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Journée internationale de la femme

Femmes et politique : l’Afrique francophone à la traîne

Ellen Johnson-Sirleaf fait partie des rares femmes à avoir accédé au pouvoir dans le monde.(Photo : AFP)
Ellen Johnson-Sirleaf fait partie des rares femmes à avoir accédé au pouvoir dans le monde.
(Photo : AFP)
Comptabiliser le nombre de femmes qui exercent des responsabilités politiques au plus haut niveau en Afrique est un exercice rapide. On compte en effet sur les doigts de la main les femmes qui sont chefs d’Etat, vice-présidentes ou Premiers ministres. Avec un constat à la clef : pas de représentante venant de la sphère francophone, mais seulement des anglophones ou des lusophones.

Elue en novembre 2005 présidente du Libéria, Ellen Johnson-Sirleaf (67 ans), première femme à accéder à la magistrature suprême sur le continent africain, est devenue une figure emblématique. Car c’est aussi une femme d’expérience, économiste de formation, ayant travaillé pour les Nations unies et la Banque mondiale, qui a gagné les élections face au charismatique ancien footballeur George Weah. Ellen Johnson-Sirleaf ne compte que cinq autres collègues féminines dans le monde à la tête d’un Etat (Chili, Finlande, Irlande, Lettonie, et Philippines).

Du côté des Premiers ministres, sur un total de cinq femmes actuellement en poste dans le monde, le continent africain est bien représenté avec deux pays lusophones : Mozambique et Sao Tomé et Principe. Dans ces deux Etats, ce sont deux femmes spécialisées dans la gestion des finances publiques qui ont été justement choisies en fonction de leur profil de gestionnaire pour diriger la primature. Luisa Dias Diogo (48 ans), Premier ministre du Mozambique depuis février 2004, a effectué toute sa carrière au sein du ministère du Plan et des Finances qu’elle a dirigé à partir de 2000. Pour sa part, Maria do Carmo Trovoada Silveira (46 ans), Premier ministre de Sao Tomé depuis juin 2005, a été gouverneure de la Banque centrale à partir de 1999.

Le vivier s’élargit

Le groupe des vice-présidentes en Afrique compte en outre trois représentantes actuellement en poste en Afrique du Sud, au Burundi et au Zimbabwe. Devenue vice-présidente du Zimbabwe en décembre 2004, Joyce Mujuru a une longue carrière ministérielle derrière elle, et son dernier portefeuille occupé a été celui des Ressources naturelles. Il en est de même pour la vice-présidente sud-africaine Phumzile Mlambo Ngcuka, en poste depuis juin 2005, qui a été ministre de l’Energie depuis 1999. Pour sa part, Alice Nzomukunda, deuxième vice-présidente du Burundi depuis août 2005, en charge des affaires sociales et économiques, est l’ancienne secrétaire générale de l’Assemblée nationale de transition.

Malgré cette faible représentation au plus haut niveau du pouvoir politique, tous les espoirs sont permis pour la suite, car le vivier dans lequel puiser les nouvelles dirigeantes politiques s’élargit. Outre la société civile et l’économie, les femmes ne se cantonnent plus dans les portefeuilles ministériels « classiques » comme la Famille, la Santé ou la Culture, mais elles sont désormais en charge des Affaires étrangères (Afrique du Sud, Niger), de l’Economie (Nigeria) ou encore de l’Agriculture (Afrique du Sud, Bénin, Congo-Brazzaville). Les femmes investissent aussi la sphère diplomatique. On compte ainsi six ambassadrices africaines en poste à Paris représentant l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Ethiopie, l’Erythrée, le Mozambique, et l’Ouganda. Les femmes à la tête d’ambassades aux Etats-Unis sont encore plus nombreuses, représentant là aussi en majorité des pays anglophones (Afrique du Sud, Angola, Ghana, Erythrée, Kenya, Ouganda, Cap-Vert).


par Isabelle  Verdier

Article publié le 07/03/2006 Dernière mise à jour le 07/03/2006 à 17:09 TU

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(Photo: Monique Mas/RFI)

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