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France

L'Abbé Pierre est mort

L’abbé Pierre en 2006. 

		(Photo : AFP)
L’abbé Pierre en 2006.
(Photo : AFP)
Il était l'une des personnalités préférées des Français et un infatigable défenseur des sans-abris et des plus pauvres. L'Abbé Pierre est décédé ce lundi à l'aube à l'âge de 94 ans. Le fondateur des compagnons d'Emmaüs a succombé à une infection pulmonaire.

De son vrai nom Henri Grouès, l'Abbé Pierre est né le 5 août 1912 à Lyon dans une famille nombreuse et aisée. Il effectue des études chez les Jésuites, avant d'entrer à 19 ans chez les Capucins, le plus pauvre des ordres mendiants.

Sous l'Occupation, il entre dans la clandestinité en 1942, vient en aide aux juifs, soutient les résistants du Vercors et réussit à faire évader Jacques de Gaulle, le frère du général de Gaulle. Arrêté en mai 1944 par les Allemands, il parvient à s'échapper et à rejoindre Alger. Député de 1945 à 1951, l'abbé Pierre fonde en 1949 «Les Compagnons d'Emmaüs», avant de lancer le 1er février 1954 son célèbre appel radiodiffusé pour «l'insurrection de la bonté» au cours du terrible hiver 1954. Un combat pour les sans-abris qu’il poursuivra toute sa vie.

Intervenant dans la rue, à la télévision, ou encore à l'Assemblée nationale en janvier 2006, à quatre-vingt dix ans passés, l'infatigable Abbé Pierre ne désarma jamais. Il fut longtemps la personnalité préférée des Français. Le président Jacques Chirac s'est dit ce lundi matin «bouleversé d'apprendre le décès de l'Abbé Pierre», ajoutant que «c'est toute la France qui est touchée au coeur ».

L'Abbé Pierre «nous a montré la voie de la générosité individuelle et collective, (…) il manquera à tous les Français», a pour sa part déclaré le Premier ministre Dominique de Villepin dans un communiqué, saluant «la mémoire d'un homme de coeur et d'engagement, qui a montré à tous le chemin vers les plus démunis».

«Le long cri de colère de l'abbé Pierre contre la pauvreté ne doit pas s'éteindre», a affirmé sur la radio RTL Ségolène Royal, candidate socialiste à l'élection présidentielle, alors que son rival de l'UMP, Nicolas Sarkozy, déclarait dans un communiqué qu'«avec la disparition de l'Abbé Pierre, le coeur de la France est en berne ».

Dans une déclaration à l'AFP, Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman, a rendu hommage à  cet «homme de Dieu» qui a consacré sa vie «à la défense des humbles et des droits des plus pauvres à vivre dignement». Quant à l’ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, il a demandé des obsèques nationales pour l'Abbé Pierre.



par Rédaction Internet  (avec AFP)

Article publié le 22/01/2007 Dernière mise à jour le 22/01/2007 à 07:41 TU

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Xavier Emmanuelli

Président et fondateur du Samu social

«L'abbé Pierre ne doutait pas de sa mission sur terre ni de la justesse de son combat. Et le fait que les gens confirmaient cette justesse, cela le renforçait en permanence.»

[22/01/2007]

Marie-Noëlle Lienemann

Députée européenne socialiste, ancienne ministre française du Logement

«On ne pouvait pas se dérober aux exigences de l'Abbé Pierre, il ne lâchait jamais prise.»

[22/01/2007]

L'Abbé Pierre

«Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t’aime.»

[22/01/2007]

L'Abbé Pierre

«Que les plus forts pensent à servir les plus faibles.»

[22/01/2007]