XIe Sommet de la Francophonie
S’unir pour défendre la diversité culturelle
(Photo : Valérie Gas/RFI)
Lors de la cérémonie d’ouverture du XIe Sommet de la Francophonie à Bucarest, les intervenants ont tous appelé à défendre la diversité culturelle et à ratifier la Convention sur ce thème signée à l’Unesco en octobre 2005. L’Organisation internationale de la Francophonie ambitionne plus que jamais de porter un message en faveur du dialogue des cultures et de la défense des identités, menacés par la mondialisation en cours. Dans cette optique, le choix du thème de l’éducation et des nouvelles technologies montre la volonté de la Francophonie d’apporter sa contribution à l’accès au savoir, seul moyen d’empêcher l’uniformisation linguistique et culturelle.
De notre envoyée spéciale à Bucarest
Plaider pour la ratification de la Convention internationale sur la diversité culturelle : c’est aujourd’hui l’une des priorités de l’Organisation internationale de la Francophonie. La Roumanie et le Canada, dont les représentants ont pris la parole lors de la cérémonie d’ouverture du XIe Sommet de la Francophonie, se sont enorgueillis d’être parmi les premiers Etats à avoir ratifié ce texte. Mais il faut encore 18 ratifications pour que la Convention entre en vigueur, comme l’a rappelé le directeur général de l’Unesco, Koïchiro Matsuura, lui aussi présent à Bucarest.
(Photo : Valérie Gas/RFI)
Dans le cadre d’une mondialisation dont on redoute les effets uniformisateurs, il s’agit d’un véritable enjeu pour la Francophonie. Mais pas seulement pour elle. José Manuel Durao Barroso, qui participait pour la première fois à cette conférence, a mis en avant l’importance accordée au «dialogue des cultures» au sein de l’Union européenne. A en croire le président de la Commission européenne, c’est dans «sa diversité linguistique» et dans «ses cultures» que l’Europe a trouvé «la capacité de s’adapter». Il y a donc à n’en pas douter «beaucoup de batailles communes» entre l’Europe et la Francophonie, que José Manuel Durao Barroso a décrit comme l’une «des voix principales» pour défendre des «valeurs universelles», à savoir notamment «la paix et la liberté». Un point de vue que partage Jacques Chirac. Le président français a ainsi estimé que «du dialogue des cultures dépendront, pour une large part, la paix et l’avenir du monde».
L’avenir dépend des jeunes
L’avenir dépend aussi des jeunes et de leur accès à l’éducation. Et comme l’a déclaré Jacques Chirac : «La jeunesse de tous nos pays attend que nous répondions à ses aspirations». C’est bien pour cette raison que les Etats francophones ont décidé de mettre au programme de leur rencontre de Bucarest le thème de l’éducation et des nouvelles technologies. Celles-ci représentent d’ailleurs pour le président français «un moyen supplémentaire de faire vivre l’aspiration [des jeunes] à l’universel». Jacques Chirac a proposé la mise en œuvre avec l’Agence universitaire de la Francophonie, d’une «nouvelle initiative de formation des personnels médicaux par les nouvelles technologies, en Afrique et pour l’Afrique». Il a, d’autre part, annoncé la signature d’une charte pour l’accueil des étudiant boursiers, ce jour à la Sorbonne, qui devrait permettre aux étudiants engagés dans «des projets sérieux (…) de disposer d’un visa long séjour renouvelable».Le Premier ministre roumain, Calin Tàriceanu, a quant à lui demandé sur cette question que la Francophonie prenne des «décisions durables» et a annoncé son intention d’investir «des sommes importantes» dans son projet d’Université francophone d’Europe centrale et orientale, qui devrait permettre à tous les membres de la Francophonie d’accéder à des programmes de formation des formateurs «soit directement, soit virtuellement». Il s’est aussi engagé à développer des relations de «solidarité Nord-Sud et Est-Sud».
(Photo : Valérie Gas/RFI)
Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, dont le pays avait accueilli, en 2004, le précédent sommet, et qui représentait l’Afrique à la cérémonie d’ouverture, a plaidé pour sa part en faveur d’une «solidarité active et concrète». Il a estimé qu’il y avait «urgence à faire une réforme des systèmes éducatifs» en Afrique. Et il a insisté sur la nécessité «de réduire la fracture numérique» pour permettre l’accès aux nouvelles technologies de l’information. Tout en mettant en garde contre les risques qui sont liés à leur utilisation, «la dégradation des mœurs», par exemple.
Deux enfants francophones sur cinq ne vont pas à l’école
(Photo : Valérie Gas/RFI)
par Valérie Gas
Article publié le 28/09/2006 Dernière mise à jour le 28/09/2006 à 16:56 TU