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Chronique des matières premières

L’huile d’olive à nouveau abordable

Dominique Baillard 

		(Photo : RFI)
Dominique Baillard
(Photo : RFI)

Les olives en pleine période de maturation pèsent de plus en plus lourd sur les arbres mais aussi sur les cours. En quelques semaines le prix de l’huile d’olive s’est allégé d’un millier d’euro. On est passé de 4 300 à environ 3 300 euros la tonne, un repli directement lié aux prévisions concernant la prochaine récolte espagnole. Si le vent, la pluie ou le froid des mois d'hiver ne détruisent pas la promesse de la floraison du printemps, le plus gros producteur de l’Union européenne presserait un million deux cents mille tonnes d’huile selon la première société ibérique de conditionnement, SOS Cuetara. Une production abondante, qui approcherait le record d’il y a trois ans, et surtout qui tranche avec la récolte moyenne enregistrée cette année. Ce qui est vrai pour l’Espagne l’est aussi pour l’ensemble du pourtour méditerranéen. Les conditions météo sont bonnes en Italie, en Grèce, mais aussi en Tunisie et en Turquie.

Au total on devrait avoir une offre sensiblement supérieure à celle de l’année dernière. La récente baisse des prix a fait revenir les acheteurs qui avaient été glacés par la flambée du mois de janvier. L’envolée des cours commencée à l'été 2005 a été largement dictée par les agriculteurs espagnols, estime un courtier. Touchés par la sécheresse, ils ont cédé leurs olives à un prix très élevé par crainte d’un trop grand déficit de production. Une crainte exagérée au regard des chiffres réels de la production. « On respire maintenant, commente Christian Rousse Lacordaire, directeur des matières premières chez le fabricant français Lesieur, car une huile trop chère décourage la demande ; en France les ventes se sont légèrement tassées mais c’est surtout en Espagne que le recul a été le plus sévère : –25% depuis le printemps ».

Voyant que pour le prix d’une bouteille d’huile d’olive on pouvait en acheter six de tournesol,  la ménagère espagnole n’a pas hésité longtemps avant de délaisser l’une pour l’autre. Une habitude alimentaire d’autant plus facile à modifier que le goût de la tortilla ne s’en est pas trouvé altéré car contrairement aux Français, amateurs d’huile d’olive extra-vierge, les Espagnols ont coutume d’utiliser de l’huile raffinée, inodore et incolore, qu’elle soit issue de la graine ou du fruit. Cette substitution tôt ou tard aurait fait baisser les prix, quel que soit le niveau de la production attendue en 2007. Pour que les ménagères espagnoles reviennent maintenant à leurs coutumes ancestrales, il faudrait que les prix descendent bien en-dessous de la barre des 3 000 euros, vers les 2 700, une nouvelle glissade qui pourrait intervenir à la rentrée avec la reprise des affaires.

par Dominique  Baillard

[04/07/2006]

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