Coupe du monde
L’Allemagne élimine l’Argentine aux tirs au but
(Photo : AFP)
Il est apparu depuis le début de cette phase finale que rien de grave ne pourrait arriver à l’équipe d’Allemagne. Au-delà des résultats positifs, il y a eu la manière plutôt convaincante avec laquelle les Allemands ont dominé leurs adversaires. Le Costa Rica a pris 4 buts lors du match d’ouverture, le 9 juin (avec le mérite d’en avoir marqué 2). Ce fut bien plus dur face à la Pologne, mais à la dernière minute de jeu, un centre assassin de David Odonkor (d’origine ghanéenne) conduisait au but salvateur du pays organisateur qui, lors de son 3e match, atomisait l’Equateur.
Les Argentins eux, ont survolé le match face à la Serbie-Montenegro (6-0) après avoir souffert face aux « Eléphants » de Côte d’Ivoire. Ils ont ensuite buté sur une rugueuse équipe batave où les Robben, Van Bommel et autres Cocu ne se sont pas montrés les dignes héritiers des Cruyff, Van Basten, Gullit et autre Rijckaert. Les Argentins étaient alors considérés comme les favoris de l’épreuve jusqu’à ce match si dur contre le Mexique à Leipzig le 24 juin.
Les joueurs disent non au racisme
Les banderoles et les discours anti-racistes de Ballack et de Sorin lancent ce match. Première minute et première faute. Elle est allemande. Les hommes de Klinsmann veulent impressionner leurs adversaires dès le début du match si bien qu’à la 3e minute de jeu, l’arbitre sort son premier carton pour Lucas Podolski. Première remarque : les Argentins sont sur tous les ballons et cette débauche d’énergie étouffe les velléités allemandes. Lors de leurs précédentes rencontres, les Allemands avaient déjà tiré une dizaine de fois au but en dix minutes. Là, rien ne passe. Ayala, Heinze, Coloccini et Sorin (le capitaine) ne laissent aucune opportunité à l’adversaire. Les Allemands – acculés mais vigilants – tentent de sortir pour menacer Abbondanzieri, mais leurs attaques avortent au milieu où les Argentins ont érigé un véritable mur avec notamment, Maxi Rodriguez, Juan Riquelme et surtout un certain Javier Alejandro Mascherano qui joue juste et libère constamment son camp de toute menace allemande.
Les Allemands sont dominés
Les Allemands sont gênés. Pourtant, suite à un beau mouvement initié par le défenseur Philip Lahm, la reprise de la tête de Ballack frôle la transversale d’Abbondanzieri qui n’avait pas réagi. La circulation de la balle est plutôt argentine et le match est plaisant. C’est en tout cas, une véritable bataille de géants. Il faut noter la grande « absence » de Miroslav Klose qui n’a pas son influence habituelle sur le jeu allemand. Sur ce match, les Allemands ne sont pas dominateurs. Ils commencent même à multiplier les fautes. Privés de ballons, ils courent dans le vide et la prestation argentine frise la démonstration. A la mi-temps, on peut dire (comme en boxe) que ce sont les Sud-américains qui mènent aux points.
Abbondanzieri touché dans un choc
Les Allemands font pression dès la reprise. L’Allemagne est menée dès la 49e minute à la suite d’un corner repris d’une remarquable tête plongeante par Ayala. La réaction allemande ne se fait pas attendre. Ce but semble avoir réveillé les joueurs de Klinsmann. Le jeu vient de s’emballer. On va d’un camp à l’autre. Malgré la pression allemande, les Argentins continuent à bien défendre. Schneider sort au profit de David Odonkor à la 61e. Les Allemands sont désormais dans le match. La fusée Odonkor n’a pas traîné. Il va très vite et son premier centre oblige un défenseur argentin à dégager en corner. Le public gronde et siffle le gardien de but argentin qui a été touché dans le choc aérien consécutif au corner.
Les Allemands poussent, mais sans succès. A la 69e minute, coup franc pour l’Allemagne. Le portier argentin appelle l’arbitre et demande à sortir. Le public croit à un subterfuge pour casser le bon rythme allemand. Leonardo Franco (portier de l’Atletico de Madrid) remplace Abbondanzieri qui se plaint de la hanche. Cambiasso remplace Riquelme à la 71e. Trois minutes plus tard, c’est un coup franc dangereux qui est repoussé par la défense adverse.
L’invisible Klose jaillit et égalise
Julio Cruz remplace Crespo à la 78e minute. Il s’agit de faire rentrer un joueur capable de tenir le ballon. Chaque démarrage d’Odonkor est salué par le public allemand. A la 81e minute, Klose qu’on n’a pas vu de tout le match, égalise sur un puissant coup de tête, suite à un centre de Ballack sur la flanc gauche de la défense argentine et détourné par Borowski. C’est son 5e but dans la compétition. 4 minutes plus tard, il est remplacé par Olivier Neuville.
Pour avoir trop reculé et pour avoir voulu défendre coûte que coûte leur but d’avance, les Argentins se sont fait rattraper et la sortie de Riquelme les prive d’un meneur de jeu de métier. A la fin du temps réglementaire, Argentine 1 – Allemagne 1.
Prolongation. La première partie de cette prolongation donne lieu à un face-à-face prudent. La possession de balle est à l’avantage des Allemands. Dès la 2e partie de la prolongation, les Argentins se mettent à tirer de loin, mais là-dessus, on peut compter sur le talent de Lehmann qui a les mains fermes. Cela fait bien 3 minutes que le camp allemand est assiégé. Les 22 joueurs sont fatigués. Ballack qui s’est mué en défenseur n’en peut plus. Il sort du terrain pour se faire masser une jambe. Fin de la prolongation.
Tirs aux buts
Les tireurs Neuville pour l’Allemagne tire et… marque
Cruz pour l’Argentine et… marque
Ballack pour l’Allemagne tire et… marque
Ayala pour l’Argentine tire et rate (Lehmann arrête)
Podolski pour l’Allemagne tire et marque
Maxi Rodriguez pour l’Argentine tire et… marque
Borowski pour l’Allemagne tire et… marque
Cambiasso pour l’Argentine tire et… rate (Lehmann repousse)
Qualification allemande aux tirs aux buts (4-2). Des bagarres éclatent au milieu du terrain. Mais ça, ce n’est plus du football.
Fiche technique
Stade : Berlin
Spectateurs : 66.000
Arbitre : Lubos Michel (Slovaque)
Buts : Ayala pour l’Argentine (49e) ; Klose pour l’Allemagne (81e)
Avertissements : Podolski 3e, Odonkor 90e, Friedrich 113e pour l’Allemagne Sorin 46e ; Mascherano 59e ; 88e Maxi Rodriguez pour l’Argentine
par Dave Wilson
Article publié le 30/06/2006Dernière mise à jour le 30/06/2006 à TU