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Etats-Unis – Israël

Bush perd un allié

Ariel Sharon et Georges W. Bush en avril 2004 à la Maison Blanche. Elu 17 jours après lui, Ariel Sharon est le seul Premier ministre israélien que le président Bush ait connu depuis son entrée à la Maison Blanche.(Photo : AFP)
Ariel Sharon et Georges W. Bush en avril 2004 à la Maison Blanche. Elu 17 jours après lui, Ariel Sharon est le seul Premier ministre israélien que le président Bush ait connu depuis son entrée à la Maison Blanche.
(Photo : AFP)
Le Premier ministre israélien avait su s’attirer le soutien du président américain. Sur le plan diplomatique, officiellement, l’attaque cérébrale d’Ariel Sharon ne change rien. La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, s’est déclarée confiante en constatant que les successeurs de M. Sharon suivaient les orientations de leur patron.

De notre correspondante aux Etats-Unis

« Nous prions pour sa guérison », a déclaré George W. Bush à propos de l’état de santé d’Ariel Sharon, « c’est un homme bon, un homme fort, un homme qui se soucie profondément de la sécurité du peuple israélien et un homme qui a une vision pour la paix. » Elu 17 jours après lui, Ariel Sharon est le seul Premier ministre israélien que le président Bush ait connu depuis son entrée à la Maison Blanche.

Les deux hommes avaient fait connaissance en 1998. Cette année-là, le général Sharon emmenait le gouverneur texan George Bush pour un tour en hélicoptère au-dessus d’Israël afin de lui faire comprendre la vulnérabilité du pays. « Le général a dit qu’avant la guerre de Six Jours de 1967, Israël ne faisait que 15 kilomètres à son endroit le plus étroit. Au Texas, on a des allées de garages plus longues que ça », conclura Bush des années plus tard, fortement impressionné par la démonstration, malgré la plaisanterie.

Les deux élus se rencontreront onze fois par la suite, mais pas en Israël, où Bush ne s’est jamais rendu depuis qu’il est président. Leurs liens politiques s’étaient resserrés dans la foulée du 11 septembre, même si Ariel Sharon n'a jamais fait figure d'allié facile et docile pour Washington.

L’appui de Washington

Jusqu’à présent, le gouvernement Bush s’était rallié aux projets d’Ariel Sharon, dont les idées avaient fini par façonner largement la politique américaine face au conflit israélo-palestinien. La Maison Blanche s’accommodait de ses initiatives et ne souhaitait pas s’engager sur le dossier autant que l’avait fait Bill Clinton. Seules pressions américaines assumées sur le gouvernement israélien : celles de la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice pour obtenir un accord sur la frontière au sud de Gaza.

Le successeur d’Ariel Sharon bénéficiera-t-il du même soutien ? Ehud Olmert, le vice-Premier ministre israélien, n’est pas un inconnu à la Maison Blanche. A deux occasions, il a déjà rencontré Condoleezza Rice et le conseiller à la Sécurité nationale Stephen Hadley, au nom de Sharon. Officiellement, rien ne change. La secrétaire d’Etat s’est déclarée confiante en constatant que les successeurs de Sharon suivaient les orientations de leur patron. Elle a aussi assuré ne pas voir de raison de reporter les élections du 25 janvier en Palestine. « On ne va pas repousser des élections parce qu’on craint ce qu’elles produiront », a-t-elle déclaré en référence aux bons résultats attendus du Hamas à l’issue du scrutin.

Pourtant, malgré ce discours rassurant, la Maison Blanche semble en situation d’attente. Dans son point de presse, le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan, a éludé les questions sur l’impact d’une possible disparition du Premier ministre israélien sur le processus de paix. Deux représentants américains, Elliott Abrams, du Conseil à la sécurité nationale, et David Welch, assistant secrétaire d’Etat, devaient partir en Israël mercredi pour y rencontrer jeudi leurs homologues, mais leur voyage a été remis à plus tard.


par Guillemette  Faure

Article publié le 06/01/2006 Dernière mise à jour le 06/01/2006 à 17:15 TU

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(Conception : RFI)