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Grippe aviaire

La France, 6è pays européen touché

Le ministre français de l’Agriculture Dominique Bussereau, lors de sa visite à Joyeux :  «&nbsp;<i>Aucun élevage de volaille, à ce jour, n'est touché par l'influenza aviaire</i>». (Photo : AFP)
Le ministre français de l’Agriculture Dominique Bussereau, lors de sa visite à Joyeux : « Aucun élevage de volaille, à ce jour, n'est touché par l'influenza aviaire».
(Photo : AFP)
Le ministère de l'Agriculture a confirmé samedi soir que le canard sauvage trouvé mort lundi dans l'Ain (Centre-Est), était porteur du virus H5N1. La France, premier producteur et exportateur européen de volailles, devient ainsi le sixième pays de l'Union européenne (UE) touché par la grippe aviaire, après l'Italie, la Grèce, l'Allemagne, l'Autriche et la Slovénie. Aux frontières de l'Union, le H5N1 touche aussi la Croatie, la Roumanie, la Bulgarie, l'Ukraine et la Russie. L’épizootie, venue d’Asie, se répand également en Afrique, notamment au Nigeria ; l’Egypte est maintenant touchée, elle aussi.

C’était quasiment certain, c’est désormais officiel. Se fondant sur les résultats transmis par le laboratoire de référence de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), le ministère français de l'Agriculture a confirmé samedi soir que le cadavre du canard sauvage trouvé dans la commune de Joyeux, dans l'Ain (Centre-Est), était bien porteur du H5N1. Une quinzaine d'oiseaux morts retrouvés sur le sol français font l'objet d'analyses en laboratoire.

Dès vendredi, des périmètres de sécurité avaient été mis en place autour de Joyeux, le gouvernement ayant reconnu la très forte probabilité de la présence du virus. Cette commune est située au cœur des marais de la Dombes, très prisés des oiseaux migrateurs, et aux portes de la Bresse, l'une des zones d'élevage de volailles fermières les plus importantes et les plus réputées. L'Ain fait partie des 21 premiers départements pour lesquels le gouvernement avait décidé, le 25 octobre, le confinement des élevages de volailles en plein air. Cette mesure a été généralisée mercredi à l'ensemble du territoire.

L'annonce de la présence de ce virus en France paraissait inévitable depuis quelques jours, plusieurs pays voisins ayant signalé la présence sur leur sol d'oiseaux touchés par l’épizootie. Le président Jacques Chirac, en visite samedi à Bangkok, s'est voulu rassurant. Il a insisté sur la mobilisation des autorités, affirmant que la France s'était « préparée de longue date » à ce scénario. « C'est une situation qu'il faut prendre avec calme mais avec le plus grand sérieux, dans un esprit de responsabilité et en veillant au respect intransigeant du principe de précaution, a-t-il dit. Nous avons décidé de déclencher sans aucun délai les mesures renforcées de protection, de contrôle et de surveillance qui sont prévues par les plans d'action gouvernemental et européen. »

Les ventes sont en baisse de 15%

Parmi les mesures prises, une « zone de protection renforcée » d'un rayon de trois kilomètres autour du lieu où a été découvert le canard sauvage, complétée par une « zone de surveillance » d'un rayon de 10 km qui s'étend sur 47 communes et compte 63 élevages professionnels et 590 basses-cours. Il est interdit de sortir des volailles de ces deux périmètres, dans lesquels les élevages sont systématiquement inspectés et désinfectés.

Les éleveurs sont, naturellement, très préoccupés. « Aucun élevage de volailles, à ce jour, n'est touché par l'influenza aviaire, a donc tenu à souligner le ministre de l’Agriculture Dominique Bussereau, qui s'est rendu à Joyeux. Ce qu'on a découvert, c'est un oiseau sauvage. Par conséquent, nous n'envisageons pas de mesure d'abattage de volailles. » Lors de sa visite, le ministre a tout de même confirmé le déblocage d'une enveloppe de cinq millions d'euros d'aide à la filière avicole, précisant qu'il y en aurait « sans doute une deuxième. » Il a en outre annoncé que quelque 900 000 oiseaux allaient être vaccinés en France contre la grippe aviaire à partir de mercredi. Cette campagne sera menée par 18 vétérinaires dans 2 000 élevages et durera un mois. D'un montant total de 1, 6 million d'euros, elle sera prise en charge par l'Etat. Dominique Bussereau demandera également lundi, lors du conseil des ministres de l'Agriculture de l'UE, une augmentation des subventions à l'exportation pour le poulet entier versées par l'Union européenne aux éleveurs français.

Du côté des consommateurs, on n’est pas moins inquiet. « La viande de volaille ne présente aucun danger pour la consommation, a rappelé le ministre de l'Agriculture. Il faut éviter les contacts avec les oiseaux sauvages et ne pas toucher les oiseaux morts. » Mais, même si la volaille cuite est sans danger, même si le virus H5N1 ne se transmet de l'animal à l'homme que par proximité forte et prolongée, par exemple en cas d’élevage au domicile (91 morts dans le monde), et même si aucun cas de transmission inter-humaine n'est connu, les filières avicoles de nombreux pays d’Europe sont très touchées. En France, les ventes sont en baisse de 15% en moyenne, mais en Italie, la consommation de volaille a chuté de 70%.


par Philippe  Quillerier

Article publié le 19/02/2006 Dernière mise à jour le 19/02/2006 à 13:03 TU

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(Conception : Bourgoing / RFI)