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Israël

Kofi Annan n'a pas convaincu Ehud Olmert

Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert (à gauche), exige le déploiement de troupes internationales à la frontière libano-syrienne. Il a refusé au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan (à droite), la levée du blocus imposé au Liban.  

		(Photo : AFP)
Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert (à gauche), exige le déploiement de troupes internationales à la frontière libano-syrienne. Il a refusé au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan (à droite), la levée du blocus imposé au Liban.
(Photo : AFP)

En tournée au Proche-Orient, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan a achevé mercredi une visite de 24 heures en Israël, sans réussir à obtenir de l’Etat hébreu la levée du blocus maritime, aérien et terrestre imposé au Liban depuis six semaines.


De notre correspondante à Jérusalem

Après le Liban, c’est en Israël que Kofi Annan est venu plaider pour la consolidation du cessez-le-feu, et l’application de la résolution 1701. «C’est un menu fixe. Ce n’est pas un buffet. Ce n’est pas à la carte où on choisit et on prend», a déclaré le secrétaire général des Nations unies, ajoutant : «Sans la pleine application de la résolution 1701, je crains un risque important d’une reprise des hostilités».

Malgré ces mises en gardes, les deux principaux points de blocage, le sort des deux soldats israéliens enlevés le 12 juillet dernier par le Hezbollah, et le blocus imposé par Israël au Liban, restent entiers. La question de l’embargo aérien, terrestre et maritime qui étrangle le pays du Cèdre depuis six semaines était au cœur de la visite de Kofi Annan à Jérusalem. Mais après une heure et demi de discussions au domicile personnel du Premier ministre, Ehud Olmert, mercredi matin, les deux hommes n’ont pu que constater leur désaccord.

Le blocus, une atteinte à la souveraineté du Liban

«Je crois réellement que le blocus doit être levé», a déclaré le secrétaire général de l’Onu, qui avait qualifié la veille cette mesure d’«humiliation» et d’«atteinte à la souveraineté» du Liban. «C'est important à cause des effets économiques, mais c'est aussi important pour renforcer le gouvernement démocratique du Liban avec lequel Israël affirme régulièrement ne pas avoir de problème», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Jérusalem.

Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert s’est contenté de répondre que le cessez-le-feu devait s’appliquer intégralement, allusion à la demande israélienne de déploiement des troupes internationales à la frontière entre le Liban et la Syrie, seule façon selon l’Etat hébreu d’empêcher la contrebande d’armes en direction du Hezbollah, notamment en provenance d’Iran.

Cette revendication reste le principal obstacle à la levée de l’embargo. Le Liban y est opposé. Le président syrien, Bachar al-Assad, y verrait lui un «acte hostile», et a menacé de fermer sa frontière. Quant à Kofi Annan, il estime que l’armée libanaise peut assurer elle-même le contrôle de la zone. Le secrétaire général de l’Onu a en outre rappelé que jamais une force de maintien de la paix ne s’était déployée entre deux pays qui ne sont pas en guerre. Des arguments qui n’ont pour le moment pas réussi à faire fléchir le gouvernement israélien.

Le sort des soldats israéliens enlevés reste en suspens

Au menu des discussions également entre les deux hommes, le sort des deux réservistes israéliens enlevés le 12 juillet dernier à la frontière israélo-libanaise. A Jérusalem, Kofi Annan a réitéré son appel en faveur de leur libération inconditionnelle. «Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour obtenir leur libération», a-t-il promis. Mais là encore, aucune avancée n’a été réalisée. Le secrétaire général de l’Onu, qui avait rencontré la veille les familles des otages, n’a même pas été en mesure de leur confirmer qu’ils étaient vivants. «Je crois qu’ils sont en vie», a-t-il simplement déclaré.

A Beyrouth, Kofi Annan avait plaidé pour une solution qui consisterait en la remise des soldats par le Hezbollah au gouvernement libanais, en préalable à des négociations. Une hypothèse rejetée par le mouvement chiite, qui réclame toujours un échange de prisonniers. Kofi Annan a poursuivi sa visite à Ramallah, où il a rencontré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Affirmant vouloir capitaliser sur le fait que la communauté internationale réalise désormais «que la force et la poursuite de l'occupation des territoires palestiniens n'amèneront pas la paix», il a révélé son intention de présenter une nouvelle initiative pour sortir le processus de paix de l'impasse lors de la prochaine Assemblée générale de l'Onu, en septembre. Il a en outre appelé Israël à lever son bouclage de la bande de Gaza.

Le secrétaire général de l’Onu s’est ensuite envolé pour la Jordanie, où il doit rencontrer le roi Abdallah II. Prochaines étapes de sa tournée dans la région : la Syrie puis l’Iran, samedi, où il sera question de la crise nucléaire.



par Sonia  Chironi

Article publié le 30/08/2006 Dernière mise à jour le 30/08/2006 à 18:55 TU