Coupe du monde
La France et le Portugal passent
(Photo : AFP)
Angleterre – Portugal : tous les 20 ans
La première rencontre en Coupe du monde entre les deux nations remonte à 1966. La Coupe du monde se déroulait en Angleterre. Après avoir survolé son groupe (qui comptait tout de même, la Hongrie, la Bulgarie et le Brésil), le Portugal (en ¼) va livrer un match étonnant face à la Corée du nord. Après 25 minutes, le Portugal est mené 3 à 0, mais gagnera finalement 5 à 3 grâce à 4 buts d’Eusebio rentré entre-temps. Le Portugal gagne le droit de rencontrer l’Angleterre en ½ finales. Le 26 juillet 1966, le pays organisateur l’emporte par 2 buts à 1.
Vingt ans plus tard, en 1986, Portugais et Anglais se retrouvent au stade de Monterrey, le 3 juin 1986. Après avoir été battu par le Maroc (3-1) et la Pologne (1-0), le Portugal des Pacheco, Diamantino, Bento, Carlos Manuel bat l’Angleterre des Glenn Hoddle, Chris Waddle, Gary Lineker et autres Bryan Robson. Score : 1-0.
Le jeu décevant des Anglais
Vingt ans plus tard, voila que Portugais et Anglais se retrouvent pour la belle en Allemagne, au stade des quarts de finales à Gelsenkirchen. Le vainqueur de cette 3e confrontation se retrouvera en demi-finales, face au vainqueur de France – Brésil. Scolari, l’entraîneur brésilien du Portugal est confiant et serein, même s’il est persuadé que Deco et Costinha (suspendus) vont manquer à son équipe. Du côté anglais, on veut tout simplement faire taire les critiques ; lesquelles, selon l’attaquant Rooney, proviennent essentiellement de la presse. Et pour lui qui n’a toujours pas confirmé tout le bien qu’on dit de lui, l’occasion est belle de contredire enfin tous ceux qui insistent sur le jeu « décevant » des Anglais.
Pauletta surveillé par deux gaillards
Jouera ? Ne jouera pas ? Finalement, Christiano Ronaldo est présent et… souriant. Les Portugais sont vraiment en jambes en ce début de match où le milieu est très encombré. Il y a beaucoup de détermination de la part des deux équipes. Au bout de quelques minutes, les deux portiers sont déjà mis à l’épreuve. Le défi physique est bien dans l’entrejeu. Même si les Portugais ont la maîtrise du jeu, on sent l’absence de la touche technique de Deco, expert dans l’art d’orienter et d’accélérer soudainement le jeu portugais. Pauletta le buteur portugais est coincé entre deux gaillards qui ne lui laissent pas un pouce de terrain ; il s’agit de Ferdinand et de Terry, des défenseurs qui culminent à 1,95m. A la 12e minute, Tiago est totalement surpris de recevoir un ballon dans les pieds alors qu’il est a deux mètres seulement des buts anglais. Cristiano Ronaldo est particulièrement en forme et il donne le tournis à la défense anglaise. En gros, ce sont les Portugais qui ont une excellente exploitation technique du ballon avec un Figo étonnamment véloce. Plus rapide balle au pied que sans, il fait un peu ce qu’il veut, mais bute sur l’arrière-garde musclée des Anglais.
Beckam blessé quitte le jeu
Seul en pointe, le jeune Rooney ne dispose d’aucune munition pour inquiéter Ricardo. Les Anglais sont à la peine et ont du mal à sortir de leur camp. Alors, Rooney, lassé et énervé de tourner continuellement en rond, descend chercher les ballons et tacle sans ménagement. Terry prend un carton à la 30e minute suite à une charge aérienne particulièrement musclée sur Tiago. Le premier corner intervient à la 41e minute et le jeu s’est quelque peu équilibré.
