Allemagne
Le gouvernement Merkel célèbre son premier anniversaire
(Photo : AFP)
A l’évidence, après douze mois de pouvoir à la tête de l’Allemagne, les chiffres sont bons pour Angela Merkel. Un produit intérieur brut (PIB) en progression d’au moins 2,4% cette année, un recul du chômage en dessous de la barre des 4 millions, des exportations florissantes et un déficit public qui pourrait même tomber à 1,5% en 2007, grâce à des rentrées fiscales plus fortes que prévu et notamment un taux de TVA relevé de 16 à 19% à partir de janvier 2007. Angela Merkel ne pouvait espérer de meilleur bilan pour son premier anniversaire à la tête de la «grande coalition » associant les Unions chrétiennes (CDU-CSU) et le Parti social démocrate (SPD) tombe mercredi, Bon nombre d’experts interrogés estiment pourtant que le gouvernement Merkel cueille les fruits d’une conjoncture nationale et internationale favorable.
Les attentes étaient élevées et les chantiers nombreux. Certains points du programme ont été traités. Dans une Allemagne qui souffre d’une baisse cruciale de démographie, Angela Merkel a notamment mis en place des mesures favorables à la natalité via des aides financières accordées aux familles nombreuses et un salaire parental. Côté vie active, l’âge de la retraite va être graduellement relevé de 65 à 67 ans.
«Un compromis mal ficelé »
Le recul du chômage est également un sujet de satisfaction pour le gouvernement Merkel. Il a bel et bien baissé, passant sous la barre des 10% de la population active en octobre, pour la première fois en quatre ans. La grande coalition a notamment bénéficié de la réforme ouverte par le chancelier précédent, Gerhard Schröder, et ses fameuses «lois Hartz » de modernisation du marché du travail.
Le projet central du gouvernement, la refonte de l’assurance-santé n’est, lui, pas épargné par les critiques. Cette réforme dont l’entrée en vigueur est programmée pour avril 2007 est décrite par bon nombre de spécialistes comme «un compromis mal ficelé» entre les dirigeants des trois partis au pouvoir –sociaux-démocrates du SPD, chrétiens-démocrates de la CDU et chrétiens-sociaux de la CSU bavaroise. Pour combler le déficit des 10 millions d’euros de la caisse d’assurance maladie, les sociaux-démocrates réclamaient une hausse des cotisations alors que les chrétiens-démocrates voulaient instaurer une prime payée par l’assurée.
Le compromis négocié par le gouvernement Merkel a abouti à une augmentation des cotisations patronales et salariales de 0,5%. Les soins destinés aux enfants qui seront gratuits à compter de 2008, seront financés par les impôts. La confédération syndicale allemande dénonce les insuffisances de cette réforme qui ne s’attaque pas aux problèmes structurels du système de santé et n’en assure pas le financement futur.
Depuis son entrée en politique, Angela Merkel a prouvé qu’elle avait de la suite dans les idées. D’autres projets sont en cours. Ainsi pour augmenter la compétitivité des entreprises allemandes et attirer les investissements, les grandes lignes d’une réforme de la fiscalité des entreprises ont été décidées il y a peu. Le 1er janvier 2008, le taux de l’impôt sur les bénéfices des entreprises devrait être ramené de 39% à 30%. Dans les mois à venir, le gouvernement devrait également continuer à se défaire des ses participations financières dans plusieurs secteurs, le contrôle aérien, désengagement du capital des aéroports de Francfort et de Munich ou Deutsche Telekom.
par Myriam Berber
Article publié le 21/11/2006 Dernière mise à jour le 21/11/2006 à 17:24 TU
