Thaïlande-France
Jacques Chirac à Bangkok
(Photo : AFP)
En dépit de l’ancienneté des relations diplomatiques, dont l’origine remonte au XVIème siècle, c’est une première. Aussi les deux jours de visite d’Etat que le président Jacques Chirac effectue en Thaïlande sont-ils marqués d’une forte empreinte protocolaire. Un accueil somptuaire, une succession de cérémonies, de compliments et un banquet vendredi soir au palais royal : c’est avec tous les honneurs que la délégation française est accueillie dans l’ancien royaume de Siam pour une visite qui ouvre également les festivités liées au 60ème anniversaire de l’accession au trône du souverain Bhumibol Adulyadej, 78 ans, doyen mondial des monarques.
Mais cet aspect de la visite présidentielle s’inscrit dans un contexte plus général, marqué par la prospérité d’un pays en recherche de «partenariat pour le développement» auquel la France ne cache pas qu’elle veut contribuer. Paris souhaite mettre ce voyage à profit pour nouer des contacts, voire signer des contrats. L’annonce par Bangkok, fin 2005, d’un vaste projet d’équipements en infrastructures, à hauteur de 36 milliards d’euros, et l’échéance fixée aux entreprises à la fin du mois d’avril pour soumettre leurs projets pèsent donc de tout leurs poids dans la mise en œuvre de ce voyage.
Envoyée spéciale de RFI à Bangkok
«L'embellie diplomatique entre la Thaïlande et la France tombe à pic pour les grands groupes français.»
A cet égard, le président français est accompagné d’une importante délégation ministérielle (Affaires étrangères, Défense, Economie, Commerce extérieur, Tourisme) à laquelle se sont joints une trentaine de chefs d’entreprise. La journée du samedi sera donc consacrée aux discussions et à la présentation de l’expertise française dans les domaines dans lesquels les Thaïlandais souhaitent investir : l’eau, les transports ferrés urbains, les systèmes de défense. Le ministre français du Tourisme n’a pas dissimulé l’«esprit de conquête» qui anime la délégation française, tandis que le Premier ministre thaïlandais soulignait que son pays «offre un grand potentiel pour les entreprises françaises».
Correspondant de RFI à Bangkok
«Au point de vue économique la France est un partenaire de second plan pour la Thaïlande… mais dans certains secteurs comme le domaine spatial Paris et Bangkok ont une coopération privilégiée.»
En dépit d’un contexte propice et d’incontestables atouts, la ministre déléguée au Commerce extérieur Christine Lagarde veut garder la tête froide : «être Français, cela constitue déjà clairement un bon point et pour le reste, il faut être patient, il faut être bon commerçant, il faut avoir un peu le sens de l’humour et ne surtout pas être arrogant».
Dimanche, à l’issue de sa visite, le président français poursuivra en Inde sa tournée asiatique où d’autres enjeux l’attendent après l’épisode du transfert raté du Clemenceau vers les chantiers d’Alang.
par Georges Abou
Article publié le 17/02/2006 Dernière mise à jour le 17/02/2006 à 16:20 TU