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Pérou

Fujimori arrêté au Chili

Alberto Fujimori, l 'ex-président péruvien, est accusé de corruption.(Photo : AFP)
Alberto Fujimori, l 'ex-président péruvien, est accusé de corruption.
(Photo : AFP)
Cinq ans après avoir fui le pays, l’ancien président péruvien a été arrêté dimanche soir à Santiago, où il était apparu par surprise quelques heures auparavant. Les autorités péruviennes réclament désormais son extradition, afin de le juger notamment pour crimes contre l’humanité et corruption. Il aurait commandité des assassinats.

Après avoir renoncé - par fax - à la présidence du Pérou en novembre 2000, Alberto Fujimori a, une fois de plus, pris le pays par surprise, dimanche après-midi. Défiant les mandats internationaux lancés à son encontre pour corruption et crime organisé, l’ancien chef d’Etat (1990-2000), exilé depuis cinq ans au Japon, est ainsi apparu dans le luxueux Hôtel Marriot de Santiago, la capitale chilienne, après avoir quitté Tokyo à bord d’un avion privé.

«Mon but est de rester temporairement au Chili, affirmait alors M. Fujimori dans un communiqué de presse. Cela fait partie de mon plan pour retourner au Pérou.» L’ancien chef d’Etat qui jouit encore d’une grande popularité au sein du peuple péruvien avait ainsi annoncé en octobre qu’il se présenterait à l’élection présidentielle d’avril 2006. Le Tribunal constitutionnel lui a interdit d’occuper toute charge publique jusqu’en 2010, mais Alberto Fujimori reste convaincu que le Jury national des élections, seul à même de décider, finira par autoriser sa candidature.

En rejoignant Santiago du Chili, l’ex-président préparait donc son retour en terre péruvienne. Quelques heures plus tard, il était pourtant fait prisonnier, arrêté dans sa chambre d’hôtel sur ordre du juge chilien, Orlando Alvarez Hernandez. Peu avant minuit, le ministre péruvien des Affaires étrangères, Oscar Maurtua de Romaña, annonçait ainsi sa détention depuis Lima, la capitale du Pérou.

Imbroglio judiciaire

L’arrestation du président en exil ne s’est pourtant pas faite sans mal. Complètement inattendue, l’arrivée de M. Fujimori au Chili a d’abord semé le trouble parmi les autorités chiliennes et péruviennes, en froid depuis quelques jours suite a une polémique autour de leur frontière maritime. Le mandat d’arrêt lancé par Interpol s’avérant inapplicable au Chili, le gouvernement péruvien a donc dû attendre qu’un juge chilien fasse suite à sa demande et ordonne l’arrestation de M.Fujimori. N’ayant opposé aucune résistance, l’ancien chef d’Etat péruvien a été transporté à l école de police de Santiago du Chili.

Le Pérou devrait désormais tout mettre en oeuvre pour obtenir son extradition, jusque-là rejetée par le Japon. Une commission dirigée par le ministre de l’intérieur péruvien, Romulo Pizarro, et par le procureur anticorruption, Antonio Maldonado, devrait rejoindre Santiago du Chili, lundi, afin de mettre en place la procédure. Plus de vingt-et-un procès attendent ainsi Alberto Fujimori, accusé notamment de corruption et de responsabilité politique dans l'assassinat de 25 personnes tuées au début des années 1990.


par Chrystelle  Barbier

Article publié le 07/11/2005 Dernière mise à jour le 07/11/2005 à 14:51 TU