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Nucléaire iranien

Téhéran propose de négocier

Le négociateur en chef du programme nucléaire iranien Ali Larijani face aux représentants diplomatiques du groupe 5 + 1, le 22 août 2006. 

		(Photo: AFP)
Le négociateur en chef du programme nucléaire iranien Ali Larijani face aux représentants diplomatiques du groupe 5 + 1, le 22 août 2006.
(Photo: AFP)
Sans donner une réponse claire à l’ultimatum qui enjoint l’Iran de suspendre l’enrichissement d’uranium avant le 31 août, le responsable iranien des négociations sur le nucléaire, Ali Larijani, a déclaré mardi que son pays était prêt, dès le mercredi 23 août, à ouvrir des discussions «sérieuses» avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne. Les puissances mondiales se donnent «quelques jours» pour examiner la réponse de l'Iran, a indiqué le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, ajoutant que «c'est un document très long, très complexe».

Tous les commentateurs s’attendaient, de la part de l’Iran, à un refus catégorique de se plier aux injonctions de la communauté internationale, à savoir la cessation de l’enrichissement de l’uranium iranien avec pour date-buttoir le 31 août sous peine de sanctions, en échange d’une coopération économique et nucléaire civile.

Finalement, c’est, mardi soir, une réponse évasive que Téhéran a fournie. Le négociateur en chef du nucléaire iranien, Ali Larijani, a invité les grandes puissances à discuter dès mercredi sur leur offre. Sans indiquer explicitement si on pays entendait accepter la condition préalable à la proposition internationale –la suspension de l’enrichissement –, il a déclaré, en recevant dans la capitale iranienne les ambassadeurs des grandes puissances : « Nous sommes prêts à commencer des négociations sérieuses avec le groupe 5+1 [Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne] dès demain ». Les Etats-Unis n’ayant plus de relations diplomatiques avec l’Iran, c’est la Suisse qui les représentait.

Bush réclame des sanctions si Téhéran n’obtempère pas

Ces derniers temps, tous les propos des dirigeants iraniens allaient dans le sens de la fermeté. Lundi encore, le vice-président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Mohammad Saidi, avait annoncé que « la suspension est désormais impossible ». Et mardi, on apprenait, de sources diplomatiques à Vienne, que les autorités iraniennes avaient empêché des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'accéder à une installation souterraine à Natanz (Centre).

Le président américain George W. Bush a, une nouvelle fois lundi, réclamé des sanctions rapides contre l'Iran s'il ne se pliait pas à la demande du Conseil de sécurité de suspendre son enrichissement avant le 31 août. « Si les gens se moquent du Conseil de sécurité des Nations unies, il faut que cela ait des conséquences ».

Relayant ses propos, l'ambassadeur américain à l'Onu, John Bolton, a averti que les Etats-Unis présenteraient rapidement à l’Onu un projet de résolution prévoyant des sanctions économiques contre l'Iran si sa réponse à l'offre des grandes puissances « ne satisfait pas aux termes définis (…) Si, en revanche, les Iraniens ont choisi la voie de la coopération, alors une relation différente avec les Etats-Unis et le reste du monde est désormais possible ».

L'Iran considère que la suspension de l'enrichissement d'uranium devrait être un sujet de négociation, alors que les Etats-Unis l'excluent formellement, et que les grandes puissances en ont fait une condition préalable à toute négociation sur le programme nucléaire iranien, qu’elles soupçonnent de dissimuler un volet militaire.



par Philippe  Quillerier (avec AFP)

Article publié le 22/08/2006 Dernière mise à jour le 22/08/2006 à 18:24 TU

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