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Elections américaines

Donald Rumsfeld démissionne

Donald Rumsfeld tire sa révérence en tant que Secrétaire d'Etat à la Défense. 

		(Photo :AFP)
Donald Rumsfeld tire sa révérence en tant que Secrétaire d'Etat à la Défense.
(Photo :AFP)
De l’Afghanistan à l’Irak, Donald Rumsfeld avait emmené les Etats-Unis dans deux guerres depuis son arrivée au Pentagone en 2001. George Bush a fini par se débarrasser de l’un de ses fidèles les plus encombrants. C’est désormais un ancien patron de la CIA, Robert Gates, qui conduira le Département de la Défense, en situation de cohabitation avec une majorité démocrate.

Il est le premier à payer le prix de la défaite républicaine aux élections de mi-mandat. Donald Rumsfeld était devenu le symbole de l’embourbement américain en Irak. Sa démission a été saluée immédiatement par des élus démocrates, mais son départ fait des heureux également dans le camp républicain. Le chef de la majorité sortante du Sénat, Bill Frist, a ainsi espéré que «ce changement (apporterait) un point de vue frais sur notre lutte dans la guerre mondiale contre le terrorisme, et qu'il (aiderait) à construire une politique de défense associant républicains et démocrates dans les mois qui viennent». Lors de sa conférence de presse ce mercredi soir, George Bush a reconnu que « beaucoup d'Américains ont voté pour signifier leur mécontentement sur le manque de progrès en Irak ». Il a aussi dit qu'il assumait une «large part de responsabilité» dans la défaite de la majorité républicaine. Il n’empêche que Donald Rumsfeld était bien le fusible le plus évident. A 74 ans, il était à la tête du ministère de la Défense depuis 2001 et il avait fini par incarner la guerre en Irak lancée en 2003.

Au lendemain des attentats du 11-Septembre, Donald Rumsfeld avait été l’avocat le plus farouche d’une Amérique forte face au terrorisme et aux «Etats voyous ». Il avait ainsi conduit la campagne américaine en Afghanistan, dès l’automne 2001, prenant le pas peu à peu sur Colin Powell, alors à la tête du Département d’Etat, avant de plaider pour l’intervention en Irak.

Rumsfeld a connu une longue carrière au sein de la machine républicaine. Elu à 30 ans représentant au Congrès, il fut ambassadeur américain à l'Otan (1973-1974), avant d'être nommé secrétaire général de la Maison Blanche sous Gerald Ford (1974-75), secrétaire à la Défense (1975-77) et candidat à l'investiture du parti républicain pour la présidentielle de 1988. Devenu un riche industriel, il avait été rappelé par George Bush en 2001 pour doter les Etats-Unis d'un système de défense antimissile et réformer l’armée américaine pour faire face aux «nouveaux dangers».

Robert Gates le remplace

Robert M. Gates remplace Donald Rumsfeld au ministère américain de la Defense. Ce dernier ayant démissionné Mercredi 8 novembre. 

		(Photo : AFP)
Robert M. Gates remplace Donald Rumsfeld au ministère américain de la Defense. Ce dernier ayant démissionné Mercredi 8 novembre.
(Photo : AFP)

C’est à l'ancien directeur de la CIA, Robert Gates, que le président a fait appel pour remplacer Donald Rumsfeld au Pentagone. Entré dans l'agence de renseignement en 1966 comme simple agent, il a gravi tous les échelons de la CIA jusqu'à la diriger de 1991 à 1993. Il fut également conseiller adjoint à la Sécurité nationale auprès du président George Bush père.

Rumsfeld parti, c'est désormais le vice-président qui est en ligne de mire des détracteurs de l'administration Bush. Considéré comme l’autre artisan de l’intervention en Irak, Dick Cheney conserve, lui, pour l'heure, le soutien de George Bush. Lors de la conférence de presse à la Maison Blanche, un journaliste a demandé au président s'il avait toujours une totale confiance envers Dick Cheney. George Bush a répondu «oui». A la question de savoir si le vice-président resterait jusqu'à la fin de son mandat, en janvier 2009, il a redit: «oui». Sans plus de commentaires.



Article publié le 08/11/2006 Dernière mise à jour le 08/11/2006 à 20:10 TU