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XIe Sommet de la Francophonie

La vie du français en Europe - Allemagne, Royaume-Uni, Suède : la force des échanges

Une heure de français hors les murs : David Ratajski, intervenant de France Mobil en Rhénanie du Nord-Westphalie, captive les enfants dans le Bibliobus. 

		(Photo : kultur-frankreich.de/francemobil)
Une heure de français hors les murs : David Ratajski, intervenant de France Mobil en Rhénanie du Nord-Westphalie, captive les enfants dans le Bibliobus.
(Photo : kultur-frankreich.de/francemobil)
Bien que l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède ne soient pas membres de l’OIF, des initiatives visant à promouvoir la culture francophone ont été lancées avec succès dans ces pays. Focus sur le projet France Mobil en Allemagne, sur un programme de formation croisée des professeurs d’anglais et de français et sur le festival du film français de Stockholm.

Allemagne : quand les jeunes parlent aux jeunes

L’idée de France Mobil est simple : sensibiliser à la langue française les jeunes Allemands au sein de leurs écoles, grâce à de jeunes Français passionnés par l’Allemagne et bilingues. A bord de véhicules contenant des jeux, des vidéos, des cd-roms, des livres et des revues pour la jeunesse, ainsi que des brochures touristiques, douze jeunes Français sillonnent depuis septembre 2004 les seize Länder allemands en se rendant dans des établissements scolaires intéressés, de l’école élémentaire à la classe terminale. Ce projet a été lancé à l’initiative de l’ambassade de France en Allemagne et de la fondation Robert Bosch, qui œuvre pour l’amitié franco-allemande. Cette dernière finance les bourses des intervenants et prend en charge les frais inhérents aux tournées. L’ambassade de France en Allemagne forme pour sa part les intervenants et établit avec les ministres de l’éducation des seize Länder les priorités des France Mobil.

Renault Nissan Allemagne et le Conseil général de Moselle apportent leur soutien logistique en mettant à disposition les douze véhicules France Mobil et en finançant les assurances et l’entretien des véhicules. Des maisons d’édition françaises et allemandes sont également partenaires de l’opération telles Klett et Pons du côté allemand ou Bayard Jeunesse et l’Ecole des loisirs du côté français. Mais pour les promoteurs du projet, ce qui est vraiment encourageant est l’intérêt croissant des régions françaises et des Länder allemands. Des partenariats ont été ainsi conclus entre la Hesse et la région Aquitaine et les villes de Hambourg et de Marseille. L’initiative de Hambourg a permis de lancer un nouveau type de France Mobil, consacré aux établissements professionnels.

Le même genre d’opération existe aussi depuis 2000 pour promouvoir l’allemand en France avec les DeutschMobil. Et lorsqu’on fait le bilan de ces actions, on constate que le nombre d’élèves dans les établissements qui ont reçu la visite d’un France Mobil ou d’un DeutschMobil ayant choisi le français ou l’allemand en première ou deuxième langue a augmenté de façon significative (entre 25 à 30 %). Il est important de sensibiliser la jeune génération et c’est pour continuer sur cette lancée qu’a été créé, en octobre 2004, le Prix des lycéens allemands, inspiré du prix Goncourt des Lycéens. L’idée est de faire attribuer un prix littéraire lors de la Foire du livre de Leipzig par des élèves allemands qui apprennent le français dans les lycées. Le roman de Marie-Aude Murail, intitulé Simple, est le lauréat 2006.

Royaume-Uni : des échanges de professeurs

Développer les échanges entre enseignants est aussi un bon moyen de faire progresser la francophonie. C’est ce qui a été réalisé entre la France et le Royaume-Uni. A l’origine, il y a les « accords du Touquet », signés en février 2003 entre les gouvernements français et britannique, et qui permettent chaque année à 400 enseignants stagiaires français du premier degré et à autant d’enseignants anglais de suivre un stage pratique de quatre semaines dans le pays partenaire. Ces accords ont été prolongés et développés par un nouvel « arrangement administratif » conclu en juin 2006 lors du 28e Sommet franco-britannique. Ce texte, qui servira de cadre à la coopération éducative entre les deux pays pendant les quatre années à venir, a pour ambition de développer les échanges dans toutes les voies de l’enseignement scolaire et supérieur. Trois domaines seront privilégiés : la formation des enseignants et des personnels d’encadrement, les partenariats scolaires et universitaires et les échanges sur des thèmes d’intérêt commun, notamment dans le cadre de visioconférences appelées « café éducation », à raison de trois ou quatre fois par an.

Il reste que la Fédération internationale des professeurs de français a tiré la sonnette d’alarme quant à la situation de l’enseignement de cette langue dans les écoles britanniques. Depuis que le gouvernement anglais a décidé en 2003 de rendre l’étude des langues étrangères facultative à partir de la classe de troisième, on a déjà pu remarquer en 2004 un taux d’abandon important entre la première et la terminale, les effectifs passant de plus de 20 000 à environ 15 000 élèves.

Suède : le cinéma, vecteur de francophonie

Il existe nombre de vecteurs pour le développement de la francophonie, notamment dans le domaine artistique, comme le cinéma. C’est le cas avec le Festival du film français de Stockholm, dont la huitième édition a eu lieu en juin 2006. Pendant cinq semaines, la capitale suédoise vit à l’heure francophone et parvient à séduire un public de plus en plus large – même s’il reste encore très modeste (8 000 entrées en 2005). Ce festival est organisé par trois partenaires privés suédois : un producteur (DFM Fiktion), un distributeur de films (Triangel Film, l’un des plus gros acheteurs de films français en Suède) et un cinéma (Sture) avec le soutien de l’ambassade de France et de la Cinémathèque suédoise.

Au programme de l’édition 2006 : une invitée d’honneur, Carole Bouquet, une carte blanche proposée à Arte pour sélectionner des films que la chaîne franco-allemande a co-produit et des soirées suisse et canadienne. La programmation du festival est assez éclectique et comprend des films qui se veulent différents et vont au-delà de la propagande pour la culture française, explique son directeur, Olivier Guerpillon. Se côtoient ainsi à l’affiche des films marocains, canadiens, belges, suisses, tunisiens, thaïlandais, taïwanais, etc. En 2006, le festival s’est étendu également dans trois autres villes : Göteborg, Lund et Malmö.

par Isabelle  Verdier

Article publié le 19/09/2006 Dernière mise à jour le 19/09/2006 à 19:12 TU

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