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Coupe du monde 2006

Allemagne-Italie : les Allemands pour une fois ou les Italiens comme toujours ?

L'Allemagne comptera sur Miroslav Klose, meilleur buteur de la compétition pour passer en finale. 

		(Photo : AFP)
L'Allemagne comptera sur Miroslav Klose, meilleur buteur de la compétition pour passer en finale.
(Photo : AFP)
Une affiche de rêve. Un grand classique du football. Un triple champion du monde face à un autre triple champion du monde. L'Allemagne reçoit l'Italie dans son fief de Dortmund qui est un peu son stade fétiche. Deux ambitions démesurées, deux puissances souvent indestructibles. Emotions cent pour cent garanties. Quatre fois les deux équipes se sont rencontrées en phase finale. L'Allemagne n'a jamais gagné. Battue en demi-finale en 1970, 4-3 après les prolongations, et lors de la finale de 1982 à Madrid 2-0 par les tuniques bleues. Les deux autres confrontations en 1962 et en 1978 ont eu le même résultat, 0-0. Avantage Italie.

Le Brésil était le grandissime favori de la 18e Coupe du monde. Il l’était avant, il l’était pendant et il a rebroussé chemin, sans gloire, en quart de finale. D’autres étaient arrivés pétris d’ambitions et de certitudes, Argentine et Angleterre par exemple, ils sont restés au bord de la route. Autant dire qu’il est plus raisonnable de ne pas se livrer au jeu des pronostics. La Mannschaft, devant son formidable public, parviendra-t-elle à vaincre le signe indien qui l’a toujours empêché de l’emporter face à la Squadra Azzurra lors des quatre affrontements précédents de Coupe du monde ? Qui peut vraiment avancer le nom du futur finaliste, tant la bataille s’annonce serrée.

Les Italiens savent pertinemment qu’il ne faut tenir aucun compte de leur lourde victoire face à la même équipe (4-1), au mois de mars à Florence. A l’époque, elle avait surtout failli coûter sa place à Jürgen Klinsmann. Le sélectionneur allemand, si décrié au cours des derniers mois pour ses choix d’hommes, pour le jeu de son équipe et…pour son lieu de résidence en Floride, est désormais sur la voie d’être statufié. Le bon entraîneur, air connu, est celui qui gagne. Pas plus qu’il ne faut prendre à la lettre les vingt-trois matches d’affilée, sans défaite, de la sélection dirigée par Marcello Lippi. Sur le terrain, à ce niveau, et dans l’antichambre de la finale, ce sont les données du jour J, celles du match en cours qui sont  déterminantes, pas les résultats du passé. Et sur leurs cinq matches précédents, il est bien difficile de départager les protagonistes de cette première demi-finale. D’un côté on a suivi une équipe d’Allemagne festive, tout entière portée vers le but adverse; de l’autre une équipe d’Italie d’abord soucieuse de sauvegarder la cage de Gianluigi Buffon. Les Italiens n’ont pas leur pareil pour verrouiller leur défense ; ils n’ont encaissé qu’un seul but depuis leurs débuts dans la compétition. Y parviendront-ils face à l’actuel meilleur buteur du tournoi Miroslav Klose, auteur de cinq buts, et, plus encore devant un public qui sera un incontestable plus pour les Allemands ? Impossible de le savoir. Comme il est difficile de savoir si la prolongation des camarades de Michael Ballack contre les Argentins a été complètement effacée par les organismes et si les Italiens, en dépit de leur succès relativement facile face aux Ukrainiens, ne commenceront pas, eux aussi, à payer leurs efforts. Non il y a vraiment trop d’inconnues pour désigner avant la partie le nom du vainqueur. Côté allemand, l’équipe sera privée de Torsten Frings, suspendu pour avoir fit le coup de poing avec l’Argentin Julio Cruz après le quart de finale. Le milieu de terrain défensif est un rouage essentiel du dispositif tactique mis en place par Jürgen Klinsmann. Un handicap évident pour la Mannschaft qui, en compensation, peut se dire que le terrain de Dortmund lui porte plutôt bonheur. Dans certaines conditions, on fait également confiance à quelques signes extra-sportifs !

Tous les amateurs de football rêvent d’un match qui serait, par sa densité et son suspens la réplique de l’extraordinaire demi-finale de 1970 au Mexique qui s’était dénouée après les prolongations, les Italiens s’étaient imposés par quatre buts à trois. Qui a oublié que Franz Beckenbauer, victime d’une luxation de l’épaule, avait terminé le bras en écharpe, collé au buste qui n’avait pas été pour rien dans sa lumineuse notoriété. Des buts, du spectacle, le public les réclame. Maintenant, on sait qu’une demi-finale atteint rarement le très haut niveau. De l’avis des acteurs eux-mêmes, c’est souvent le match le plus difficile. Car on pense à la finale, à la Coupe ; les joueurs sont déjà dans le match à venir avant d’avoir disputé celui du jour. Sans savoir s’ils l’atteindront. C’est ainsi que les Français regarderont la première demi-finale dans la perspective de l’ultime rencontre de dimanche, sans savoir s’ils seront de la partie.

Les équipes probables

Allemagne: Lehmann - Friedrich, Mertesacker, Metzelder, Lahm - Schneider, Kehl, Ballack, Schweinsteiger - Klose, Podolski. Entraîneur: Jürgen Klinsmann

Italie: Buffon - Zambrotta, Materazzi (ou Nesta), Cannavaro, Grosso - Perrotta, Pirlo, Gattuso, Camoranesi - Totti – Toni.  Entraîneur: Marcello Lippi

Arbitre: Benito Archundia (Mexique)



par Gérard  Dreyfus

Article publié le 03/07/2006Dernière mise à jour le 03/07/2006 à TU

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(Conception : Nicolas Catonné)