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La retraite sonne toujours deux fois

Jeudi, Lionel Jospin a officiellement renoncé à briguer l'investiture socialiste à la présidentielle 

		(Photo : AFP)
Jeudi, Lionel Jospin a officiellement renoncé à briguer l'investiture socialiste à la présidentielle
(Photo : AFP)
A deux jours de l’ouverture des dépôts de candidatures à l’investiture socialiste, Lionel Jospin a confirmé, qu’il ne serait pas candidat. L’ancien Premier ministre a déclaré pour justifier son retrait «faute de pouvoir rassembler, je ne veux pas diviser». Malgré son renoncement, il a exclu de soutenir Ségolène Royal, la candidate des socialistes favorite des sondages. Lionel Jospin n’a pas dit pour autant son dernier mot. Il entend bien continuer à intervenir dans le débat mais «sans nuire à la campagne qui s’annonce. Je souhaite, a-t-il assuré, qu’elle soit victorieuse».

L’horizon se dégage pour Ségolène Royal. Lionel Jospin quitte la course à la présidentielle au moment même où son score dans les sondages prenait du mieux. Le dernier en date réalisé par Ipsos, le créditait chez les sympathisants socialistes, d’une remontée de 5 points. Un mieux avec 21 %, mais bien loin derrière Ségolène Royal, qui domine de la tête et des épaules tous ses challengers puisque 54 % d’électeurs proches du Parti socialiste auraient l’intention de voter pour elle.

Unis et groupés

C’est au micro de RTL, que Lionel Jospin a fait connaître officiellement sa décision, jeudi. Mais il en avait fait part à ses amis du PS, dès mercredi soir, au cours d’une réunion qui s’est tenue discrètement dans le bureau du député-maire du XVIIIe arrondissement de Paris, Daniel Vaillant, fidèle entre les fidèles de l’ancien Premier ministre. «Il nous a demandé de rester unis et groupés. Nous avons donc décidé qu’il n’y aurait pas de ralliements individuels dans les prochains jours, et il n’y a pas de position collective pour le moment en faveur de l’un ou de l’autre des candidats», a précisé jeudi le député de la Drôme, Eric Besson qui participait au conciliabule.

Le candidat malheureux aux élections de 2002, a affirmé qu’il n’était «ni triste, ni amer. Je ne regrette pas, parce que j’ai pris la décision la plus sage. J’ai toujours dit que, ayant été une solution pour le Parti socialiste, je ne deviendrai pas un problème pour le Parti socialiste». Des mots qui rappellent que Lionel Jospin au soir de sa défaite, dès le premier tour de la présidentielle le 21 avril 2002, avait annoncé son retrait de la vie politique. Malgré tout, il était revenu récemment sur le devant de la scène, se disant «disponible» pour rassembler «la gauche et le pays». Une volonté qui ne s’est pas concrétisée.

Dans une lettre adressée jeudi aux militants du Parti socialiste, Lionel Jospin n’a pas manqué de dénoncer «les pressions ou les tentatives d’intimidation» exercées ces derniers jours sur son entourage. Il s’est même dit «inquiet sur le climat de la campagne interne au PS, si certains ne retrouvent pas leur sang-froid». Cependant, le coup de grâce lui a été porté par François Rebsamen, le numéro deux du PS. Ce proche de François Hollande, mais qui s’est rallié mercredi à Ségolène Royal, avait affirmé le même jour que Lionel Jospin avait «le devoir impérieux» de ne pas entrer en lice.

Démagogie et futilité

Dans son adresse aux militants socialistes, Lionel Jospin réaffirme souhaiter la victoire. Le candidat présidentiel qui sera choisi en novembre, sera «le candidat de tous», écrit-il. En attendant, il a soutenu «ne pas avoir l’intention de dire quoi que ce soit qui puisse être négatif pour des candidats à la candidature et pour le ou la candidate du Parti socialiste aux élections». Tout en précisant quand même «qu’il ne ferait pas le choix de Royal» lors de la primaire. On aurait pu s’en douter, quand on se souvient que Lionel Jospin a reproché récemment à cette dernière, sa «démagogie» et sa «futilité».

Le patron du Parti socialiste, François Hollande, n’a rien pu faire de moins que de saluer la «décision sage et empreinte de responsabilité» de son prédécesseur à la tête du parti. Le Premier secrétaire du parti qui n’a de cesse d’appeler ses ouailles à l’unité, n’échappe cependant pas aux soupçons des autres candidats qui mettent en doute son objectivité vis-à-vis de Ségolène Royal, dont il est le compagnon.

Quant aux partisans déclarés de Ségolène Royal, ils ne peuvent que se féliciter de voir désormais levé le principal obstacle sur la route de leur favorite. Certains, comme Arnaud Montebourg, son porte-parole, veulent y voir «un pas décisif vers le rassemblement du parti» pendant que Julien Dray, porte-parole du PS et partisan de Ségolène Royal, estime que la décision de Lionel Jospin est «une bonne chose» pour le parti.

Les candidats à la candidature ont quatre jours pour se déclarer à partir de samedi. En principe, quatre socialistes pourraient briguer l’investiture : Ségolène Royal, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn et Jack Lang. Les 200 000 adhérents du parti voteront le 16 novembre pour désigner le ou la candidate. Non sans que Lionel Jospin y mette son grain de sel : «quatre ou cinq candidats à la primaire interne est à mes yeux déraisonnable», n’a-t-il pu s’empêcher d’écrire jeudi aux militants du PS.

par Claire  Arsenault

Article publié le 28/09/2006 Dernière mise à jour le 28/09/2006 à 16:09 TU

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