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Musée du quai Branly

Petite visite virtuelle

RFI vous offre une visite virtuelle du musée et de certaines de ses plus belles œuvres. Elles viennent d’Afrique, d’Amérique, d’Asie ou d’Océanie et témoignent des cultures des sociétés anciennes mais aussi modernes de ces régions du monde. Vous pouvez écouter Jean Pierre Mohen, directeur du département du patrimoine et des collections du musée qui commente chacune de ces œuvres.

Vous pouvez aussi faire une visite vidéo des départements d’Afrique et d’Océanie avec notre partenaire Arte.


Afrique : Statue de gardien reliquaire Fang. (Gabon, XIXe siècle) 

		© Musée du quai Branly. Photo Patrick Griès
Afrique : Statue de gardien reliquaire Fang. (Gabon, XIXe siècle)
© Musée du quai Branly. Photo Patrick Griès


Le musée du quai Branly possède plusieurs statues comme celle-ci. Elles étaient situées au-dessus d’un panier rempli d’ossements d’ancêtres. Ces statues sont très prisées sur le marché de l’art. Elles sont actuellement mises en vente au prix plancher de 200 000 / 300 000 euros. Un masque de la même société a été adjugé 5.9 millions d’euros lors de la mise aux enchères de la collection Vérité, les 17 et 18 juin derniers. Un record en matière d’art premier !

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«Quand un ancêtre valeureux décédait, on lui faisait une sculpture comme celle-là.»




Asie : Epouvantail (Vietnam, XXe siècle) 

		© Musée du quai Branly
Asie : Epouvantail (Vietnam, XXe siècle)
© Musée du quai Branly


Cet épouvantail en vannerie du milieu du XXe siècle est utilisé par les Mnong du Vietnam, qui habitent la province du Dac Lac. Outil de l’agriculture traditionnelle, l’objet porte également la trace de la modernité du XXe siècle : un avion trimoteur est dessiné sur le dos, pour renforcer son efficacité.

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«L’intéressant, c’est que la modernité en contraste avec la tradition y soit intégrée.»




Afrique : Statue anthropomorphe Soninké «Djennenké» (Mali, Xe / XIe siècle). 

		© Musée du quai Branly. Photo : (Patrick Griès)
Afrique : Statue anthropomorphe Soninké «Djennenké» (Mali, Xe / XIe siècle).
© Musée du quai Branly. Photo : Patrick Griès


Acquise par le musée du quai Branly grâce au mécénat d’AXA, cette haute (1,91m) statue en bois, fabriquée sans doute par des Soninké, a été retrouvée en pays Dogon au Mali. Elle porte à la fois des caractéristiques masculines et féminines. Elle daterait du Xe - XIe siècle.

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«Cette ancienneté permet de conclure que la statue est antérieure aux Dogons.»




Océanie : Pierre funéraire «penji» (Indonésie, XIXe siècle).  

		© Musée du quai Branly
Océanie : Pierre funéraire «penji» (Indonésie, XIXe siècle).
© Musée du quai Branly


Cette pierre funéraire arquée ou «penji», qui signifie «funéraire», est issue de la collection de Jean-Paul Barbier-Mueller. Datant du XIXe - XXe siècle, elle vient de l’île de Sumba en Indonésie. Deux cavaliers y sont notamment sculptés. Ils représentent le défunt et son ancêtre devant la mort, avec leurs atouts pour devenir éternels.

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«La préoccupation de la mort et surtout de la mémoire est constante.»




Afrique : Statue royale Bamileke (Cameroun, XIXe siècle). 

		© Musée du quai Branly. Photo : (Patrick Griès, Bruno Descoings)
Afrique : Statue royale Bamileke (Cameroun, XIXe siècle).
© Musée du quai Branly. Photo : Patrick Griès, Bruno Descoings


Cette statue royale de la société Bamiléké (chefferie de Bandsoa), au nord-ouest du Cameroun actuel représente une reine supposée très coquette et recouverte de perles de verre. Elle date du XIXe siècle.


Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«Le bois est couvert d'un tissu sur lequel sont cousues des milliers de perles.»




Océanie : Parure de guerre Asmat (Papouasie - Nouvelle Guinée, XXe siècle) 

		© Musée du quai Branly. Photo : (Patrick Griès)
Océanie : Parure de guerre Asmat (Papouasie - Nouvelle Guinée, XXe siècle)
© Musée du quai Branly. Photo : Patrick Griès


Ce bouclier immense, taillé dans une racine de palétuvier, protège le guerrier Asmat (ouest de la Papouasie-Nouvelle Guinée), dans sa chasse aux têtes ennemies. Il date du milieu du XXe siècle. La couleur blanche du fond renvoie au sacré, les motifs rouges représentent des roussettes, petites chauve-souris symboles de mort.

