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Coupe du monde 2006

Dans la douleur, la France partage les points avec les Sud-Coréens

Un match nul (1-1), un capitaine accablé : les Bleus souffrent. 

		(Photo : AFP)
Un match nul (1-1), un capitaine accablé : les Bleus souffrent.
(Photo : AFP)
L’équipe de France, malgré une évidente détermination, s’est cassée les dents sur une courageuse équipe sud-coréenne qui, après avoir vaillamment subi, l’a menacée jusqu’au coup de sifflet final. Le match héroïque livré par les hommes de Zico remet en lumière, la prestation togolaise du 13 juin à Francfort.

La polémique née du piètre match nul (0-0) de la France contre la Suisse le 13 juin, a enflé toute la semaine autour du système de jeu des Bleus et de la prestation de Ribéry, lors de cette rencontre insipide que les joueurs français ont promis de faire oublier contre la Corée du Sud. Des critiques unanimes de la presse française au débat suscité par les propos de certains anciens (Laurent Blanc, Bernard Lama, Marcel Desailly, Youri Djorkaeff…), ce match a polarisé l’attention des Français dont beaucoup regardent encore dans le rétroviseur, en espérant déceler dans les flonflons de la lointaine victoire de 1998, les raisons de gommer l’incroyable échec de 2002.

Malouda, pour tout changer

Prématurément célébré comme le sauveur attendu, Ribéry a fait les frais de la décision qui refaisait de lui le joker de luxe de l’équipe de France. C’est Thierry Henry qui, redevenant l’homme providentiel, serait alimenté côté gauche par Malouda, dont la conduite de balle, l’inspiration, les dribbles et les initiatives ont déjà permis à l’Equipe de France de s’imposer. Il faut bien reconnaître le précieux apport du Guyanais qui excelle dans l’art de créer des occasions de but et de provoquer les fautes de l’adversaire.

En s’alignant contre les Sud-Coréens, les Bleus, totalement remontés par des critiques sans nuances parfois, allaient montrer que ce match était loin d’être la « Tournée d’adieu des Rolling Stones » comme l’a souligné un confrère allemand.

Déjà, un but de Thierry Henry

Dès la 3e minute de jeu, les Français obtiennent le premier corner de la partie. Le ton est donné. Les permutations Wiltord – Malouda se multiplient. Le jeu français est stable et conquérant. Les Sud-Coréens, au bout de 10 minutes, montrent leur incapacité à prendre la direction des opérations. La faute à une équipe de France vexée qui joue haut, gagne les duels et met l’adversaire constamment en danger. A la 9e minute, Thierry Henry récupère le ballon suite à un tir contré de Wiltord et, d’une habile pichenette du pied gauche, bat le portier sud-coréen. 1 à 0 pour la France.

Les Français qui jouent un véritable match de coupe, repartent à l’assaut des buts sud-coréens sous la férule d’un Vieira fringant et d’un Zidane frais comme un gardon. Cette équipe qualifiée de «stars vieillissantes» qui avait quitté l’Hôtel «Renaissance» après une sieste, une collation et une promenade était en train de renaître sur le terrain face à des adversaires qui ont souffert face au Togo 5 jours plus tôt. Le feu qui – selon les supporters asiatiques – serait en attente dans la poitrine de leurs idoles, avait du mal à jaillir. La puissance était française et l’impuissance, sud-coréenne.

Les Sud-Coréens ne font que défendre

Sur un corner à la 31e minute, le ballon pénètre dans les buts sud-coréens, mais l’arbitre n’accorde pas le but. La partie se poursuit jusqu’à la mi-temps et les joueurs français, forts de leur emprise sur le match, présentent des visages plutôt radieux, en tout cas, confiants.

Quelles sont les intentions françaises en ce début de 2 mi-temps ? Tel un leitmotiv, le harcèlement des lignes arrières sud-coréennes reprend de plus belle. Quand aux Sud-Coréens, il faut le reconnaître, ils savent défendre et contre-attaquer. Vifs et accrocheurs, ils sont sur toutes les balles, ils se réservent sûrement le droit d’espérer faire un coup en fermant la porte aux velléités françaises. Car, avec les 3 points obtenus face au Togo, ils pourraient franchir le premier tour en ne perdant pas la rencontre contre la France. Visiblement, ils se savent dominés physiquement, mais ils sont à l’affût de la moindre erreur de la défense française au sein de laquelle Gallas, Sagnol, Thuram et Abidal font pourtant la loi.

La machine française s’enraye soudain

A la 60e minute, Sylvain Wiltord laisse sa place au super joker, Franck Ribery, celui dont on parla tant dans les médias avant ce match. Peut-être était-il temps de redonner du souffle au jeu français. Car les Sud-Coréens fréquentent de plus en plus le camp français. Le vent a subitement tourné. Les Français dont le football se met à ronronner, ne sont plus aussi souverains qu’en première mi-temps. Le public qui l’a senti, se réveille pour les encourager.

On constate à la 65e minute que les Bleus, malgré leur domination, ne mènent que par un tout petit but. Ce qui n’est pas rassurant, car, il suffirait d’un but sud-coréen pour faire trembler les Français. Etrange rencontre que ce France - Corée du Sud où les Bleus (partie pour tuer le match) se démène désormais sans pour autant rassurer vraiment. Avec sa vitesse, Ribéry a apporté du sang frais, mais les petits hommes rouges d’en face ont érigé comme une véritable forteresse devant leur portier. Il n’y a vraiment plus de petites équipes….

Le coup franc de la peur française

Curieusement, ce sont les Bleus qui souffrent et ils souffrent tellement qu’à la 81e minute, Park devance Barthez et touche le ballon qui pénètre dans les buts malgré le rush désespéré de Gallas. 1 but partout. C’est la stupéfaction ! A 6 minutes de la fin, Thierry Henry se heurte au portier sud-coréen. Des frissons de peur s’emparent des supporters français qui craignent le pire à chaque offensive sud coréenne. A trois minutes de la fin, Trézeguet remplace Zidane. Mais impossible de trouver la faille. Encore 30 secondes et c’est le coup franc sud-coréen. Le coup franc de la peur. Plus rien ne sera marqué. Score final 1 but partout.



par Dave  Wilson

Article publié le 18/06/2006Dernière mise à jour le 18/06/2006 à TU

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(Conception : Nicolas Catonné)