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Coupe du monde 2006

L’extraordinaire refus de perdre des Angolais

Le milieu de terrain mexicain Gerardo Torrado (à dr.) face à son homologue angolais Zé Kalanga.   

		(Photo: AFP)
Le milieu de terrain mexicain Gerardo Torrado (à dr.) face à son homologue angolais Zé Kalanga.
(Photo: AFP)
Après sept rencontres de Coupe du monde, l’Afrique n’a toujours pas gagné, mais les Angolais ont prouvé, face aux Mexicains, que s’ils n’ont pas les buteurs qui savent faire la décision, ils ont au moins, des défenseurs qui ne laissent passer personne. Les Mexicains s’en souviendront.

A dire vrai, nul ne comptait sur la sélection angolaise pour créer la sensation en Allemagne. Même si, pour se qualifier à cette phase finale, elle avait réussi à écarter de sa route, les redoutables Nigérians. Un peu à l’instar du Togo d’Emmanuel Adébayor, l’Angola brilla en éliminatoires, ne perdant qu’une seule rencontre sur 10, après avoir dominé à domicile, le Nigeria (1-0), le Rwanda (1-0), le Zimbabwe (1-0), l’Algérie (2-1), et le Gabon (3-0). Pourtant, à la CAN 2006, le parcours angolais ne fut jamais à la hauteur de ses exploits précédents. C’était largement suffisant pour oser affirmer que la CAN n’étant pas la Coupe du monde, les Angolais pouvaient sombrer dans ce groupe D où l’ogre portugais semblait ne laissé à personne, le droit de s’exprimer sur le terrain. Or, le 11 juin à Cologne, Figo, Simao et leurs petits camarades ont gagné dans la douleur (1-0). Supérieur sur le papier, le Portugal était devenu tout petit sur la pelouse du stade de Cologne, physiquement dominé et surtout heureux de s’en être tiré sans dommage, l’attaquant Akwa n’ayant pu concrétiser ses occasions de buts.

Des Mexicains précis, mais sans panache

Pendant que le Portugal souffrait face à l’Angola, le Mexique s’imposait devant une inconsistante équipe d’Iran qui a longtemps cru que le coup de sifflet final allait sanctionner le score de 1 but partout. En quelques minutes, entre la 76e et la 79e minute, les Mexicains ruinèrent les espoirs iraniens en marquant deux fois. Mais, que nous avait montré cette équipe mexicaine ? Pas grand-chose. C’est la raison pour laquelle on attendait avec curiosité, la confrontation entre une sélection africaine accrocheuse et physique qui venait de tenir tête à un grand d’Europe, et une sélection mexicaine froide, précise et sans panache.

Face aux Mexicains, les Angolais allaient-ils jouer uniquement pour de bonnes ppréciations ? Allaient-ils rester dans leurs starting blocks et ne réagir que pour s’entendre dire qu’ils ont bien résisté et que leur défaite n’était pas aussi lourde que celle subie par les Serbes face aux Argentins ? Oser, oseront-ils face à des Mexicains qui ont toujours passé le premier tour lors de leurs quatre dernières Coupe du monde ?

Les Angolais résistent à la pression

Les joueurs voulaient que l’entraîneur change de système de jeu, mais celui-ci est resté fidèle à son 4 – 5 – 1. Or, avec un seul attaquant face au Portugal, les « Palancas Negras » ne s’étaient pas crée des occasions franches. Et là, ils sont tout de suite acculés dans leur camp par des Mexicains excités qui ont décidé de mettre la pression d’entrée. Les Angolais tentent de contenir leurs adversaires qui n’ont sans doute pas oublié que les Africains, montant progressivement en puissance, avaient posé d’énormes problèmes aux Portugais. Ceux-ci mettent la pression en laissant traîner leurs crampons. Au bout de cinq minutes, Zé Kalanga a déjà pris deux bons coups. Quand Delgado réplique, c’est l’arbitre qui lui colle un carton jaune à la 12e minute. Le coup franc consécutif à cette faute, percute la base du poteau de Joao Ricardo. A ce moment-là, les Mexicains sont très actifs.

Les Angolais ont eu chaud

Privé de son attaquant vedette Jared Borgetti, le Mexique, la meilleure équipe de l’Amérique centrale commence à peiner et voilà qu’au bout de 20 minutes de jeu, les Angolais s’enhardissent.. Ils ont pris confiance et joue juste. L’agacement des Mexicains face à la résistance angolaise est manifeste. On se demande s’ils ne vont pas rééditer le coup des deux buts successifs en fin de match contre l’Iran. Les « Antilopes » ne lâchent rien. Dans tous les coins du terrain, elles traquent du Mexicain, mais manquent à deux reprises de prendre deux buts en contre. C’est la mi-temps.

Les Mexicains tentent de s’appliquer, mais les Angolais sont toujours là. Pourtant, à la 55e, minute, la plus belle occasion est offerte à un attaquant mexicain qui se heurte à la spectaculaire détente de Joao Ricardo. Caramba ! Le coup était passé si près. Un tour de vis dans la défense et voilà les Angolais qui repartent de l’avant. A les voir jouer ainsi, on comprend qu’ils aient pu devancer et priver les Algériens et les Nigérians de Coupe du monde.

Historique !

Les Angolais dominent, mais les occasions les plus nettes sont mexicaines. A chaque fois que déboulent les attaquants américains, Joao Ricardo est à la parade. Et dire que ce gardien à la main leste et à la prise ferme est sans club. C’est au tour des attaquants mexicains de pousser, mais de façon désordonnée. Nous ne sommes plus qu’à un quart d’heure de la fin du match.

A la 79e minute, l’Angola est réduite à dix à la suite de l’expulsion d’Andre pour une main volontaire. Ce contretemps ne semble pas avoir désarçonné les Africains dont l’esprit de corps se manifeste dans des duels de plus en plus âpres. La crainte de voir les Angolais piégés comme le furent les Polonais face aux Allemands monte. A présent, chaque action mexicaine présente un danger évident. La frappe de Marquez à la 87e minute fait lever le stade, mais Joao Figueroa est encore là. C’est franchement dur pour les Angolais qui s’en sortent toujours. Mantorras essaie de conserver le ballon. Il reste une minute à jouer. Plutôt quatre avec le temps additionnel. Un dernier rush des Africains fait danser leurs supporters, car le ballon a été envoyé loin de leur surface de réparation. Encore 60 secondes. Les Mexicains se précipitent. 20 secondes encore. Coup de sifflet final. 0 – 0.

Fiche technique

Groupe D

Mexique – Angola 0 - 0 (0-0)

Hanovre

Spectateurs: 40.000

 Arbitre

 Avertissements : Pour l’Angola : Delgado (12e), Jamba (43e), Ze Kalanga (49e), Joao Ricardo (86e)

Exclusion: pour l’Angola : Andre (78e)

Les équipes

Angola : Joao Ricardo - Delgado - Jamba, Kali – Locô - Andre – Figueredo (Rui Marques 72e) – Mendonca - Ze Kalanga (Miloy 83e) - Akwa (cap) – Mateus (Mantorras 67e) - Entraîneur: Luis de Oliveira Gonçalves

Mexique : O Sanchez - R Marquez - M Mendez - Osorio – Salcido - G Pineda – Zinha (Arellano 51e) - G Torrado - P Pardo - O Bravo - G Franco (Fonseca 73e). Entraîneur : Ricardo La Volpe

 



par Dave  Wilson

Article publié le 16/06/2006Dernière mise à jour le 16/06/2006 à TU