Présidentielle 2007
«La révolution économique» de Nicolas Sarkozy
(Photo : AFP)
Travail
Déjà lors de son discours d’investiture prononcé au congrès de l’UMP le 14 janvier dernier, Nicolas Sarkozy avait exposé ses nouvelles idées pour «récompenser le travail, créer de l’activité, favoriser la croissance». Sa première proposition est de réduire la fiscalité qui pèse sur le travail, en diminuant de quatre points les prélèvements obligatoires (notamment les charges sociales), qui représentent actuellement 45,3% du PIB, pour aligner ces prélèvements sur la moyenne européenne. «Ce qui revient à rendre 68 milliards d’euros aux Français», explique-t-il. Un gain de pouvoir d’achat qui peut passer par un allégement de la fiscalité sur les heures supplémentaires au-delà des 35 heures qui restent la durée légale de travail hebdomadaire. Nicolas Sarkozy propose notamment que «les entreprises ne payent pas de cotisations sur les heures supplémentaires (...) et que le salarié ne paie pas d'impôt sur le revenu supplémentaire qu'il perçoit». Et de prendre comme exemple : «un salarié rémunéré au SMIC qui fera 4 heures supplémentaires par semaine augmentera son revenu de près de 2000 euros par an». Un moyen de donner l’opportunité à ceux qui travaillent plus de gagner plus, et donc de consommer plus. Evoquant le droit à la retraite à 60 ans, Nicolas Sarkozy souhaite «une société du libre choix» où «celui qui veut travailler plus longtemps puisse le faire», même si «le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer».
Fiscalité
Depuis le 1er janvier, le gouvernement a mis en place un bouclier fiscal qui plafonne l’impôt du contribuable à 60% de ses revenus. Autrement dit, la somme de l’impôt sur le revenu, l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), les taxes d’habitation et taxes foncières de la résidence principale ne doivent pas dépasser 60% des revenus et l’administration fiscale rembourse la différence. Nicolas Sarkozy propose d’abaisser le bouclier fiscal à 50% en y intégrant la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). En revanche, s’il est élu président, Nicolas Sarkozy n’envisage pas de supprimer l’ISF. Il estime «normal que ceux qui ont les plus gros patrimoines paient davantage». Mais il souhaite l’investissement dans les entreprises en permettant «à ceux qui paient l’ISF (…)de déduire de cet impôt, par exemple jusqu’à 50 000 euros, à condition de l’investir dans les PME».
Patrimoine
Le logement est au centre de la campagne présidentielle. Le candidat de l’UMP souhaite, entre autres, «une France où chacun puisse accéder à la propriété» et propose que «l’on puisse réduire 100% des intérêts d’emprunt, contracté pour l’acquisition de son logement, de son impôt sur le revenu ». Déjà inscrite au programme législatif de l’UMP, la réforme des droits de succession est réaffirmée par Nicolas Sarkozy. Il veut que «95% des Français en soient exonérés».
Dépenses publiques
L’objectif de Nicolas Sarkozy est de faire des économies en matière de dépenses publiques. Premier poste concerné, les retraites des fonctionnaires, il propose de «ne pas remplacer le départ à la retraite d’un fonctionnaire sur deux», mais également d’arrêter le financement des préretraites. Il propose également de supprimer tous les «organismes inutiles», dont le Conseil monétaire de la Banque de France. Pour ce qui est de la protection sociale, le président de l’UMP n’envisage pas de revenir sur les principes de l’Etat providence. Mais partisan d’une santé basée sur la solidarité, il propose quelques ajustements. Il juge ainsi nécessaire de responsabiliser les patients en créant une «franchise modeste par famille» et non par personne, comme c’est le cas à l’heure actuelle. Et reste réservé sur un éventuel forfait d’un euro sur les boites de médicaments qui pénaliserait «les plus gravement malades».
Environnement
Pour Nicolas Sarkozy, il faut instaurer une fiscalité différenciée pour les produits propres et les produits polluants. «Actuellement, la fiscalité écologique représente 2,5% du PIB. Il faut passer à 5% en faisant payer les pollueurs», affirme-t-il. Selon lui, «il faut aussi négocier avec nos partenaires européens des taux réduits de 19,6 à 5,5 % de TVA, par exemple pour les voitures propres, les bâtiments à haute qualité environnementale ou les travaux d'isolation de son pavillon». Une façon de poursuivre la logique du principe du «pollueur payeur».
par Myriam Berber
Article publié le 22/01/2007 Dernière mise à jour le 22/01/2007 à 17:04 TU