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Grippe aviaire

Une femme décède en Egypte

Au Caire, de nombreux habitants élèvent des poulets et les vendent dans la rue.(Photo : AFP)
Au Caire, de nombreux habitants élèvent des poulets et les vendent dans la rue.
(Photo : AFP)
Le premier décès humain des suites de la grippe aviaire sur le continent africain a été identifié en Egypte. Une jeune femme qui élevait des poulets a été contaminée par le virus et a succombé il y a deux jours. Les analyses réalisées au Caire ont mis en évidence la présence du H5N1. Des tests complémentaires sont en cours dans un laboratoire de référence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour confirmer ce diagnostic.

Amal Mohammad Ismaïl, la première victime de la grippe aviaire en Egypte et en Afrique, avait 30 ans. Elle vivait au nord du Caire dans le village de Nawa, au cœur du gouvernorat de Qalioubya. Elle s’occupait d’un poulailler et n’avait pas respecté les consignes gouvernementales qui prescrivaient, depuis le mois de février, date à laquelle des poulets infectés avaient été détectés dans cette zone, d’éviter tout contact avec des volailles.

La jeune femme, hospitalisée il y a quelques jours à peine, est finalement décédée vendredi. Les résultats des analyses réalisées dans un laboratoire égyptien identifiant le H5N1, le virus de la grippe aviaire, ont été confirmés par des tests de l’Unité navale américaine de recherches médicales qui est basée au Caire. L’Organisation mondiale de la santé attend néanmoins que les échantillons prélevés sur le cadavre aient été analysés par l’un de ses laboratoires homologués pour enregistrer ce nouveau cas comme un décès des suites de la grippe aviaire.

Un deuxième malade identifié

Un deuxième malade suspect a, d’autre part, été identifié en fin de semaine. Il s’agit d’un jeune homme de 28 ans originaire lui aussi du gouvernorat de Qalioubya. Mohammed Bahaa Abdel Moneim, un autre éleveur de poulet (dont certains sont morts ces derniers jours) s’est rendu de lui-même à l’hôpital de la ville de Banha, le 16 mars. Les analyses ont confirmé qu’il était porteur du virus mais son état est stable pour le moment. Le ministre de la Santé, Hatem al-Gabali, qui lui a rendu visite, a déclaré qu’il avait été placé sous Tamiflu, l’antiviral recommandé pour diminuer les symptômes de la grippe aviaire (fièvre, difficultés respiratoires) et que sa température avait baissé.

Tous les cas de contamination humaine recensés à ce jour, en Asie et maintenant en Afrique, sont dus au contact rapproché entre des éleveurs (ou des membres de leur famille) et des animaux malades, au cours duquel ces personnes ont été amenées à inhaler des poussières de sécrétions infectées. La transmission du H5N1 à l’homme reste donc assez rare mais elle est particulièrement redoutée car les spécialistes craignent qu’elle ne favorise la mutation du virus vers une forme transmissible entre humains.

Sur le continent africain, comme en Asie, la proximité entre les populations et les volailles renforce le risque de contamination. En Egypte, par exemple, on trouve des poulaillers dans les villes sur les toits des maisons ou dans les cours. Cela augmente le danger pour l’homme et cela rend plus difficile la mise en œuvre des mesures de quarantaine et de décontamination autour des foyers d’infection. Cette situation ajoutée au manque de moyens dont dispose la plupart des Etats du continent participent à rendre la lutte contre l’expansion de la grippe aviaire plus difficile encore.

Harmoniser les plans de lutte contre la grippe aviaire

Pour le moment, seuls quatre pays sont officiellement touchés en Afrique : Nigeria, Egypte, Niger, Cameroun. Mais les spécialistes estiment qu’il est peu vraisemblable que le virus n’ait pas déjà atteint d’autres Etats. Le docteur André Ndikuyézé, représentant de l’OMS au Gabon, est assez pessimiste : «En tant qu’épidémiologiste, je peux vous assurer qu’il y a beaucoup plus que quatre pays touchés».

Dans ce contexte, les Nations unies ont décidé d’organiser, le 20 mars à Libreville, une grande conférence consacrée à la grippe aviaire. Les représentants de 46 Etats africains, des bailleurs de fonds, des organisations internationales concernées, y sont attendus. L’objectif est, selon André Ndikuyézé, «d’organiser la riposte» en harmonisant «les plans de prévention et de réponse». Il sera aussi question d’argent. Car pour être efficaces, les Etats africains ont besoin d’aide financière et matérielle.


par Valérie  Gas

Article publié le 19/03/2006 Dernière mise à jour le 19/03/2006 à 15:46 TU

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(Conception : Bourgoing / RFI)

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