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Soudan

Accord de paix dans l’Est

Le Front de l'Est a été créé en 2005 par le plus important groupe ethnique de cette région, les Béjas (photo), et par la tribu arabe Rachidiya. 

		(Photo : AFP)
Le Front de l'Est a été créé en 2005 par le plus important groupe ethnique de cette région, les Béjas (photo), et par la tribu arabe Rachidiya.
(Photo : AFP)
Alors que le conflit du Darfour ne parvient pas à se dénouer, le gouvernement soudanais signe ce samedi un accord qui va permettre de mettre fin à la guerre civile dans l’Est du pays.

Le gouvernement soudanais et les rebelles du Front de l'Est signent aujourd’hui à Asmara, en Erythrée, un accord de paix destiné à ramener la paix dans la partie est du Soudan. Cette bonne nouvelle intervient alors que Khartoum subit toujours une pression internationale pour accepter une force des Nations unies au Darfour, la partie ouest du pays étant toujours en proie à la guerre civile. «Tout est prêt pour la signature de l'accord final lors d'une cérémonie», a déclaré le principal négociateur soudanais, Mostapfa Osman Ismaïl, à la radio publique Oum Dormane. La cérémonie est organisée en présence des présidents soudanais Omar el-Béchir, érythréen Issaias Afeworki et djiboutien Omar Gaili. Plusieurs ministres et responsables politiques de la région, notamment le chef de la Ligue arabe, l'Egyptien Amr Moussa, étaient annoncés.

Un exemple pour le Darfour

L'accord final porte sur le partage du pouvoir et des ressources et sur la sécurité qui a déjà fait l'objet de protocoles entre les deux parties, a encore précisé le négociateur. D’anciens rebelles seront associés à la gestion des affaires de cette partie du Soudan. Un fonds de développement alimenté par plusieurs centaines de millions de dollars sera également mis en place, croit savoir la presse soudanaise.  

Le Front de l'Est a été créé en 2005 par le plus important groupe ethnique de cette région, les Bejas, et par la tribu arabe Rachidiya. Ensemble ils voulaient obtenir une plus grande autonomie et n'ont pas cessé avant d’obtenir des négociations de paix, de harceler les forces gouvernementales.

La presse soudanaise estime que cette avancée avec les rebelles de l'Est constitue un exemple pour le reste du pays. Car ce déblocage avec la rébellion de l’Est intervient alors que Khartoum refuse toujours toute intervention extérieure dans la région du Darfour malgré les pressions internationales. Vendredi, le président George W. Bush a d’ailleurs maintenu et renforcé les sanctions en vigueur contre les autorités soudanaises. L’administration américaine y a ajouté l'interdiction de transactions liées aux activités pétrolières et pétrochimiques. La décision du président Bush a coïncidé avec la première mission au Soudan de son nouvel émissaire pour le Darfour. A son arrivée à Khartoum, Andrew Natsios n'a été accueilli par aucun responsable soudanais, signe de la froideur des relations entre les deux parties. Le but de ce voyage est, une fois encore, d’appeler le gouvernement soudanais à autoriser le déploiement de casques bleus des Nations unies au Darfour, comme l’a décidé le Conseil de sécurité l’été dernier. Si de nombreux pays africains sont pour, le président Béchir s’y oppose, estimant qu’il s’agit d’une atteinte à la souveraineté du Soudan.



par Colette  Thomas (avec AFP)

Article publié le 14/10/2006 Dernière mise à jour le 14/10/2006 à 15:50 TU