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Coupe du monde 2006

Jim Makélélé parle de Claude Makélélé

par Dave Wilson

Article publié le 08/07/2006 Dernière mise à jour le 08/07/2006 à 12:04 TU

Makélélé, une des pièces maîtresses de l'équipe de France.(Photo : AFP)

Makélélé, une des pièces maîtresses de l'équipe de France.
(Photo : AFP)

Solide milieu de terrain de l’équipe de France, Claude Makélélé est l’un des piliers des Bleus. Titulaire indiscutable, il va jouer la finale de la Coupe du monde face à l'Italie où il trouvera sur son chemin, des joueurs comme Pirlo ou Gatuso. De passage dans nos murs ce jour, Jim et Louison Makélélé ont bien voulu nous parler de leur talentueux neveu.

Jim Makélélé, l'oncle. 

		(Photo : AFP)
Jim Makélélé, l'oncle.
(Photo : AFP)

Qui êtes-vous exactement ?

Je suis l’oncle de Claude Makélélé. Je suis le 5e de la famille, derrière son père qui est notre aîné et qui a lui aussi joué au football comme nous tous d’ailleurs. Le père de Claude avait joué à Imana et moi, à Manaya puis à Bilombi puis au sein des « Léopards ». J’enseigne aujourd’hui le karaté au club La Fayette à Paris. Je dois préciser qu’à une époque, (j’étais déjà en Europe), c’est moi qui avais la charge des enfants, si je peux parler ainsi. C’est dans le cadre de cette responsabilité familiale que j’ai fait venir Claude en France.

Claude est arrivé en France avec déjà du football dans les jambes ?

Puisque tout le monde jouait dans la famille, un enfant qui naissait savait ce qu’était le football et déjà gamin, commençait a taper dans le ballon en rêvant de faire comme les grands, de venir un grand joueur. Quand Claude est arrivé en France, il avait 9 ans. Nous étions à Epinay-sous-Sénart et il a commencé juste à côté, à Boussy-Saint-Antoine. En fait, il a fait du foot à ce moment-là parce que, lorsque moi je partais jouer, je ne pouvais pas le laisser seul à la maison. Alors, il me suivait.

Vous sentiez déjà venir le futur champion, le futur grand ?

Le futur grand ? Pas vraiment, mais il avait des qualités que beaucoup de personnes appréciaient. On le regardait jouer avec admiration. C’est alors que nous avions ensuite quitté Epinay pour aller jouer à Melun. C’est là, à Melun que Claude a éclaté au cours d’un match Melun – Red Star. Claude était petit, mais il manquait des joueurs et on l’a fait jouer avec les grands. C’est lui qui marqua le but de la victoire de Melun. D’ailleurs, après ce match, il abandonna le karaté au niveau de la ceinture orange. Il faut savoir qu’en tant que karatéka, je l’avais aussi orienté vers cet art martial.

Je suis certain qu’après une telle prouesse, il ne pouvait rester longtemps dans le coin ?

Il est parti pour Brest. Pour le centre de formation. Nous sommes en 86-87. Il va rester une année à  Brest qu’il quitte parce que leur centre de formation avait des problèmes financiers. Claude est alors remarqué par Robert Budzinski de Nantes. Quand celui-ci m’a contacté, j’ai discuté avec lui, mais je me devais aussi de contacter le père de Claude. Ce que j’ai fait. Claude a donc été accueilli au FC Nantes à une époque où le club avait choisi comme politique de rajeunir considérablement son effectif. Claude s’est donc retrouvé avec les Ndoram, Loko, Ouedec, Pedro et autres Capron.

Claude Makélélé se sentait-il bien au FC Nantes ?

Je pense que oui. L’environnement lui plaisait et le football pratiqué là-bas lui convenait. Je profite de l’occasion pour dire que dans la famille Makélélé, nous sommes tous des footballeurs. C’est une famille d’artistes du ballon. Je dis artistes parce que c’est depuis son passage à Nantes que Claude a cessé d’être un dribbleur, comme son père, comme moi et comme tous les autres. Depuis Nantes, il tacle et il passe le ballon. Il joue à une touche de balle. Ça, c’est la griffe Suaudeau, son entraîneur de l’époque.

Claude, c’est un milieu de terrain…

Je vois ce que vous voulez dire. Dans notre famille, nous avions tous été des artistes du ballon. Même le père de Claude qui était dans le groupe des « Léopards » du Zaïre en Allemagne en 1974 (vous voyez ce fameux match contre la Yougoslavie…) était un dribbleur connu sous le surnom de Soukous, alors qu’il jouait au milieu. Curieusement, tous les footballeurs dans notre famille ont joué au milieu. Claude est défensif et moi, avant d’abandonner, j’étais plutôt offensif. Donc, on peut jouer au milieu et dribbler avec sécurité pour s’ouvrir le chemin des ouvertures vers l’avant.

Après Nantes, il est allé à Marseille…

Il était pratiquement le dernier de ses camarades à quitter Nantes. Il n’est resté à Marseille qu’une année. En fait, il était très attiré par l’étranger. Ce fut le Real Madrid, puis aujourd’hui Chelsea.

Votre avis sur le racisme ?

J’ai le sentiment que les choses vont en empirant. La FIFA ne doit pas fléchir dans sa lutte contre ce phénomène. Nous, c’est notre combat par la dénonciation de ces actes honteux qui déshonorent le monde du football. Nous sommes avec les défenseurs du football, un sport universel qui doit unir au lieu de diviser. La famille Makélélé est une famille soudée et nous disons à Claude de continuer à faire son football. Je voudrais aussi vous dire à vous et à travers vous, à vos internautes, que Claude est un homme de paix. Il a d’ailleurs été nommé premier ambassadeur de la Journée de la Paix de Lourdes. Et dans ce sens, il va bientôt faire une tournée en Afrique pour parler de la paix.

Il va gagner la Coupe du monde avec la France ?

Bien sûr.