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Proche-Orient

La « zone de sécurité » israélienne au sud du Liban (1985-2000)


Israël envisage d'occuper une zone dite de sécurité dans le sud du Liban jusqu'à l'arrivée d'une force internationale. Une situation qui rappelle celle qu'avait connue la région avant mai 2000, lorsque le gouvernement d'Ehoud Barak avait décidé le retrait complet et unilatéral de l'armée israélienne, mettant fin à 22 ans d'occupation.

Après le retrait israélien et le démantèlement de sa milice supplétive, la "zone de sécurité" a été placée en 2000 sous la surveillance de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban). 

		(Carte: AFP)
Après le retrait israélien et le démantèlement de sa milice supplétive, la "zone de sécurité" a été placée en 2000 sous la surveillance de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban).
(Carte: AFP)

L'histoire semble se répéter. En mars 1978, en effet, Israël lance l'opération Litani, du nom de cette rivière qui coule dans le sud du Liban, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne. Il s'agit alors de déloger les combattants palestiniens de l'OLP. A peine quelques jours plus tard, le Conseil de sécurité de l'Onu exige le retrait immédiat des forces israéliennes et crée la FINUL, la Force intérimaire des Nations unies au Liban, chargée de veiller à l'intégrité du Liban et au respect de la frontière.

Mais quelques années plus tard, en 1982, les combattants palestiniens étant toujours présents dans le sud du Liban, Israël déclenche l'opération «Paix en Galilée». Officiellement, il s'agit, là encore, de déloger l'OLP du sud du Liban où la centrale palestinienne a bâti un Etat dans l'Etat. Les chiites, largement majoritaires au sud du Liban et qui ont souffert de l'attitude des Palestiniens qui se comportaient en maîtres des lieux, accueillent les Israéliens en vainqueurs. Mais contrairement à ce qu'avaient promis les Israéliens, ils ne se contentent pas de chasser les Palestiniens au delà d'une zone de 40 kilomètres.

L'armée israélienne pousse jusqu'à Beyrouth. Et lorsque les Israéliens finissent par se replier du Liban en 1985, ils créent une « zone de sécurité » d'une vingtaine de kilomètres de profondeur à l'intérieur du Liban et en confient le contrôle à l’ALS (Armée du Liban-Sud), une milice financée et armée par l’Etat hébreu. C'est cette occupation, déguisée mais prolongée, du sud du Liban qui va transformer en ennemis les chiites de la région et fournir le gros de ses militants au Hezbollah, lequel naît de l'occupation israélienne.



par Olivier  Da Lage

Article publié le 08/08/2006Dernière mise à jour le 08/08/2006 à TU