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«Le bouclier raconte les exploits du guerrier et veut le protéger contre la mort.»




Asie : Grande peinture Yuat au crocodile (Papouasie - Nouvelle Guinée XXe siècle). 

		© Musée du quai Branly
Asie : Grande peinture Yuat au crocodile (Papouasie - Nouvelle Guinée XXe siècle).
© Musée du quai Branly


Cette écorce peinte de huit mètres de haut est une peinture Yuat qui accueille les visiteurs en haut de la rampe d’arrivée du musée. L’écorce est utilisée lors de la cérémonie collective d’initiation des adolescents : ils doivent passer dans l’anfractuosité située à la base pour entrer dans le monde du crocodile, c’est-à-dire dans le monde des adultes. Elle date du début du XXe siècle.




Océanie : Ecorce peinte - femme maam assise et homme maam endormi (Australie, XXe siècle). 

		© Musée du quai Branly. Photo : (Patrick Griès, Valérie Torre)
Océanie : Ecorce peinte - femme maam assise et homme maam endormi (Australie, XXe siècle).
© Musée du quai Branly. Photo : Patrick Griès, Valérie Torre


Cette écorce peinte aborigène réalisée au XXe siècle a été ramenée par le peintre Karel Kupka. Elle représente une femme-ancêtre. Peinte en acrylique, cette écorce d’eucalyptus s’inscrit dans la tradition des peintres d’Arnem (nord de l’Australie).

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«Ces peintres d'Arnem peignaient sur des rochers de fond de grottes.»




Afrique : Figure anthropomorphe Touareg (Tassili, préhistoire). 

		© Musée du quai Branly. Photo : (Patrick Griès, Valérie Torre)
Afrique : Figure anthropomorphe Touareg (Tassili, préhistoire).
© Musée du quai Branly. Photo : Patrick Griès, Valérie Torre


Cette figure touareg du Tassili (région du désert du Sahara), d’environ 20 cm, à tête humaine, en pierre blanche, date de la Préhistoire. Elle servait de pilon aux populations, nomades ou sédentaires, à une époque où les cités n’existaient pas encore.

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«On est au Tassili, sans doute vers 4 000 / 5 000 ans avant Jésus-Christ. »




Asie : Costume de femme (Chine, XXe siècle). 

		© Musée du quai Branly. Photo : (Patrick Griès, Benoît Jeanneton)
Asie : Costume de femme (Chine, XXe siècle).
© Musée du quai Branly. Photo : Patrick Griès, Benoît Jeanneton


Vêtement Hmong, minorité chinoise de la province du Guizhou, proche de la ville de Sandu. Il s’agit d’un costume de femme du XXe siècle, porté lors des fêtes. Ce sont les femmes qui tissent ces vêtements encore de nos jours. Ils sont faits de coton et de soie, teints à l’indigo, enduits de substances organiques (par exemple du sang de porc) et séchés au soleil.

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«Ces costumes, au fond, sont une révolte contre la planification générale des goûts et servent à se distinguer de ses voisins.»




Afrique : Statuettes de jumeaux Yoruba (Bénin, XIXe siècle). 

		© Musée du quai Branly. Photo : (Patrick Griès, Valérie Torre)
Afrique : Statuettes de jumeaux Yoruba (Bénin, XIXe siècle).
© Musée du quai Branly. Photo : Patrick Griès, Valérie Torre


Statuettes Yoruba (société du Bénin) du XIXe siècle, représentant des jumeaux, homme et femme. Chez les Yorubas, la notion de jumeau est très développée. Leur réflexion sur le corps se penche sur l’énigme fondamentale : pourquoi l’enfant ne ressemble pas à l’adulte et comment le corps est témoin des métamorphoses successives.

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«Le féminin a des boucles d’oreilles et plus de parure autour du ventre.»




Océanie : Instruments de musique. 

		© Musée du quai Branly
Océanie : Instruments de musique.
© Musée du quai Branly


Ces tambours à fente d’Océanie sont présentés ensemble, sur fond noir, sans vitrine. Ils ont la stature d’un petit arbre, et se plantent dans le sol grâce à leur socle massif. Ils sont frappés avec les mains ou avec des baguettes de bambou. Loin de la musique académique, c’est tout un langage qu’expriment ces instruments qui permettent d’envoyer des messages (naissance, décès) dans un large périmètre.

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«Ils sont ornés d’une grande tête humaine, voire de plusieurs, selon la richesse du propriétaire du tambour.»




Océanie : Crochet (personnage féminin en bois sculpté) XXe siècle. 

