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Kenya

Soldats britanniques innocentés

Le 14 août 2003, des femmes, accusant de viol des militaires britanniques, ont manifesté à Nairobi. 

		(Photo: AFP)
Le 14 août 2003, des femmes, accusant de viol des militaires britanniques, ont manifesté à Nairobi.
(Photo: AFP)
Des soldats britanniques, accusés d’avoir violé des centaines de Kenyanes, ont été mis hors de cause, jeudi, par les inspecteurs de l’armée du Royaume-Uni. Ces soldats avaient participé à des manoeuvres au Kenya, il y a plusieurs années. Ils ont été soumis à des enquêtes de la justice militaire britannique qui a examiné plus de 2000 plaintes présentées par des femmes kenyanes.

Les services d’investigation de la Police militaire royale (SIB-RMP) ont interviewé 2 187 femmes kenyanes, appartenant aux ethnies Masaï et Samburu, femmes qui ont déclaré avoir été violées par des soldats britanniques qui avaient participé à des stages d’entrainement au Kenya. Certains de ces cas dataient des années 1970, mais l’armée britannique a voulu faire une grande enquête «après avoir pris très au sérieux ces allégations», selon un communiqué signé par le lieutenant-général Freddi Viggers.

Le quotidien Times, publié jeudi à Londres, a révélé qu’une vingtaine d’officiers de la police militaire britannique ont interrogé toutes les plaignantes, vivant dans les zones les plus reculées de ce pays africain. Ces femmes avaient réclamé à l’armée royale britanniques 20 millions de livres (près de 30 millions d’euros) de dommages et intérêts pour les viols dont elles se sont déclarées victimes.

La police militaire du Royaume uni, qui a effectué cette enquête en coordination avec les autorités de Nairobi, affirme que seuls 281 cas ont été pris en considération lors de l’enquête. Mais ils ont été classés suite à des entretiens avec les plaignantes et avec les anciens militaires accusés de viols. 

Néanmoins, plusieurs de ces femmes kenyanes ont donné naissance à des enfants métisses et ont même participé à des manifestations devant les locaux de l’ambassade du Royaume-Uni, à Nairobi.

Pas de preuves acceptables

Le Times affirme que ces enfants sont le résultat de relations consentantes ou de viols pratiqués par d’autres hommes. Une des femmes ayant participé à des manifestations a confessé, au journal britannique, avoir reçu la promesse de rétributions importantes, pour être présente lors de ces cortèges. Les enquêteurs ont affirmé qu’il n’y avait pas de preuves concernant ces accusations et un porte parle du ministère de la Défense, à Londres, a même souligné que «la plupart des informations fournies par la police kenyane et par les autorités médicales semblent avoir été fabriquées».

Des organisations humanitaires, qui représentent les femmes Masaï plaignantes, contestent les résultats de l’enquête et affirment que plusieurs cas doivent être réexaminés, pour que la justice puisse être appliquée.

L’enquête de la police militaire britannique a duré trois ans. Le gouvernement de Nairobi ne s’est pas encore prononcé officiellement sur cette question. L’armée britannique dispose d’installations au Kenya, permettant de y former jusqu’à 4 000 soldats par an, dans le cadre d’accords établis avec les autorités du pays qui est devenu indépendant en 1963. 



par Antonio  Garcia

Article publié le 14/12/2006 Dernière mise à jour le 14/12/2006 à 18:46 TU