Grippe aviaire
Un foyer de H5N1 déclaré au Japon
(Photo : AFP)
Jusqu’à la semaine dernière, le Japon n’avait plus entendu parler du redoutable virus H5N1. La semaine dernière, quatre mille poulets ont succombé à la maladie dans une ferme de la préfecture de Miyazaki (sud), les huit mille volailles qui ont survécues ont été abattues et la totalité de ces volailles a été incinérée. Depuis 2004, si plusieurs dizaines de foyers de grippe aviaire ont bien été découverts dans l’archipel nippon, le virus détecté était généralement le H5N2, moins virulent.
«Les habitants de la région s’inquiètent au sujet de la consommation d’œufs», a déclaré un responsable du service santé de la préfecture concernée, Koji Ishikawa. Le ministère nippon de la Santé a aussitôt répondu aux angoisses de la population en soulignant qu’aucun cas humain avéré de grippe aviaire n’était dû à l’ingestion de poulet contaminé. Il a également pointé le fait que, si depuis 2003, le virus a fait plus de 150 morts dans le monde, aucun décès humain n’a jamais été enregistré dans l’archipel nippon.
Il n’en demeure pas moins que ce virus hautement pathogène pourrait se transformer en variante pandémique humaine, et le gouvernement japonais a préféré prendre «des mesures draconiennes sur la base du pire des scénarios», selon les déclarations de Koji Ishikawa, en ordonnant aux autres fermes, présentes dans un rayon de dix kilomètres, de ne déplacer ni les œufs ni les volailles. Cette mesure drastique a été prise alors que l’Asie s’apprête, à compter du 18 février prochain, à fêter le nouvel an chinois, période de l’année particulièrement favorable aux visites et aux déplacements de la population.
Le Japon après le Vietnam
Toute année chinoise commence invariablement par le deuxième jour de nouvelle lune après le solstice d’hiver et marque l’arrivée prochaine des beaux jours. Mais, à cette époque de l’année, «les températures fraîches sont des facteurs favorables à l’extension du virus», expliquait le 21 décembre dernier le chef du département régional de santé animale au ministère vietnamien de l’Agriculture, Nguyen Ba Thanh, alors que plusieurs milliers de poulets et de canetons avaient subitement trouvé la mort dans deux provinces du delta du Mékong (sud).
En décembre dernier, le virus a été détecté au Vietnam. La semaine dernière, au Japon. Et, depuis lundi, la Thaïlande -qui a été l’un des pays les plus affectés par la grippe aviaire depuis 2004, avec 25 cas humains dont 17 mortels- signale également quelques cas récents de grippe aviaire, sur des volailles, dans le centre du pays. En effet, le département de l’Elevage en Thaïlande, a signalé qu’une centaine de canards sont morts dans une ferme de la province de Phitsanulok (centre), où le virus H5N1 a été identifié. Des mesures radicales ont aussitôt été adoptées : les deux mille canards survivants ont été abattus et un cordon sanitaire a été établi tout autour du secteur.
Ce récent retour du virus H5N1, dans différents pays asiatiques, fait craindre aux experts une résurgence mondiale de l’épizootie : l’an dernier, le virus s’était répandu jusqu’au Moyen-Orient, en Europe et en Afrique.
par Dominique Raizon
Article publié le 16/01/2007 Dernière mise à jour le 16/01/2007 à 17:11 TU