Football
Ronaldinho Ballon d'or 2005
(Photo: AFP)
La Une de France Football avec le Ballon d'or 2005. DR |
Triple lauréat du Ballon d'or, le Français Michel Platini ne cache pas son admiration: «Ronaldinho, c'est celui qui rend le football plus beau et plus artistique. Il donne du bonheur à tout le monde, et il est beau avec son sourire. Avec lui le football est un jeu, un art et c'est la représentation du jeu que j'aime. Il est non seulement brillant individuellement, mais, en plus, il est altruiste. Il a l'art de la bonne passe. Il ne fait pas que des dribbles. Parce que j'en ai vu qui faisaient des dribbles et des jonglages, mais qui ne savaient pas faire de passes. Eux, ils sont bons pour le cirque. Ronaldinho, lui, est bon pour le football». Oui, Ronaldinho est féérique. Chaque touche de balle est un enchantement. Chaque montée offensive est un émerveillement. Sait-il lui-même ce qu'il va imaginer, improviser ? Le regard de tous se porte sur lui. Chacun se demande quand il touche le ballon ce qu'il va en faire. Va-t-il se lancer dans une succession d'arabesques destinées à égarer ses adversaires ? Va-t-il lancer vers le but un partenaire en lui adressant la passe-caviar ? Son génie tient en ce que son jeu est illisible par l'adversaire et qu'il est toujours d'une élégance rare, exceptionnelle. Chacune de ses apparitions ressemble à un concert dont il serait tout à la fois le virtuose et le chef d'orchestre.
Pour son cinquantième trophée, France Football ne pouvait rêver meilleur récipiendaire. L'énoncé de son seul diminutif - comme en possèdent tous les joueurs brésiliens - évoque instantanément le football. A son sourire, à son talent, Ronaldinho ajoute son altruisme et son humilité, celle d'un homme, comme beaucoup de ses semblables sorti des favelas, qui a su dispenser des rayons de luminosité sur des terrains régulièrement minés par l'enjeu, celui non pas de gagner mais d'abord de ne pas perdre.
par Gérard Dreyfus
Article publié le 29/11/2005 Dernière mise à jour le 29/11/2005 à 10:42 TU