		© Musée du quai Branly. Photo : (Patrick Griès, Bruno Descoings)
Océanie : Crochet (personnage féminin en bois sculpté) XXe siècle.
© Musée du quai Branly. Photo : Patrick Griès, Bruno Descoings


Cette sculpture de femme est accrochée au mur dans les maisons des hommes, où sont prises les décisions importantes pour l’avenir. On peut l’admirer sous tous les angles, grâce à la vitrine. Elle date du début du XXe siècle. La perforation située en bas du ventre permet d’accrocher des filets remplis de fruits ou de victuailles.

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«C’est une ancêtre mère, une déesse mère qui a enfanté l’humanité et qui la nourrit. »




Océanie : Reliquaire zoomorphe (Iles Salomon, XXe siècle). 

		© Musée du quai Branly. Photo : (Patrick Griès, Valérie Torre)
Océanie : Reliquaire zoomorphe (Iles Salomon, XXe siècle).
© Musée du quai Branly. Photo : Patrick Griès, Valérie Torre


Dans une grande vitrine en longueur, ce reliquaire des Iles Salomon en forme de poisson est suspendu au-dessus d’une pirogue incrustée de nacre. Datant du début du XXe siècle, il symbolise le départ de l’âme du défunt. Cette sculpture effilée transporte un crâne humain, qu’on aperçoit en faisant le tour de la vitrine.

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«Le poisson possède une logette avec un crâne humain et sert de véhicule au défunt.»




Amérique : Bol cérémoniel en gourde Huichol (Mexique actuel). 

		© Musée du quai Branly. Photo : (Patrick Griès, Bruno Descoings)
Amérique : Bol cérémoniel en gourde Huichol (Mexique actuel).
© Musée du quai Branly. Photo : Patrick Griès, Bruno Descoings


Ce bol cérémoniel Huichol sert pour les offrandes aux ancêtres. Chaque bol renvoie à un ancêtre précis. Décoré de perles, il est fait à partir de gourde, une sorte de courge.

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«Ce sont des bols d’offrande, pour les repas des familles en l’honneur des défunts.»




Amérique : Grand masque Wauja (Amazonie actuelle). 

		© Musée du quai Branly. Photo : (Patrick Griès)
Amérique : Grand masque Wauja (Amazonie actuelle).
© Musée du quai Branly. Photo : Patrick Griès


Il s’agit d’un grand masque appelé «pirara» (nom d’un poisson), chez les Wauja d’Amazonie. Il sert aux danses rituelles, par exemple pour chasser les maladies. Les danseurs représentent souvent l’esprit ou l’ancêtre. Il est constitué de toutes sortes d’éléments naturels du territoire environnant : bois, fibres de palmier, coton, coquillage, mâchoire de poisson, résine.

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«La bouche est faite de mandibules de poisson, ce sont des piranhas.»




Afrique : Statue magique Vili (Congo, XIXe siècle). 

		© Musée du quai Branly
Afrique : Statue magique Vili (Congo, XIXe siècle).
© Musée du quai Branly


Cette statue magique de la société Vili, dans la région du Loango (Congo), renfermait des médecines. Elle date de la fin du XIXe siècle. Le bois est constellé de clous plantés, les yeux sont faits de miroirs. Deux logettes, une sur le ventre et une sur la tête, renferment les médecines censées guérir les maladies ou résoudre les conflits.


Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«C’est une sculpture assez agressive, mais qui est cependant une statue de conciliation.»

Afrique : Tête en laiton et défense sculptée (Dahomey ,Ifé, XVIIIe siècle) 

		© Musée du quai Branly
Afrique : Tête en laiton et défense sculptée (Dahomey ,Ifé, XVIIIe siècle)
© Musée du quai Branly


Cet attribut du roi du Dahomey est constitué d’une défense d’éléphant sculptée, posée sur un socle en bronze (tête de femme). L’objet témoigne d’une histoire double : celle des échanges entre le Dahomey et le Portugal et celle de la royauté elle-même. Les Portugais ont introduit la production de laiton, quant à la royauté du Dahomey, elle résulte des migrations de population liées à la sécheresse. (Ifé est aujourd’hui une ville située au sud-ouest du Nigéria).


Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«L’autre aspect du déplacement de ces peuples, en dehors du commerce, c’est l’installation de la royauté.»





Amérique : Massue (Amazonie, XVIe siècle). 

		© Musée du quai Branly
Amérique : Massue (Amazonie, XVIe siècle).
© Musée du quai Branly


Cette massue en bois était utilisée par une société d’Amazonie, vers le XVIe siècle. Une arme impressionnante qui a voyagé à travers les siècles.

Jean Pierre Mohen

Directeur du département du patrimoine et des collections

«Une arme, c’est une transmission violente, celle d’un ordre à quelqu’un.»



Article publié le 21/06/2006 Dernière mise à jour le 21/06/2006 à 20:46 TU