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Nucléaire iranien

Solana établit le contact

Le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure, Javier Solana (à gauche), et le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki.<br />Une «&nbsp;nouvelle relation&nbsp;» pourrait naître de la proposition élaborée par le groupe des «&nbsp;5+1&nbsp;».(Photo : AFP)
Le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure, Javier Solana (à gauche), et le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki.
Une « nouvelle relation » pourrait naître de la proposition élaborée par le groupe des « 5+1 ».
(Photo : AFP)
Téhéran reconnaît que l’offre des grandes puissances contient des aspects positifs et doit examiner leur proposition avant de donner sa réponse, dans quelques jours. Pourtant, officiellement, rien ou presque n’a filtré des discussions du Haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure, Javier Solana, avec les responsables iraniens. Arrivé lundi soir, il a eu plus de deux heures d’entretiens avec Ali Larijani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale et responsable à ce titre du dossier nucléaire. Le chef de la diplomatie européenne lui a remis l’offre des grandes puissances pour tenter de régler la crise nucléaire iranienne. Puis Javier Solana a eu un entretien d’une demi-heure avec le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki avant de quitter l’Iran. En tout, il est resté quinze heures dans la capitale iranienne.

De notre correspondant à Téhéran

« Nous devons examiner ces propositions et ensuite nous donnerons notre réponse », a déclaré Ali Larijani après avoir reçu l'offre élaborée par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine) et l'Allemagne, appelé groupe des « 5+1 ». « Il y a des pas positifs dans ces propositions, mais aussi des ambiguïtés qui doivent être clarifiées », a ajouté le responsable iranien. Les diplomates des grandes puissances ont gardé la plus grande discrétion sur le contenu des propositions et, selon un diplomate occidental, les informations de presse sont plus qu’« hypothétiques ». L'offre des grandes puissances contient des mesures incitatives, notamment en matière de commerce, mais aussi une menace d'action devant le Conseil de sécurité.

Ali Larijani a déclaré que l’Iran avait besoin de plus de temps pour étudier et discuter les propositions avant d’arriver à une conclusion. Il a aussi appelé à une nouvelle série de discussions pour compléter les propositions. « Les discussions ont été en général très constructives et le climat a été positif », a déclaré Javier Solana. « J’espère que nous aurons une réponse positive qui satisfera les deux parties », a-t-il ajouté. En arrivant lundi soir dans la capitale iranienne, M. Solana avait affirmé que les grandes puissances souhaitaient « lancer une nouvelle relation et nous voulons qu'elle soit basée sur (...) un esprit de confiance et de respect ».

« Si leur objectif n'est pas de politiser la question… »

Lundi soir, avant l’arrivée de Javier Solana, le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki avait appelé à plus de dialogue entre l’Iran et le groupe des « 5+1 ». « De leur point de vue, leurs propositions sont complètes. Mais notre point de vue peut aider à compléter ces propositions », a affirmé M. Mottaki, appelant à la mise en place d’une « diplomatie de navette » pour compléter les propositions des grandes puissances.  « Si leur objectif n'est pas de politiser la question et s'ils tiennent compte de nos revendications, nous pouvons parvenir à un accord raisonnable », avait ajouté Manouchehr Mottaki. Samedi, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, avait affirmé que l’Iran était prêt à examiner ces propositions, mais il a ajouté que la question de l'enrichissement d'uranium n'était pas négociable.

L’Iran a affirmé avoir réussi à enrichir l’uranium à 4,8%, le niveau nécessaire pour fabriquer du combustible pour les centrales nucléaires civiles. Mais les Etats-Unis et les pays européens soupçonnent Téhéran de vouloir utiliser cette technologie pour fabriquer l’arme atomique. La question de l’enrichissement est sans doute le point le plus sensible des négociations. L’Iran possède actuellement une chaîne de 164 centrifugeuses. Téhéran voudrait installer d’autres chaînes de centrifugeuses mais les grandes puissances lui demandent d’y renoncer. L’Iran doit prendre quelques jours pour examiner les propositions avant de donner sa réponse.



par Siavosh  Ghazi

Article publié le 06/06/2006Dernière mise à jour le 06/06/2006 à 15:54 TU

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