizaines de milliers de Kurdes de Turquie, pour l’essentiel. Ce dénouement est le résultat d’une coopération européenne qui a réuni les polices de 6 pays.

L’opération Maxim a eu lieu mardi à l’aube simultanément dans une douzaine de lieux. Plus de deux cents policiers ont été mobilisés. Dix-neuf personnes, dont deux femmes, ont été arrêtées, dont 18 à Londres, pour leur implication dans un réseau d’immigration illégale. Cette affaire a nécessité deux années de travail, sous le nom de code d’opération «Bluesky», et la participation de 200 policiers britanniques. Selon les enquêteurs, c’est la plus vaste opération de ce type jamais menée. Les polices française, italienne, néerlandaise, belge et danoise ont également contribué aux recherches.

Selon Scotland Yard, des dizaines de milliers de personnes, peut-être plus de 200 000, ont bénéficié des services de cette filière qui fonctionnait depuis plusieurs années. L’un des porte-parole de la police britannique a indiqué que le comptage des bénéficiaires de cette filière allait maintenant commencer. Le commissaire Bill Skelly, chargé de l’opération a souligné que «cette opération constituait le point culminant d’une vingtaine d’autres à travers l’Europe au cours de ces deux dernières années».

Entre 4 500 et 7 000 euros

«Les clandestins étaient en majorité des Kurdes de Turquie», a indiqué le porte-parole de la police. Ils payaient entre 4 500 et 7 000 euros pour prix de leur passage à travers les Balkans lors d’un périple de plusieurs mois au cours desquels ils étaient accueillis en lieux sûrs avant de «passer» en Grande-Bretagne, par groupe d’une vingtaine de personnes, dans des camions, des autobus ou des voitures. Mais, selon la police, certains auraient traversé la Manche à bord de petits avions qui auraient atterri sur des aérodromes discrets de la campagne britannique. Une fois parvenus à destination, ils se fondaient dans la masse de la communauté turque du nord de Londres où ils vivaient de petits boulots ou du marché noir.

Les suspects sont eux-mêmes des Kurdes de Turquie vivant dans le pays. Ils devraient être inculpés de trafic d’êtres humains et de fraude et encourent des peines allant de deux à quatorze ans de prison. Selon le commissaire Skelly, ces arrestations devraient porter mettre fin aux agissements à court terme du réseau. Selon les enquêteurs, leur trafic a pu dégager des millions de livres réinvesties dans des bars, des salles de billard ou dans l’immobilier.


par Georges  Abou

Article publié le 11/10/2005 Dernière mise à jour le 11/10/2005 à 15:20 TU