France
Les médecins étrangers en grève
(Photo: AFP)
Dans un contexte de pénurie évident, l'hôpital public ne pourrait se passer des quelques 6 000 médecins étrangers qu'il emploie. Pourtant c'est sans statut qu'ils exercent sous des contrats précaires, sans cesse renouvelés, à des rythmes de travail imposés et des salaires au rabais. C'est de tout cela que ces praticiens ne veulent plus, alors que leurs compétences sont de fait reconnues puisqu'ils exercent leur spécialité. Mille cinq cents d'entre eux sont même en poste depuis dix ou quinze ans et vivent très mal leur statut précaire et leur moindre rémunération, à compétences et expériences égales avec leurs confrères diplômés dans l'Union européenne.
Les disparités sont telles que les différences de salaires peuvent aller du simple au double. Pour obtenir un statut légal avec, à la clé, une inscription au Conseil de l'ordre des médecins et la liberté d'exercer en secteur libéral, un concours est proposé chaque année aux médecins étrangers. Cinq cent quatre-vingt dix-neuf postes étaient à pourvoir pour cette année 2005. Mais les praticiens les plus anciens refusent ce type de sélection et demandent la validation pure et simple des acquis de leur expérience.
Le ministère de la Santé qui avait donné son accord pour une telle procédure il y a quelques mois vient de faire machine arrière d'où cette mobilisation des médecins étrangers qui, se sentant trahis, n'ont pas l'intention d'en rester là.
par Pascale Lavergne
Article publié le 23/12/2005 Dernière mise à jour le 23/12/2005 à 19:25 TU