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Terrorisme

Moussaoui veut un nouveau procès

Zacarias Moussaoui au tribunal fédéral d'Alexandria, en présence du juge Leonie Brinkema.(Photo : AFP)
Zacarias Moussaoui au tribunal fédéral d'Alexandria, en présence du juge Leonie Brinkema.
(Photo : AFP)
Aux Etats-Unis, Zacarias Moussaoui revient sur ses déclarations. Le Français, condamné la semaine dernière à la prison à vie pour son rôle dans les attentats du 11 septembre 2001, affirme qu’il a menti. Il demande un nouveau procès afin de prouver son innocence. La requête a été immédiatement rejetée par la justice américaine. La législation fédérale ne permet pas à un accusé de revenir sur sa décision de plaider coupable une fois condamné.
Moins d’une semaine après sa condamnation à perpétuité, Zacarias Moussaoui est revenu, lundi, sur ses aveux. Le Français qui doit être transféré pour le restant de ses jours dans une prison de haute sécurité du Colorado, affirme qu’il a menti durant son procès. «Je n’ai jamais rencontré Mohammed Atta qui dirigeait certains des kamikazes du 11 septembre 2001», déclare Moussaoui, tout en expliquant que ses déclarations devant les jurés, selon lesquelles il était au courant du complot et qu’il aurait dû faire partie de l’équipe qui a détourné les avions du 11 septembre, étaient «une invention complète». 

Dans un document transmis, lundi, par ses avocats au tribunal fédéral d'Alexandria en Virginie, Zacarias Moussaoui réclame l’ouverture d’un nouveau procès et le retrait de ses aveux de culpabilité pour complicité dans les attaques de New York et de Washington. «Parce que je vois maintenant qu'il est possible d'avoir un procès juste, même avec des jurés américains, et que j'ai l'occasion de prouver que je ne savais rien, je souhaite retirer mon plaider-coupable et demander à la Cour un nouveau procès pour prouver mon innocence», explique-t-il dans cette motion. Toujours dans ce document, le Français convaincu qu'il allait être condamné à mort, se dit également «extrêmement surpris d’avoir eu la vie sauve».

Une demande trop tardive

Dans une déclaration accompagnant sa requête, Moussaoui fait savoir également que s’il a, contre l’avis de ses avocats, plaidé coupable, c’est parce qu’il avait une compréhension «totalement fausse» du système judiciaire américain. Il explique également son revirement par le fait qu’il ne faisait pas confiance à ses avocats, et qu’il avait demandé un avocat musulman.

Un changement de ton qui intervient trop tard, lui a répondu la juge Leonie Brinkema qui a dirigé les débats de son procès. Invoquant l’article 11 du code de procédure criminelle fédérale, la juge Brinkema rappelle dans son ordonnance que la législation fédérale ne permet pas à un accusé de revenir sur sa décision de plaider coupable une fois condamné. Pour leur part, les avocats de Moussaoui commis d’office précisent dans le texte de la requête qu’ils sont au courant de la loi qui interdit à un accusé de retirer son plaider-coupable après sa condamnation. Mais ils expliquent qu’ils ont néanmoins déposé la requête «étant donné leur relation problématique avec l’accusé».

Moussaoui a été arrêté en août 2001, trois semaines avant les attentats. Le rôle du Français d’origine marocaine qui n’a admis sa culpabilité qu’en 2005, reste entouré de zones d’ombre. Une chose est certaine, le 11 septembre, il se trouvait déjà en prison aux Etats-Unis pour violation sur les lois de l’immigration. Dans cette affaire, il a affirmé qu’il était censé piloter un cinquième avion ce 11 septembre 2001 qui aurait eu pour cible la Maison Blanche. Tout au long de son procès, Moussaoui a joué la provocation en bousculant ses avocats et ne montrant aucun remords. Après quarante heures de délibérations et plus de deux mois de procès riche en rebondissements, les douze jurés n’ont pu parvenir à l’unanimité requise pour condamner à la peine capitale le seul membre autoproclamé d’al-Qaida.


par Myriam  Berber

Article publié le 09/05/2006 Dernière mise à jour le 09/05/2006 à 15:57 TU