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RD Congo

Offensive dans l’Ituri

La mission de l'Onu en République démocratique du Congo est passée à l'offensive contre les rebelles dans la région de l'Ituri, au sud de Bunia.(Carte : RFI)
La mission de l'Onu en République démocratique du Congo est passée à l'offensive contre les rebelles dans la région de l'Ituri, au sud de Bunia.
(Carte : RFI)
L’armée de la RDC, appuyée par les casques bleus, a attaqué la ville de Tchei qui est considérée comme étant le plus important bastion des rebelles, dans la partie orientale du pays. Les forces gouvernementales congolaises cherchent à pacifier l'ensemble du territoire national avant les élections présidentielles et législatives du 30 juillet.

Les forces gouvernementales de la République démocratique du Congo, avec l’appui des casques bleus des Nations unies, ont déclenché une offensive contre les forces rebelles dans la région de l’Ituri, dans la partie nord-est du pays. Selon la mission de l’Onu (MONUC) les forces congolaises ont réussi à pénétrer dans plusieurs quartiers de la ville de Tchei, qui est contrôlée par des forces appartenant à une alliance hétéroclite de formations rebelles : le MRC, Mouvement révolutionnaire du Congo.

Le porte-parole de l’armée nationale congolaise, le capitaine Olivier Mputo, cité par l’agence Reuters a déclaré que l’opération a provoqué «32 morts dans les rangs de l’ennemi». Il a aussi reconnu que quatre soldats gouvernementaux ont été tués dans l’assaut contre ces milices fortement armées. Le même officier congolais cité par la presse sud-africaine a affirmé que les rebelles ont pu se confondre avec la population locale et qu’il était ainsi impossible d’évaluer leurs effectifs réels.

L’Onu a affirmé que Tchei était tenue par environ deux mille rebelles, dont des enfants-soldats. Près de mille casques bleus originaires du Bangladesh, du Pakistan et de l’Afrique du Sud ont appuyé les 3 000 militaires de la RDC qui ont été mobilisés pour cette offensive contre les miliciens qui s’opposent aux tentatives de pacification de cette région congolaise. La vague de violence dans la région de l’Ituri a provoqué près de 50 000 morts depuis 1999. Des hélicoptères de l’Onu ont apporté un soutien logistique en transportant des munitions aux soldats congolais et en participant à l’évacuation de militaires blessés.

Selon un porte-parole de la Monuc «la situation n’est pas encore complètement stabilisée». Les miliciens ont déclenché une contre-attaque dimanche et des tirs de mitrailleuses ainsi que des explosions de grenades des tirs de mortier ont été entendus dans les environs de cette localité. L’agence Belga signale que la présente opération, dénommée « Ituri Explorer », a aussi permis aux forces armées congolaises (FARDC) de reprendre les localités d’Abeba, Kabona, Tshekele, avant d’atteindre Tchei dimanche, vers 17h30 locales. Un des dirigeants du MRC a été blessé et arrêté au début de cette offensive. 

La nouvelle armée fait face à des rivalités internes

C’est la deuxième fois que les forces armées de la RDC tentent d’occuper Tchei, située à 45 kilomètres au sud de Bunia, chef-lieu du district de l’Ituri. Tchei est considérée comme étant une position rebelle importante dans cette région.  En mars l’Onu avait du annuler une opération conjointe avec l’armée gouvernementale, suite à une mutinerie. La nouvelle armée congolaise manque d’équipements et doit aussi faire face à des rivalités très délicates, suite à l’intégration d’anciens combattants rebelles. Les Nations unies ont appelé les forces armées de la RDC à ne pas commettre d’exactions sur les populations civiles.

Le gouvernement de la République démocratique du Congo veut stabiliser le maximum de territoire possible, dans les plus brefs délais, étant donné que les élections du 30 juillet approchent. Ces élections (législatives et présidentielle) vont marquer une étape décisive pour l’avenir de ce vaste pays, suite à une terrible guerre civile qui a provoqué près de quatre millions de victimes, entre 1998 et 2003. La plupart des Etats de la région ont été impliques dans ce conflit, notamment l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, et l’Angola. Cette offensive dans l’Ituri témoigne de la volonté des Nations unies pour que ces élections puissent se dérouler dans les meilleures conditions.

      

     


par Antonio  Garcia

Article publié le 22/05/2006 Dernière mise à jour le 22/05/2006 à 18:46 TU