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Espace

La Chine dispose d’une arme antisatellite

Liu Jianchao, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères : «<em>Il n'y a aucune raison de se sentir menacé</em>» par le programme spatial chinois. 

		(Photo : AFP)
Liu Jianchao, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères : «Il n'y a aucune raison de se sentir menacé» par le programme spatial chinois.
(Photo : AFP)
Les services de renseignement américains rapportent que, le 11 janvier, la Chine a testé, avec succès, une arme capable de détruire les satellites. Un vieux satellite météo chinois a été détruit en orbite, à 800 km de la terre, à l'aide d' un missile balistique, également chinois. Par cette destruction volontaire et sans avoir consulté les instances internationales concernées, les Chinois ont prouvé qu’ils pouvaient «tuer» d’autres satellites indésirables survolant leur territoire. La distance des 800 kilomètres correspond à celle des satellites d’observation de la terre en général et de certains satellites espions en particulier. L’annonce de cet événement spatial a suscité de nombreuses réactions à travers le monde. Le ministère chinois des Affaires étrangères a tenté d'apaiser les craintes de la communauté internationale : «Il n’y a aucune raison de se sentir menacé» par le programme spatial chinois. Pourtant, les Etats-Unis, le Japon, l’Australie et la Corée du Sud sont inquiets.

Quand on détruit un satellite orbitant autour de la terre en le percutant avec un engin tueur, il se produit à l’impact un nombre important de débris de toutes sortes, plus ou moins gros, qui polluent gravement l’orbite en question. Si bien que d’autres satellites tournant autour de la terre et percutant un débris peuvent être eux-mêmes anéantis.

Sans parler du danger pour les fusées s’élançant à l’assaut du cosmos et qui traverseraient un tel nuages de débris : il y aurait de grands risques d’explosion pour le dernier étage du lanceur et pour sa charge utile.

Pauvreté de la législation internationale

Une convention réunissant 11 agences spatiales a été élaborée pour que les pays participants évitent de polluer l’espace. Avec des satellites en fin de vie ou encore les derniers étages de fusées. En orbite géostationnaire, à 36 000 km d’altitude, les engins sont propulsés vers une orbite plus haute avec les dernières gouttes de carburant, et en orbite basse, en-dessous de 2 000 km d’altitude, on s’arrange pour qu’ils ne puissent plus exploser – on les rend passifs.

Mais cette convention n’engage que les agences spatiales : elle n’engage pas de pays, ni leurs autorités militaires en dehors de l’agence. Cet événement spatial chinois souligne donc la pauvreté de la législation internationale permettant d’éviter la militarisation de l’espace. Une législation qui reste aujourd’hui encore à inventer.

par Christian  Sotty

Article publié le 19/01/2007 Dernière mise à jour le 19/01/2007 à 18:13 TU

Audio

Nicolas Vescovacci

Journaliste à RFI

«Les pays asiatiques redoutent que la Chine s'empare de l'espace, nouvelle frontière militaire.»

[19/01/2007]