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Youssouf Fofana arrêté en Côte d’Ivoire

Youssouf Fofana, le chef présumé du « gang des barbares » a été arrêté à Abidjan par la police ivoirienne.(Photo : AFP)
Youssouf Fofana, le chef présumé du « gang des barbares » a été arrêté à Abidjan par la police ivoirienne.
(Photo : AFP)
Youssouf Fofana, le chef présumé du gang accusé d’avoir torturé à mort un jeune juif, Ilan Halimi, a été interpellé au nord-ouest d’Abidjan (Côte d’Ivoire). La justice française avait lancé une commission rogatoire internationale à son encontre. Le Premier ministre Dominique de Villepin a déclaré que le président de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, lui avait assuré le rapatriement de Youssouf Fofana, en France, « dans les prochaines heures ». L’homme a été interrogé après son arrestation dans la nuit de mercredi à jeudi : selon un policier ivoirien, « sa participation aux faits est avérée », mais « il nie toute dimension antisémite ».

Le quartier populaire d’Abobo (nord-ouest d’Abidjan) était quadrillé par des barrages policiers, et c’est lors d’un contrôle de police que Youssouf Fofana, en possession de deux passeports français -le sien et un passeport vierge- a été reconnu et interpellé dans la nuit de mercredi à jeudi par la police judiciaire ivoirienne. S’étant affublé lui-même du surnom de the brain of barbarians  (« le cerveau des barbares »), une bande de malfrats, il est soupçonné du meurtre d’Ilan Halimi, un jeune juif séquestré et torturé -dont le corps agonisant a été retrouvé le 13 février dernier dans la banlieue parisienne. Auditionné aussitôt par deux enquêteurs français et leurs homologues ivoiriens, Youssouf Fofana est passé aux aveux. Selon les premières indications données par la police ivoirienne et confirmées par une source française proche de l’enquête, « sa participation aux faits est avérée », mais l’homme « nie toute dimension antisémite » du crime.

Jeudi matin, le Premier ministre Dominique de Villepin a annoncé que «Youssouf Fofana pourrait être rapatrié en France dans les prochaines heures ». Le président ivoirien, Laurent Gbagbo, lui a confirmé que Youssouf Fofana serait rapatrié en France dans le cadre d’une opération d’entraide judiciaire entre les deux pays, et Dominique de Villepin l’a remercié de la bonne coopération des autorités ivoiriennes dans cette affaire.

« Il faut maintenant sanctionner, et sanctionner sans indulgence »

Soupçonné d’avoir tenté d’enlever plusieurs autres personnes en région parisienne, dont quatre de confession juive -en vue de demander des rançons- le chef des ravisseurs et meurtriers présumés du jeune Ilan Halimi a reconnu au bout de quelques heures l’assassinat de cette dernière victime. « Agité et peu coopératif dans un premier temps », d’après les termes d’un policier, il a fallu une mise en scène déstabilisante et des menaces d’accusation de complicité à l’encontre de ses proches pour que Youssouf Fofana « passe à table ». « Si je vous dis la vérité, ma famille sera libre ? », a-t-il demandé avant d’expliquer comment « il avait pris sa voiture pour emmener la victime et rejoindre ses amis dans les bois », et de décliner « les noms des membres du groupe ». Puis, poursuit le policier : « il a reconnu avoir tué le type, employant même le mot "égorgé" avant de revenir sur ce terme (…) et évoqué l’utilisation d’acide pour nettoyer les traces sur le corps de la victime ».

« C’est un drame odieux, il est donc important que justice puisse être rendue très rapidement », a déclaré Dominique de Villepin. De son côté le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, a déclaré : « Mes premiers mots seront pour me réjouir de l’arrestation de l’assassin présumé du jeune Halimi, Youssouf Fofana . (…) J’ai eu le père de la victime et le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) pour leur dire mon émotion personnelle et ma satisfaction de voir l’un des auteurs présumés et principal de cette odieuse agression, interpellé dans les plus brefs délais », grâce à la collaboration engagée entre la police judiciaire de la préfecture de police (PJPP) et la police ivoirienne.


par Dominique  Raizon

Article publié le 23/02/2006 Dernière mise à jour le 23/02/2006 à 16:43 TU

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Michel Wieviorka

Sociologue

«Il ne faut pas exclure d’autres hypothèses. Après tout, ces gens là étaient peut-être sous l’emprise du haschisch ou de l’alcool,… dans un état particulier.»

[23/02/2006]

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