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Football

Le «Major galopant» est mort

Ferenc Puskas sous le maillot du Real du Madrid en 1950. 

		(Photo : AFP)
Ferenc Puskas sous le maillot du Real du Madrid en 1950.
(Photo : AFP)
Le célèbre footballeur hongrois Ferenc Puskas est décédé vendredi 17 novembre dans un hôpital de Budapest à l'âge de 79 ans des suites d'une longue maladie. L'ancien joueur-vedette du Real Madrid, qui souffrait de la maladie d'Alzheimer, avait été admis à l'hôpital Kutvolgyi de Budapest, il y a déjà six ans. L'état de santé de Ferenc Puskas, qui se trouvait en soins intensifs depuis le 12 septembre, s'est aggravé jeudi après qu'il eut contracté une pneumonie accompagnée de fortes fièvres. Puskas était l'un des grands footballeurs du XXe siècle.

De notre correspondante à Budapest

Ferenc Puskas était surnommé «le Major galopant», du nom du club dans lequel il jouait depuis son adolescence, le Kispest - transformé en 1948 en Honvèd (armée en hongrois) - où le footballeur avait justement le grade de major. Mais on se souvient surtout de «l’Equipe d’Or», son équipe, celle qui, en 1953, a battu l’Angleterre à Wembley, 3 à 6. C’était la première fois que les Anglais étaient battus sur leur propre terrain. Et comme si cela ne suffisait pas, les Hongrois, l’année suivante leur ont infligé à Budapest un humiliant 7 à 1. Du jamais vu dans l’histoire du football.

Le footballeur hongrois a conduit son équipe à une médaille d'or aux Jeux Olympiques en 1952 et à une place en finale de la Coupe du monde en 1954, perdue face à l'Allemagne (2-3). Neuf ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il avait redonné aux Hongrois toute leur fierté. Cette défaite fut vécue comme un véritable crève-cœur même si Ferenc Puskas avait joué blessé au sein d'une équipe mal chaussée face à des Allemands qui inauguraient une nouvelle marque de chaussures aujourd’hui célèbre, Adidas.

En 1956, Ferenc Puskas est en Espagne à Bilbao pour la coupe d’Europe. C’est là, qu’il apprend les événements tragiques qui secouent son pays. Comme nombre de ses compatriotes, le «Major galopant», prend alors une décision irrémédiable en émigrant. Contrairement aux habitudes actuelles, il était resté fidèle à son club entre 1943 et 1956, période au cours de laquelle, Puskas a marqué 83 buts dans les 84 matches nationaux qu'il a disputés pour la Hongrie.

Le footballeur hongrois passera près de deux ans en Autriche, ne touchant plus au ballon rond et prenant 20 kilos. Nombreux sont ceux qui le croient finit. C’est mal connaître le joueur qui avait fait rêver toute une génération. Il accepte la proposition du Real Madrid et dans les années 1960, il contribue à aider le club madrilène à remporter trois Coupes d'Europe des clubs champions (1959, 1960, 1966). Lors de la finale en 1960, il se distingue même  particulièrement avec quatre buts à son actif. Il en a inscrit au total 512 en 528 matches.

Ferenc Puskas devient citoyen espagnol en 1962, année où il dispute une seconde Coupe du monde avec sa nouvelle sélection. De 1969 à 1991, il est entraîneur en Europe, en Amérique du Nord, mais aussi en Australie. En 1993, il revient en Hongrie pour une courte carrière d’entraîneur.

Dans la matinée de vendredi, la séance parlementaire sur le budget de l’année prochaine a été interrompue et le Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany a demandé aux députés d’observer une minute de silence en mémoire de celui que les Hongrois surnommaient Ocsi ou encore «petit frère». «C’est une vraie tragédie pour la Hongrie et plus particulièrement pour ses amis…le plus grand sportif du pays n’est plus» a déclaré l’ancien co-équipier de Puskas au sein des «Magic Magyars», Jenö Buzanszky.

De son côté, la Fédération internationale de football a classé Ferenc Puskas parmi les trois meilleurs joueurs de première division de son époque et l’a élu quatrième meilleur joueur du XXe siècle. «Puskas fut le Hongrois le plus connu dans le monde au même titre que Bartok ou Kodaly» s’est de son côté exclamé György Szepesi, ancien président de la Fédération hongroise de football, à l’époque de Puskas. «Je suis fier de l’avoir connu depuis l’âge de 16 ans», a-t-il ajouté.

Le ministère des Sports, le Comité olympique hongrois et la Fédération de football ont proposé à la famille du défunt de prendre en charge les funérailles. Mais celle-ci a demandé au président du comité olympique, Pal Schmitt, ami de la famille, de l’aider à organiser les adieux de Puskas. Reste que malgré les nombreux hommages qui lui sont aujourd’hui rendus, il ne faut quand même pas oublier que l’année dernière ce géant du football a quand même été obligé de vendre tous ses trophées pour payer ses frais d’hospitalisation.



par Cécile  Vrain

Article publié le 17/11/2006 Dernière mise à jour le 17/11/2006 à 16:35 TU