Les premières minutes de la deuxième mi-temps sont ronaldiennes. Le gamin s’amuse et ses gris-gris continuent d’affoler les adversaires, mais sans grande efficacité. Ala 51e, Beckam sort, remplacé par le rapide Aaron Lennon. Pourquoi sortir un tel atout ? Le maître à tirer les coups francs boitait depuis la reprise. Sur la touche, il pleure d’avoir quitté ses partenaires. Les Anglais s’enhardissent et se montrent dangereux par Lampard.
Rooney expulsé par…Cristiano Ronaldo
Les Anglais se réveillent soudain, Lennon rentre dans la défense portugaise comme dans du beurre et deux de ses partenaires manquent de peu d’ouvrir le score. Les Portugais sont moins souverains et les occasions sont anglaises. Puis c’est l’incident. A la 61e minute, Rooney donne à Carvalho, un coup de pied dans les parties. Il est expulsé. Un peu sur les véhémentes protestations de son coéquipier de club, Cristiano Ronaldo. Les Anglais sont à 10. Le géant Crouch vient de remplacer Joe Cole. Les Portugais sont visiblement émoussés et ce sont les Anglais qui semblent plus confiants malgré leur infériorité numérique. Le match sent visiblement la prolongation. Mais curieusement, alors que les deux équipes sont physiquement épuisées, ça s’enflamme soudain et à la 82e, l’Angleterre manque de peu l’ouverture du score sur un coup franc dangereux repris mollement par Lennon.
Prolongation
Il apparaît désormais que la première équipe qui va marquer jouera la demi-finale. Et c’est du « à toi à moi » comme dans un combat de boxe équilibré. La grosse frappe de Ronaldo intervient à la 104e minute. Les supporters des deux camps retiennent leurs souffles. Cette fois, la domination de fin de match est portugaise. Ce match révèle deux joueurs : le défenseur portugais Ricardo Carvalho, un vrai dur et l’Anglais Owen Hargreaves, un monstre physique qui n’a pas son pareil sur le terrain. La sortie de Lennon qui avait remplacé Beckham et qui est à son tour remplacé par Carragher, fait penser aux tirs au but. 0 – 0 après 120 minutes de jeu.
Séance de tirs au but
Pour le Portugal, Simao tire et… marque
Pour l’Angleterre, Frank Lampard tire et… rate (Ricardo détourne)
Pour le Portugal, Hugo Viane le gaucher tire et… rate. Poteau.
Pour l’Angleterre, Owen Hargreaves tire et … marque.
Pour le Portugal, Petit tire à côté
Pour l’Angleterre, Steven Gerrard tire et… rate. Le portier détourne.
Pour le Portugal, Helder Postiga tire et… marque.
Pour l’Angleterre, Jamie Carragher tire et… rate. Ricardo a détourné.
Pour le Portugal, Cristiano Ronaldo tire et … qualifie le Portugal (3 tirs à 1).
Fiche technique
Stade : Gelsenkirchen
Spectateurs : 52.000
Arbitre : Horacio Elizondo (Argentine)
Avertissements : Terry (30e) ; Hargreaves (105e) pour l’Angleterre.
Petit (43e) ; Carvalho (110e) pour le Portugal.
Expulsion : 61e Rooney
Les équipes
Portugal Ricardo – Fernando Meira – Miguel – Ricardo Carvalho – Nuno Valente – Luis Figo (puis Helder Postiga 85e) - – Maniche – Petit – Tiago (puis Hugo Viana – 76e) -– Pedro Miguel Pauletta (puis Simao – 62e) - – Cristiano Ronaldo. Entraîneur : Luiz Felipe Scolari.
Angleterre Paul Robinson – Ashley Cole – Gary Neville - Rio Ferdinand – John Terry –– David Beckham (puis Aaron Lennon 51e, puis Jamie Carragher 118e) - Joe Cole (puis Peter Crouch 65e) - – Frank Lampard – Owen Hargreaves – Steven Gerrard – Wayne Rooney
France – Brésil : l’heure de la revanche ?
