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Turkménistan

Le président à vie est mort

Saparmourat Niazov, le président à vie du Turkménistan, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi d'un arrêt cardiaque.
 

		(Photo : AFP)
Saparmourat Niazov, le président à vie du Turkménistan, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi d'un arrêt cardiaque.
(Photo : AFP)

Il se faisait appeler le Turkmenbachi, autrement dit le père de tous les Turkmènes, et, pour qu'on ne l'oublie pas, ses affiches géantes quadrillaient le pays. De ses faits et gestes, rien n'était épargné aux télespectateurs. Une grande partie des Turkmènes n'ont d'ailleurs jamais connu d'autre dirigeant puisque Saparmourad Niazov est devenu secrétaire général du parti communiste turkmène en 1985, à l'époque où le Turkménistan était encore une république soviétique. Mais, comme les autres dirigeants des républiques d'Asie centrale, il a su se maintenir au pouvoir après la chute de l'Union soviétique.

En 1991, il devient le premier président du Turkménistan indépendant et fait régulièrement confirmer sa présidence par des plébiscites qui atteignent, voire dépassent 99 % de «oui.» Le dernier en date, celui de 1999, l'a d'ailleurs libéré de cette formalité puisque les électeurs ont, pour ainsi dire à l'unanimité, décidé de faire de Niazov un président à vie. Pour obtenir un tel résultat, Niazov n'a pas lésiné sur les moyens, notamment la répression policière. Les quelque cinq millions de Turkmènes sont pour ainsi dire interdits de voyager à l'étranger et tout contact non autorisé avec un voyageur étranger peut mener en prison.

En novembre 2002, Niazov a échappé à un mystérieux attentat. Qu'il soit réel ou non, cette attaque lui a permis de déclencher une nouvelle vague de répression entraînant l'arrestation de plusieurs centaines d'opposants, accusés d'avoir voulu attenter à la vie du Turkmenbachi. Le Turkménistan de Niazov était régulièrement épinglé dans les rapports des organisations de défense des droits de l'Homme, mais beaucoup moins par les gouvernements des démocraties occidentales. Il est vrai que Saparmourad Niazov campait sur d'importants gisements de gaz naturel et de pétrole.



par Olivier  Da Lage

Article publié le 21/12/2006 Dernière mise à jour le 21/12/2006 à 09:02 TU