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Attentat-suicide : réponse limitée

Israël a accusé l'Iran et la Syrie d'avoir préparé et financé l'attentat-suicide de jeudi dans un restaurant à Tel Aviv.(Photo : AFP)
Israël a accusé l'Iran et la Syrie d'avoir préparé et financé l'attentat-suicide de jeudi dans un restaurant à Tel Aviv.
(Photo : AFP)
C’est le premier attentat-suicide de l’ère post-Sharon : un kamikaze palestinien a blessé hier une trentaine de personnes, dont une sérieusement, dans un petit restaurant de Tel Aviv. La réponse israélienne à l’attaque revendiquée par le Jihad islamique devrait pourtant être limitée. Les élections législatives palestiniennes approchent et l’Etat hébreu veut éviter toute escalade militaire. Israël ne souhaite pas être montré du doigt en cas d’annulation d’un scrutin déjà très menacé par le chaos qui règne dans les Territoires palestiniens, en particulier à Gaza.

De notre correspondant en Israël

Confronté pour la première fois à un attentat, Ehud Olmert, remplaçant désormais plus définitif que temporaire d’Ariel Sharon, a réagi avec calme hier. « Il ne s’est pas énervé, il a gardé son sang-froid », selon l’un de ses proches. Le Premier ministre par intérim n’a pas changé son emploi du temps suite à l’attentat. Il n’a pas non plus convoqué le cabinet de sécurité, comme le faisait généralement son prédécesseur.

Ehud Olmert s’est contenté d’entretiens téléphoniques avec les principaux responsables sécuritaires, dont le ministre de la Défense, Shaoul Mofaz. Le chef du gouvernement israélien a ordonné la poursuite des opérations de l’armée contre le Jihad islamique en Cisjordanie. Autant dire, rien de neuf, puisque les raids de Tsahal n’ont jamais cessé : le début de la semaine a d’ailleurs encore été marqué par des arrestations d’activistes.

Le Jihad islamique, déjà derrière les six attentats-suicide comptabilisés l’an dernier, vise clairement à nuire au scrutin palestinien en cherchant à relancer la spirale de la violence. Le mouvement intégriste se singularise en ne participant pas aux élections, à l’inverse des principales factions, dont le Hamas.

Suffisamment de dossiers à gérer

Juste après l’attentat, les différents porte-parole israéliens s’en sont pris, comme il est d’usage, à l'Autorité palestinienne accusée de ne pas faire assez pour lutter contre le terrorisme. De plus, vendredi matin, le ministre de la Défense israélien dénonçait l’implication de «l’Axe du terrorisme» Iran-Syrie. Téhéran aurait financé l’opération, Damas l’aurait ordonnée, tandis que les Palestiniens l’auraient exécutée. Des preuves de ces implications auraient été fournies par les renseignements israéliens aux Américains, aux Européens, et à l’Egypte.

Pour Israël, il s’agit de participer à la pression internationale sur l’Iran et son programme nucléaire. Et puis l’Etat hébreu peut ainsi détourner son doigt accusateur de l’Autorité palestinienne, justifiant du même coup une réponse très limitée à l’attentat de Tel Aviv.

Un analyste du quotidien Haaretz notait pourtant ce matin qu’Ehoud Olmert a évité de peu un «test difficile.» «Une attaque suicide sans morts [israéliens] ne requiert pas que l’on change l’agenda politique», expliquait le commentateur. Le Premier ministre par intérim a en effet suffisamment de dossiers à gérer : les élections palestiniennes, la guerre contre les colons, et les préparatifs pour mettre au point la liste de son parti, Kadima, en vue des législatives dans un peu plus de deux mois.


par Xavier  Yvon

Article publié le 20/01/2006 Dernière mise à jour le 20/01/2006 à 16:46 TU

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(Conception : RFI)