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Coupe du monde 2006

Des Bleus bien pâles

A l'image du capitaine Zidane, les Bleus ne sont pas parvenus à lever les doutes qui pèsent sur leur potentiel. 

		(Photo: AFP)
A l'image du capitaine Zidane, les Bleus ne sont pas parvenus à lever les doutes qui pèsent sur leur potentiel.
(Photo: AFP)
Faudrait-il croire que lorsqu’on se connaît trop on finit pas trop se respecter ? Le match France – Suisse du 13 juin à Stuttgart semble répondre à une telle assertion. Dans le groupe G (France, Corée du sud, Togo, Suisse) de cette Coupe du monde, le nul de la France appelle deux matches plus convaincants pour passer ce premier tour.

S’il ne tenait qu’au palmarès des deux équipes, ce France - Suisse ne serait qu’une simple formalité. Au classement de la Fifa, la France est 8e et la Suisse 35e. Mais au niveau mondial, face aux grands enjeux, ces différences sont gommées au moment des confrontations. Le 26 mars 2005, à Saint-Denis en France, les deux pays font match nul (0-0). C’était un match comptant pour la qualification à l’actuelle Coupe du monde. Plusieurs mois plus tard, le 8 octobre 2005 (toujours dans le même cadre) les deux équipes ne purent se départager (1-1). Sur leurs dix dernières confrontations, c’est la France qui mène par 4 victoires contre 3 aux Suisses.

Pas assez de risques

Depuis plusieurs jours, ce match contre la Suisse avait commencé dans les gazettes françaises et les spécialistes de tous bords insistaient sur la nécessité de gagner ce premier match comme l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Angleterre, la République tchèque… ont réussi à le faire plus ou moins brillamment. La nouvelle donne d’un match plutôt redouté, c’était Ribery associé d’entrée à Thierry Henry et à Wiltord qui perdait ainsi son statut de joker de luxe.

Le match démarre prudemment. Il fait 30° dans la cuvette de Stuttgart et nul ne va à l’abordage. Les deux équipes se connaissent trop pour s’être rencontrées à plusieurs reprises. On joue avant tout pour ne pas perdre le ballon. C’est comme au jeu de dames où les pions ne sont jamais déplacés au hasard. Personne ne prend assez de risques. La peur de se découvrir engorge l’entrejeu. Makélélé est actif, mais il n’est pas la rampe de lancement idéale. Ce rôle est confié au « vétéran » Zidane qu’épaule Vieira. Mais la France du TGV (train à grande vitesse) offre l’image d’une locomotive qui fonce à trois à l’heure. En somme, l’intelligence de jeu a remplacé la fougue des années passées. C’est vrai que la moyenne d’âge chez les Français est de 32 ans contre 25 aux Suisses.

Le plus dur est-il fait ?

Dans une équipe qui a perdu sa vitesse de 1998 lorsqu’elle remporta brillamment la Coupe du monde, Ribery, Henry, Abidal et Wiltord apportent leur enthousiasme, mais la détermination suisse empêche les actions d’aller jusqu’au bout. Contrairement à ce qu’on a pu remarquer chez certains attaquants allemands, tchèques ou australiens, le France – Suisse du 13 juin a donné lieu à très peu de tirs de loin. Pourtant, les Bleus ne manquent pas de canonniers. On combine avec le souci, non pas de tenter le tir de loin, mais de déstabiliser la défense pour aller battre le portier adverse de près. Finalement, dans ce match tactique marqué par l’extrême prudence des uns et des autres, les Français n’ont pas vraiment osé et Ribery (trop de pression ?) n’a pas été non plus le messie attendu comme l’indique sa sortie à la 70e minute. Les Bleus n’ont-ils pas trop compté sur ses démarrages foudroyants et la justesse de son jeu ? Et si on en avait fait un dieu avant qu’il ne devienne une vraie star ? Ce match, en deuxième mi-temps surtout, est devenu soporifique avec des joueurs marchant balle au pied en attendant qu’un adversaire vienne les charger. Dans les toutes dernières minutes de la rencontre, la France ou la Suisse aurait pu marquer le but qui tue. Mais, voilà, le respect continue entre les deux sélections.

Saha la bonne solution ?

Malgré un match globalement décevant, on peut noter que Vieira a commis moins de fautes qu’à l’accoutumée, Thuram n’a rien lâché, Zidane, malgré la chaleur, a semblé moins fatigué et Barthez a été le dernier rempart d’une défense souvent prise à défaut. Saha, oui Saha semble posséder le don de semer la panique chez les adversaires. Et si c’était le bon filon ?

Reste que les supporters des « Bleus » sont persuadés que le plus dur est fait. Le Togo et la Corée du Sud ? Ça devrait aller. Mais le football a bien changé et les « menus fretins » ne se laissent plus gober facilement. Attention aux épines dans les pieds ou aux arêtes dans la gorge !



par Dave  Wilson

Article publié le 13/06/2006Dernière mise à jour le 13/06/2006 à TU

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(Conception : Nicolas Catonné)