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Editorial sports

Bon courage président Platini

Gérard Dreyfus 

		(Photo RFI)
Gérard Dreyfus
(Photo RFI)

C’était loin d’être acquis. Et pourtant Michel Platini a remporté une nouvelle bataille, peut-être plus difficile que les précédentes, en devenant président de l’Union européenne de football, l’UEFA. Il a battu après un scrutin serré, 27 voix contre 23, celui qui tenait la barre depuis 1990, le Suédois Lennart Johansson.

Réformateur Platini ? C’est possible, mais les grandes institutions sportives détestent les grands changements. Les choses si elles se font doivent évoluer à petites doses.

Le football est un jeu avant d’être un produit.

Le football est un sport avant d’être un marché.

Le football est un spectacle avant d’être un business.

Qui ne saurait souscrire à cette triple assertion de Michel Platini, à peine élu président de l’Union européenne de football ?
Propositions qu’il appelle de ses vœux mais dont on sait qu’elles ont été constamment balayées depuis une bonne vingtaine d’années. Il suffit de lire les journaux, et pas seulement la presse sportive pour s’en convaincre.

C’est un peu un retour aux sources que souhaite Platini. C’est bien de le dire, c’est bien de l’envisager, c’est presque consensuel, mais il lui sera extrêmement difficile de lutter contre l’intérêt du grand capital footballistique qui n’a cessé d’étendre son emprise sur le milieu. La bataille sera d’autant plus rude que les grosses fortunes du ballon rond feront tout pour maintenir le statu quo qui a contribué, en quelque sorte, à les statufier.

Le football européen s’est développé à des rythmes très différents. On peut considérer que quatre pays détiennent le pouvoir des puissants : dans l’ordre alphabétique, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie. La France arrive juste derrière, dans la position du contre-attaquant isolé qui se doperait aux droits de télévision. Et puis il y aurait ailleurs quelques grands clubs qui feraient de la résistance.

Platini pourra-t-il jouer contre le pouvoir démesuré du club des quatre ? Cela paraît une tâche périlleuse. Le numéro 10 le plus célèbre de France va devoir développer à l’extrême son sens du dribble pour y parvenir.

Largement soutenu avant et depuis l’élection par le peuple de France, Platini est déjà un peu désavoué par les instances du football national. Jeudi dernier, le sélectionneur de l’équipe de France, Raymond Domenech, a communiqué la liste des joueurs qui, dans quelques jours, vont rencontrer les Argentins dans la boutique parisienne de l’équipementier du onze tricolore, sur les Champs-Elysées. Dans quelques jours le président de l’Olympique Lyonnais introduira son club en Bourse. Une grande première dans l’histoire du football français. Etrange pour qui sait que la presque totalité des tentatives hors France se sont soldées par un échec et que les cohortes de petits porteurs y ont laissé des plumes. Paradoxe français, exception culturelle ? Allez savoir.

Un jeu, un sport, un spectacle. C’est presque de l’angélisme, de la naïveté d’y songer pour qui n’ignore pas que le football est désormais un produit, un marché, un business.

Bon courage, président Platini !

par Gérard  Dreyfus

[03/02/2007]

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