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Grippe aviaire

Confinement et abattage de volailles au Niger

Pour l'abattage des volailles, les agents sanitaires confinent celles-ci dans un sac, où elles meurent par étouffement.(Photo : AFP)
Pour l'abattage des volailles, les agents sanitaires confinent celles-ci dans un sac, où elles meurent par étouffement.
(Photo : AFP)
Après l’Asie et l’Europe, le virus de la grippe aviaire s’est signalé en Afrique, au Nigeria, en Egypte et au Niger où, à la mi-février, des canards retrouvés morts dans la région de Magaria ont été testés positifs au virus H5N1. Dans cette localité située au sud-est du pays, les autorités ont programmé un abattage systématique des volailles.

De notre envoyée spéciale au Niger

C’est une cour de village africain, comme on peut en voir dans les livres d’images. De hauts murs en terre crue mêlée de paille, des moutons attachés à un piquet, une marmite posée en plein air sur le feu de bois. Soudain, commence une scène de science-fiction. La cour est envahie d’hommes en combinaison blanche, masqués, gantés et munis de sacs en plastique. L’un d’entre eux pénètre dans le poulailler grillagé et se saisit d’une pintade. Il l’enferme, bien serrée, dans le sac où elle mourra par étouffement. Les hommes en blanc font signer au propriétaire un procès-verbal d’abattage. C’est grâce à ce papier qu’il devrait pouvoir, à terme, être indemnisé.

La volaille sert de compte en banque

Dans le sud agricole du Niger, la volaille est un élément essentiel de l’économie familiale, une économie souvent très peu monétarisée. La volaille sert en quelque sorte de compte en banque. La vente de quelques poulets permet à l’occasion d’acheter des produits de première nécessité ou d’emmener un enfant au centre de santé. Pour le moment, le montant prévu des indemnisations n’a pas encore été annoncé officiellement. Ce ne sera pas le moindre des problèmes auquel doit faire face le Niger dans la lutte contre la grippe aviaire.

Trois cents kilomètres plus à l’Est, à la sortie de Maradi, un peu à l’écart de la route qui mène au Nigeria, Harouna Labo regarde d’un air résigné les oiseaux sauvages qui survolent ses poulaillers. Dans le ferme avicole, 5 600 poules pondeuses s’ébattent dans des poulaillers couverts et grillagés. «La grippe aviaire, dit il, c’est comme une fatalité». Harouna Labo a installé des pédiluves de désinfection à chacune des entrées de sa ferme. Ses employés portent de vieux masques de chirurgien, mais rien ne pourra protéger les poules si le virus est apporté par un oiseau migrateur.

Depuis que l’on parle de grippe aviaire dans la région, la mévente des oeufs atteint 20 à 30%. Et ce, bien que les œufs soient dûment estampillés pour indiquer leur provenance. Pour Harouna Labo, il n’est plus question de procéder aux travaux d’agrandissements prévus de longue date ; de toute façon, les poussins d’un jour dont il avait passé commande au Nigeria ne sont pas prêts d’arriver, embargo oblige.


par Donaig  Le Du

Article publié le 11/03/2006 Dernière mise à jour le 11/03/2006 à 09:13 TU

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(Conception : Bourgoing / RFI)