La France soutient la réconciliation nationale au Sri Lanka

Fin novembre, le président Jacques Chirac a adressé ses « plus chaleureuses félicitations » et « tous ses vœux de succès » au nouveau président sri lankais Mahinda Rajapakse qui sera officiellement investi à la fin de la semaine. Il lui a promis également « le soutien de la France dans cette entreprise de réconciliation nationale essentielle pour l’avenir du Sri Lanka ». Le nouveau président sri lankais s’est engagé en effet à apporter la paix à son pays « dans le respect de toutes les communautés », y compris celle des Tigres de libération de l’Eelam tamoul.

A l’heure où Chandrika Kumaratunga la francophile quitte la scène politique, le gouvernement français veut donner un nouvel élan au dialogue avec les autorités sri lankaises pour confirmer ainsi la rigueur de son action lors de la catastrophe du tsunami. La France a été présente au Sri Lanka dès le 28 décembre par l’envoi d’aide humanitaire et a apporté à ce pays une aide financière importante.

Aujourd’hui, Paris souhaite que les investisseurs privés prennent le relais et participent au développement du Sri Lanka. Hubert Colaris, directeur du poste français d’expansion économique à Colombo, croit en l’avenir de ce pays. A ses yeux, « l’avenir du Sri Lanka sera pacifique. La population, qui s’est habituée au cessez le feu et à un environnement relativement calme depuis trois ans, ne croit plus à la guerre civile. Depuis trois ans, on circule et la paix semble gagner du terrain. La reconstruction du pays victime du tsunami progresse et la Banque Mondiale construit des routes aussi bien du côté contrôlé par le gouvernement central que de celui contrôlé par les Tigres de libération de l’Eelam tamoul. »

Début décembre, la Norvège a accepté, à la demande de Colombo, de reprendre sa médiation pour relancer le processus de paix entre le gouvernement sri lankais et la rébellion tamoule, gelé depuis avril 2003. La semaine dernière, le nouveau président a formellement invité les Tigres à reprendre les pourparlers de paix. Cette évolution de la position de Colombo survient après plusieurs semaines de violence dans le nord-est du pays, majoritairement tamoul. La recherche d’une solution politique définitive au conflit qui déchire le Sri Lanka est sans doute le plus grand défi que le nouveau président Mahinda Rajapakse devra relever.

par Any  Bourrier

[19/12/2005]