Au début de la compétition, le Brésil était proclamé archi favori de cette Coupe du monde. Avant France – Brésil, il n’y avait plus de super favori. La convaincante victoire de la France sur l’Espagne a fait douter jusque dans les rangs brésiliens. En tous les cas, l’enthousiasme est tombé et l’on sait que le sentiment de révolte et la détermination sont plutôt du côté français. Les Brésiliens qui ont jusqu’ici joué à l’économie, devront montrer à cette équipe de « vieux croulants » français qui ont donné la leçon à l’impertinence espagnole, qu’il est temps d’agir. Visiblement, la confiance est bien revenue dans le camp français, mais les Brésiliens ont-ils dit leur dernier mot ?
L’accolade du début est franche et très amicale entre Zidane et Ronaldo. La première action de Zidane est fulgurante. Après 3 minutes, c’est le premier coup franc après une faute sur Ronaldinho. La frappe de Juninho est détournée en corner. Les Brésiliens campent dans le camp français et ceux-ci procèdent par contre-attaques rapides. Zidane est en grande forme, mais ne risque-t-il pas de payer à la longue, une telle débauche d’énergie ? Premier corner pour les Bleus à la 13e. Pour la deuxième fois consécutive, Ronaldinho tente des passes dans le dos des défenseurs français. Une belle combinaison brésilienne force Barthez à une sortie en catastrophe devant Ronaldo.
Les Brésiliens, lorsqu’ils ont le ballon, combinent bien, mais dans la défense française, il y a toujours un pied qui traîne pour contrer.. Les Français jouent bien et gagnent la plupart des duels. Ruse brésilienne ou résignation précoce ? Les Brésiliens jouent par accélérations.
Les Français maîtrisent le jeu
Les Français ont le match en main. A la 44e minute, Zidane contrôle, dribble, un deux puis trois adversaires avant de lancer Patrick Vieira qui fonce droit au but, mais il est rattrapé par Juan qui fait la faute. N’étant pas le dernier défenseur, il ne prend que le jaune. Mi-temps 0-0.
Les Brésiliens se montrent déterminés en ce début de 2e mi-temps. Réaction immédiate des Bleus (aujourd’hui en blanc) qui posent le pied sur le ballon. Leur domination est telle qu’à la 57e minute, sur un coup franc bien travaillé de Zidane, Thierry Henry marque du pied droit à la 57e minute. Du pied droit, il propulse le ballon au fond des buts de Dida. Trois minutes plus tard, la France manque d’un poil d’aggraver le score.
Le but français réveille les Brésiliens qui font tout pour égaliser et ce faisant, s’exposent à des contres fulgurants. Les deux pièces maîtresses de l’équipe de France se nomment Ribery et Zidane. Les Brésiliens du match, ce sont les Français avec un Zidane époustouflant. Les changements succèdent aux changements. A un quart d’heure de la fin, le ballon devient brésilien. Mais en vain. France 1 – Brésil 0.
Fiche technique
Stade : Francfort
Spectateurs : 43.000
Arbitre : Luis Medina Cantalejo (Espagne)
Buts : Thierry Henry pour la France 57e
Avertissements
Cafu (24e) ; Juan (44e) ; Ronaldo (46e) ; Lucio 75e pour le Brésil
Sagnol (73e) ; Saha (87e) ; Thuram (87e) pour la France.
Les équipes
France Fabien Barthez – Willy Sagnol – Eric Abidal – William Gallas – Lilian Thuram – Florent Malouda (Puis Sylvain Wiltord 80e) - Claude Makelele – Zinedine Zidane – Franck Ribery (puis Govou 76e)– Patrick Vieyra – Thierry Henry (puis Saha 85e) - Entraîneur : Raymond Domenech.
Brésil Silva Dida – Marcos Cafu (puis Cicinho 75e) – Juan Silveira – Da Silva Lucio – Roberto Carlos – Gilberto da Silva – Santos Leite Kaka (puis Robinho 78e)– Zé Roberto - Juninho (puis Leite Adriano 63e) - Moreira Ronaldihno – Ronaldo. Entraîneur : Carlos Alberto Parreira
par Dave Wilson
Article publié le 01/07/2006Dernière mise à jour le 01/07/2006 à TU
